
I.
Le faux procès concernant l'approche du réalisateur américain
On
reproche à Oliver Stone de ne pas avoir cherché à contredire
Vladimir Poutine. Pire encore, de présenter le président russe sous
un bon angle. Plus grave encore, de lui donner une excellente tribune
pour redorer son blason. Bien que justifiées sur toute la ligne, ces
critiques sont tout de même injustes. Elles rappellent celles émises
contre le film allemand La Chute (2004),
qui retrace les douze derniers jours de la vie d'Hitler dans son
bunker à Berlin. A l'époque, on a reproché à Oliver Hirschbiegel
son réalisateur, de ne pas avoir montré les crimes nazis et de
présenter un Hitler attentionné avec sa maitresse, sa secrétaire
et sa chienne. C'est absurde car non seulement il est impossible
d'être exhaustif sur un sujet, mais la diabolisation d'un
personnage, à juste titre ou à tort, ne peut pas constituer une
méthode de travail scientifique. Le mérite d'Oliver Stone c'est
d'avoir permis à Vladimir Poutine d'une part, de développer ses
points de vue en toute liberté, et d'autre part, de le faire sans
être constamment interrompu par les (Léa) Salamé et les (Yann)
Moix d'ici et d'ailleurs. Cela dit, il faut reconnaître que ces
entretiens n'auraient jamais pu voir le jour si les deux hommes ne se
retrouvaient pas sur l'essentiel : la critique du fonctionnement des
Etats-Unis d'Amérique et de l'impérialisme américain.
II.
« La personnalité de l'année » n'est finalement pas si
antipathique que ça

III.
« Conversations avec Mr. Poutine » : entre le
documentaire et l'opération de com'
Le
duo Stone-Poutine cherche à passer trois messages au monde entier et
au peuple américain spécialement :
-
Primo, ce sont les Occidentaux qui sont responsables des dégradations
des relations avec la Russie.
.
Dans la crise ukrainienne précisément, Poutine affirme que l'Union
européenne et les Etats-Unis ont soutenu le « coup
d'Etat ». Son appellation abusive désigne en fait, des
manifestations populaires survenues entre novembre 2013 et février
2014. Certes le dossier est complexe, mais comme je l'ai toujours
pensé, il n'est nul besoin d'une étude approfondie pour se rendre
compte à quel point certains créent de toute pièce les raccourcis
qui les arrangent. Démonstration par Poutine himself. Le président
russe explique que c'est « immédiatement » après
la décision du président ukrainien de reporter « l'accord
d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne »,
que les troubles ont éclaté dans le pays, laissant des dizaines de
personnes mortes et blessées. Soit. On apprend par le président
russe, que ce sont « des snipers engagés » qui
ont créé ces troubles. Soit encore. « Qui étaient-ils? »
Justement, on se demande ! « Des gens qui avaient intérêt
à l'escalade. » Oui, on l'a compris, mais encore? « Je
n'ai pas d'information précise sur l'identité de ces individus,
mais c'est d'une logique élémentaire ». C'est c'là oui.
Bienvenue dans l'univers de Vladimir Poutine. Le président russe a
même le culot de conclure, « bien sûr on peut tout
déformer, on peut tromper des millions de gens, en utilisant le
monopole dont on dispose sur les médias ». Ça
s'appliquerait sur l'Occident mais pas à la Russie ! Heureusement
que le ridicule ne tue pas.
.
L'Ukraine en deux mots. Ce pays est profondément divisé entre des
pro-euro-américains/anti-russes et des
pro-russes/anti-euro-américains. C'est comme au Liban, avec les
pro-arabo-occidentaux/anti-syro-iraniens et les
pro-syro-iraniens/anti-arabo-occidentaux. Et comme chez nous, il
n'est pas question pour le voisin encombrant, la Russie, de voir
cette ex-république soviétique, fortement industrialisé et grenier
de l'URSS, quitté la zone d'influence russe. Ceci pourrait
compromettre le transit du gaz russe à destination de l'Europe. Et
surtout, l'intégration de l'Ukraine dans l'Union européenne mettra
un terme définitif au projet russe d'une Union eurasienne.
.
En dépit de tout ce qui précède, Poutine prétend que les leaders
et les pays qui seraient capables de faire « des projections
dans 25 ans », il y reviendra à plusieurs reprises, «
seront moins hostiles à la Russie ». Foutaises. Mais
personne en Occident n'est hostile à la Russie. On est hostile à la
politique néfaste du président russe, Vladimir Poutine. C'est une
nuance qui semble échapper à ce dernier, pour qui la Russie et
Poutine se confondent, depuis 1999 déjà.
-
Secundo, les Etats-Unis sont la principale source des problèmes
internationaux, notamment avec la Russie.
.
On l'a vu pour l'Ukraine (2013-2014). Mais c'est aussi valable pour
les troubles en Georgie (2008) où les Américains auraient soutenu
les Géorgiens. C'est également le cas dans le Caucase, où ils
auraient même soutenu des groupes terroristes. « Les
services secrets américains soutenaient les terroristes... pour
fragiliser la politique intérieure de notre pays... Les Américains
soutenaient les Tchétchènes politiquement, financièrement,
techniquement... » Et
pourquoi faire? « En initiant la crise en Ukraine,
les Américains ont réussi à présenter la Russie comme un
agresseur potentiel. Mais bientôt tout le monde comprendra que la
Russie ne représente pas une menace, ni pour les pays baltes, ni
pour les pays d'Europe de l'Est et encore moins pour les pays
d'Europe de l'Ouest. » Mais justement, c'est la crise
ukrainienne qui laisse penser tout le contraire et fait craindre le
pire pour les pays limitrophes de la Russie.
.
Poutine est même apparu dépité face au comportement occidental.
« Je ne comprends pas toujours la logique de nos
partenaires... J'ai l'impression que pour mieux contrôler leur
propre camp euro-atlantique, et imposer plus de discipline, ils ont
besoin d'un ennemi extérieur. » Raisonnement typiquement
soviétique. Et comme cette paranoïa est partagée par Stone aussi,
le réalisateur américain renchérit. « Autrement dit, les
Etats-Unis maintiendraient une Europe unie pro-américaine et
pro-OTAN grâce à un ennemi commun comme la Russie. »
Poutine jubile. « Je peux vous assurer que c'est la vérité.
Je le sais. Je le sens. » Non mais, comment peut-on sortir
une ânerie de ce calibre? Mystère et boule de gomme.

IV.
Un premier sujet qui fâche : l'annexion de la Crimée
.
« C'est pas nous qui avons décidé d'annexer la Crimée à
la Russie. Ce sont les habitants de la Crimée qui ont décidé de
rejoindre la Russie. » C'est
c'là oui, l'Union européenne et les Etats-Unis ont décrété
des sanctions contre la Russie sur un coup de tête peut-être !
Poutine oublie de préciser que cette annexion survient après la
claque qu'il a reçu à Kiev avec la destitution du président
ukrainienne pro-russe Ianoukovitch. Elle résulte d'un « coup de
force » orchestré par les séparatistes russes de Crimée et
des miliciens armés russes (en réalité, c'était des soldats
russes non identifiés), qui ont neutralisé les bases ukrainiennes
dans la péninsule et se sont emparés des bâtiments officiels et de
l'aéroport en février 2014. La suite n'était qu'une mascarade
démocratique, digne de l'époque soviétique. Le Parlement local
pro-russe vote la tenue d'un référendum, sans tenir compte de la
Constitution ukrainienne. Celui-ci sera effectué sous la présence
de 20 000 soldats russes. 96,77% des voix exprimées sont pour le
rattachement de la Crimée à la Russie. Un score soviétique qui ne
fera pas oublier que l'annexion de la Crimée constitue une violation
du droit international et de la souveraineté ukrainienne, non
reconnue par la communauté internationale.
.
Oubliez la Crimée, déjà, il faut voir ce que Poutine pense de
l'Ukraine tout entière. « Nous sommes étroitement liés à
l'Ukraine. Plus que des peuples frères, je suis convaincu que nous
sommes quasiment le même peuple. Evidemment il y a des spécificités
linguistiques, culturelles et historiques, qu'il faut respecter ».
Alors, vous pensez bien, de la Crimée, peuplée par 59% de gens
d'origine russe, il n'allait faire qu'une bouchée. Incroyable, mais
ces propos rappellent les discours de la tyrannie des Assad, père et
fils, concernant le Liban.
.
Et en dépit de ces agissements, le président russe a le culot de
préciser plus loin, « pour moi, ce dont nous avons tous besoin,
c'est d'une autre forme de relations internationales basées sur le
respect des intérêts des peuples et sur leur souveraineté, pas sur
l'intimidation et les vocations d'une menace extérieure, qui ne peut
être conjurée qu'avec l'aide des Etats-Unis ».
V.
L'éternel complexe de la Russie, l'OTAN
Il
est clair que l'expansion de l'OTAN vers l'Est irrite la Russie au
plus haut degré. « On
peut se poser la question, à quoi sert l'OTAN? J'ai l'impression que
pour justifier son existence, l'OTAN a besoin d'un ennemi...
Aujourd'hui, l'OTAN n'est qu'un outil de la politique extérieure
américaine. Les Etats-Unis n'ont pas d'alliés, uniquement des
vassaux. »
Une chose est claire l'organisation militaire atlantiste est un
obstacle à sa reconquête de la sphère d'influence soviétique.
VI.
La meilleure scène du film : parler de Daech dans le QG du Kremlin
.
« Ce n'est pas nous qui avons favorisé l'apparition
d'al-Qaeda. Ce sont nos partenaires américains. Tout a commencé à
l'époque de la guerre soviéto-afghane. » C'est comme s'il n'a
rien à voir avec l'époque soviétique. Justement, tout a commencé
par l'invasion de l'Afghanistan, un pays musulman, par l'armée
russe.
.
Alors que la Russie a été vivement critiqué par John Kerry et
Laurent Fabius, les anciens Secrétaire d'Etat américain et ministre
français des Affaires étrangères, d'intervenir en Syrie pour
sauver la tyrannie des Assad, de viser essentiellement tous les
groupes armés en dehors des jihadistes de Daech, d'éliminer toutes
les forces d'opposition capables de remplacer le régime et de
présenter Bachar el-Assad comme le seul rempart aux terroristes,
Vladimir Poutine s'est rendu compte que le projet du réalisateur
américain représente une belle occasion pour lui de faire croire le
contraire. La scène se déroule dans la 3e partie du documentaire.
Il est difficile de faire la part des choses, entre la réalité et
la fiction. En tout cas, la mise en scène est digne d'un film
d'Oliver Stone. On se serait cru un instant dans JFK.
.
Ça commence par une visite guidée du Kremlin de Moscou (à partir
de 26:45), une magnifique forteresse au décor époustouflant, témoin
de la grandeur éternelle de la Russie des tsars. Les protagonistes
parleront du chauffage de l'édifice et du bureau de Staline, qui est
actuellement l'un des trois bureaux du locataire des lieux. « Vous
devez excuser le désordre ». Pas tant que ça. On y trouve
une centrale téléphonique, une télé, un ordi, un portrait de son
père (qui a servi dans la marine à Sebastopol en Crimée), des
journaux, une grande peinture de Jésus, une grande carte de la
Russie en haut d'un mur, une icône de Sainte Marie, etc. Plutôt un
style dépouillé. Au cours de la visite, on traversera une galerie
splendide et on s'arrêtera quelques secondes devant un poste de
télévision où l'on aperçoit Poutine. Oliver Stone ne peut pas
s'empêcher de faire une réflexion. « Ah, il est bien là,
il aurait pu être acteur de cinéma ». Il ne croyait pas
si bien dire.
.
Dans les couloirs (29:37), il sera question de la surveillance de
masse aux Etats-Unis, de la sauvegarde plus longue des données
numériques en Russie et de la lutte contre le terrorisme islamiste.
« Aujourd'hui en Syrie, malheureusement, 4 500 citoyens russes
combattent aux côtés de Daech et d'autres organisations
terroristes. A cela, il faut y ajouter près de 5 000 combattants
originaires des anciennes républiques soviétiques d'Asie
centrale. » Ces chiffres qui ont surpris certains
observateurs sont connus depuis un moment. J'en ai parlé dans un
article consacré à l'intervention massive de la Russie en Syrie en
septembre 2015.
.
Et voilà que tout le monde s'engouffre dans ce qui ressemble à une
sorte de salle d'opérations ou un poste de commandement, enfin un
QG, qui dispose de tous les moyens de communication pour permettre à
Vladimir Poutine d'assumer la fonction de commandant en chef des
forces armées russes. C'est ici que le président russe peut
recevoir des rapports en temps réel sur la situation dans la
Fédération de Russie et dans le monde. Silence, action, on tourne
(32:10-35:16).
.
Dans un premier temps, on voit Poutine s'adresser à un fonctionnaire
du ministère de l'Intérieur :
-
Poutine : « Bonjour collègue, vous nous entendez? (…) Faites-moi
votre rapport sur la situation dans les régions ».
-
Fonctionnaire : « A minuit, nous avons enregistré une situation
d'urgence dans la région de Toula... nous avons envoyé plus de 50
véhicules anti-froid (…) Dans l'Oral, il fait 7 à 10 degrés de
moins que les normales saisonnières. Fin du rapport ».
-
Poutine : « Merci. Et bon courage ».
.
Sans perdre de temps, il enchaine illico presto :
-
Poutine : « Appelez le ministère de la Défense (…) Bonsoir
camarade, vous m'entendez? »
-
Général : « Camarade commandant en chef, ici le général
Kristoforov.».
-
Poutine : « En Syrie, est-ce que vous êtes en contact avec nos
collègues? »
-
Général : « Oui tout à fait. Nous sommes en
vidéo-conférence... Nous ajustons en permanence la position des
unités de combat lors des opérations. »
-
Poutine : « Qui est à la base (aérienne) de Khmeimim (située
au sud-est de Lattaquié)? »
-
Général : « Le commandant du dispositif, le général
Kartapolov »
-
Poutine : « Demandez-lui un rapport sur ce qui se passe actuellement
en Syrie »
.
Moins de deux minutes plus tard, non d'après le documentaire mais
d'après les aiguilles des onze horloges situées en haut de l'écran
géant du QG, qui correspondent aux onze fuseaux horaires que
comptait la Russie.
-
Général : « Camarade comandant en chef, ici le général
Kristoforov. Selon le rapport du général Kartapolov, à l'heure
actuelle, la situation est stabilisée. Nous travaillons de concert
avec nos homologues (syriens), à la préparation d'opérations dans
les régions de Deresor et d'Elbab. Nous affinons la localisation des
cibles à frapper, parmi lesquelles des cibles de Daech. A l'heure
désignée, nous effectuerons notre mission et lancerons les
opérations contre ces cibles. »
-
Poutine : « Saluer Kartapolov de ma part. Dites lui que je
reçois ses rapports pratiquement tous les jours. Merci. »
.
L'enchainement d'Oliver Stone est excellent. « Sur le plan
militaire, le budget américain est de 600 milliards de dollars.
Votre budget annuel est de 66 milliards d'après les statistiques
russes. Ça représente à peine 12% des dépenses américaines. Les
Chinois sont à 215 milliards. L'Arabie saoudite à 87. Donc la
Russie est en 4e position. » Ces chiffres résument bien la
course désespérée de la Russie pour rattraper les Etats-Unis.
Certes, les moyens militaires russes sont considérables, mais ils
n'ont rien avoir avec ceux de ses adversaires américains. Tout le
malheur de la Russie est là : les Russes ne se contentent pas
d'avoir une force de frappe importante, ils veulent concurrencer les
Américains. La dernière course dans ce domaine, a couté à l'Union
soviétique son éclatement. Toujours est-il que la scène du QG du
Kremlin, a deux objectifs: d'une part, impressionner le monde, afin
de lui faire oublier cet écart considérable entre la Russie et les
Etats-Unis, et d'autre part, faire croire que les Russes luttent pour
l'anéantissement de Daech, de la même manière et avec la même
force que les Américains. Raté dans les deux cas.
VII.
Deuxième sujet qui fâche : l'intervention russe en Syrie


.
« Nous opérons là-bas à l'invitation du gouvernement
syrien, légitime. Nous agissons donc en accord avec la loi
internationale... Ce qui n'est pas le cas de tous les autres avions.
Ils ne peuvent s'y retrouver que... soit dans le cadre d'une
résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, soit à l'invitation
du gouvernement de ce pays ». Des résolutions qui se
trouvent systématiquement bloquées par la Russie (et la Chine) et
pas un mot sur les interventions massives de la République islamique
chiite d'Iran et de la milice chiite libanaise.


VIII.
La mythologie de Poutine sur l'acquisition de la bombe nucléaire par
l'URSS
Selon
Poutine, des scientifiques américains eux-mêmes auraient transmis
des informations sur le programme nucléaire des Etats-Unis à
l'URSS. Ne riez pas, c'est véridique. Preuve à l'appui, Poutine
cite l'affaire des époux Rosenberg. « Ils ont tout à fait
consciemment transmis ces informations à l'Union soviétique (malgré
les risques), pour qu'il y ait un équilibre nucléaire dans le monde
(…) Et que fait-on maintenant? On essaie de détruire cet
équilibre. C'est une grossière erreur ». Faux. Ethel et
Julius Rosenberg étaient bel et bien des espions américains qui ont
été recrutés par les services secrets soviétiques. On peut
regretter leur exécution en 1953, mais depuis, de l'eau a coulé
sous les ponts, des archives américaines et russes, ainsi que des
témoignages de plusieurs acteurs de l'époque, confirment leur
culpabilité. Ils ont accepté leur mission par conviction
idéologique. Les deux époux étaient communistes. C'est
l'espionnage des Etats-Unis qui a permis à l'URSS de rattraper son
retard nucléaire.
IX.
Les blagues de mauvais goût de Vlad
Place
à la détente. Oliver : « Vous êtes toujours si calme pour
répondre aux questions. Vous n'êtes jamais dans un mauvais jour. »
Vladimir, un peu pensif : « Je ne suis pas une femme, je
n'ai pas pas de mauvais jour... La nature est ainsi faite... Il y a
un cycle naturel. » Vous avez détesté, allez, une autre.
Quand Poutine a été mis par Stone devant l'éventualité de se
retrouver avec un homosexuel dans un sous-marin, situation hilarante,
il a tenu à préciser, « je préfère ne pas aller prendre ma
douche avec lui, pourquoi j'irai le provoquer ».
X.
Troisième sujet qui fâche : l'ingérence russe dans l'élection
présidentielle américaine
« C'est
une affirmation complètement idiote... Nous n'avons absolument pas
piraté les élections... Au lieu de chercher des raisons extérieures
à leur défaite, les perdants devraient en tirer les conséquences,
remettre en question leurs actions et leur travail... C'est un
problème de politique interne. » Et qu'est ce qui le
prouve? « Ces hackers tels qu'ils soient n'ont pas pu avoir
un grand impact sur le déroulement de cette campagne... Ils n'ont
fait qu'étaler au grand jour des problèmes internes de la vie
politique américaine. Ils n'ont pas menti. Ils n'ont rien inventé.
Quelle importance d'où ils viennent? Qu'ils soient de Russie,
d'Asie, d'Amérique latine ou peut-être d'Afrique. » Deux
choses frappent dans cette lecture des événements. D'un côté, on
voit bien que le président russe a cherché à minimiser le
paramètre de la nationalité-origine des hackers au profit d'une
défense axée uniquement sur les conséquences du hacking. Sacré
Vlad! D'un autre côté, il a occulté tout un pan du problème, la
collusion de l'équipe du bouffon de la Maison Blanche avec
l'imposteur du Kremlin! Et dire que le Russiagate pourrait
conduire à la destitution de Donald Trump.
XI.
En 2024, les Russes nés en 1999 n'auront connu que Poutine, les
Américains, six présidents différents
