Un "feu de camp" sur les Champs-Elysées, au cours de la manifestation "pacifique" des dits gilets jaunes à Paris, le 24 novembre déjà (photo Denis Allard) |
- Les Champs-Elysées transformés en un champ de bataille.
- Des barrières montées en barricades.
- Un barrage militant pour filtrer la circulation en plein Paris.
- Des graffiti sur l'Arc de Triomphe et des dégradations sur Marianne.
- Profanation de la tombe du soldat inconnu place de l'Etoile.
- Attaque du palais Brongniart place de la Bourse.
- Attaque du musée du Jeu de Paume place de la Concorde.
- Une préfecture incendiée par un cocktail Molotov (Haute-Loire).
- Des dizaines de véhicules renversés et d'autres brûlées dans plusieurs quartiers de Paris (dont des voitures de police).
- Des poubelles enflammées.
- Du mobilier urbain, des kiosques à journaux et des Vélib détruits.
- Des vitrines de magasins et de restaurants brisées.
- De nombreuses boutiques pillées.
- Des agences bancaires saccagées.
- Les grands magasins des Galeries Lafayette et du Printemps fermés.
- Des propriétés privées violées.
- Plusieurs journalistes agressés.
- Des caméras de surveillance détruites.
- Des décorations de Noël arrachées.
- Une grille du jardin des Tuileries descellée.
- Des autoroutes, des péages, des raffineries et des dépôts de carburant bloqués.
- Des stations-service mises à sec aux quatre coins de la France.
- Des projectiles lancés contres les forces de l'ordre (dont des pavés, des boules de pétanque, des marteaux, des billes en acier et des gros boulons).
- Un fusil d'assaut volé dans une voiture de police.
- Des menaces de mort contre Emmanuel Macron (rapportées gentiment par le député insoumis François Ruffin!).
- Pas moins de 249 feux dans la capitale, visant 112 véhicules, 130 mobiliers urbains et 6 bâtiments.
- Plus de 263 blessés, dont 81 policiers et plusieurs blessés graves.
- Jusqu'à 200 entreprises dégradées à Paris.
- Près de 682 interpellations, dont 412 intra-muros
- Plusieurs morts indirects à cause des blocages.
- Des touristes se croyant plonger dans une guerre civile.
- Des réservations hôtelières annulées les unes après les autres, notamment à Paris.
- Des dizaines de millions d'euros de dégâts matériels.
- Des dizaines de millions d'euros de pertes économiques.
La situation était telle que certains commentateurs parlent de chemises jaunes, allusion aux fascistes des années 1930, et des syndicats de policiers réclament depuis samedi soir, l'instauration de l'état d'urgence et appellent l'armée française en renfort. La dernière fois que la France a eu recours à ces mesures exceptionnelles, c'était pour faire face aux menaces d'attaques terroristes islamistes après le 13-Novembre (2005). Elles ont duré deux ans. Cela donne une idée concrète de l'ambiance créée par les fameux « gilets jaunes ».
Depuis le début du mouvement, fin octobre, invariablement, la majorité du peuple français, une majorité silencieuse (un terme qui prend toute sa signification dans cette crise!), a droit aux mêmes excuses bidon des fauteurs de troubles et de leurs défenseurs : ah mais ça n'a rien à voir avec le mouvement des gilets jaunes, ah mais faut pas faire d'amalgames entre les gilets jaunes et les casseurs, ah mais les gilets jaunes sont pacifiques, et cetera, etcétéra, etc. Foutaises de A à Z. Toutes ces violences ou presque ont été commises par des gilets jaunes, comme l'attestent les photos, les vidéos, les témoignages et les premières condamnations qui commencent à tomber. Mais encore, la plupart de ces violences sont assumées publiquement par les gilets jaunes! Pire encore, aucune de ces violences n'est légale ou légitime, à commencer par le procédé de blocage. Elles constituent toutes des violations des lois en vigueur en France.
C'est l'acte III d'un mouvement social qui part à la dérive, commencé gentiment par la dénonciation de la hausse des taxes sur les carburants (prévue pour le 1er janvier 2019), mais qui se termine par une stupide « lutte des classes », au sens le plus large du terme : celle du peuple contre les élites, celle des citoyens contre les politiciens, celle des pauvres contre les riches, celle des campagnes contre les villes, celles des provinces contre Paris, celle des fins de mois difficiles contre la fin du monde, celle des soucis financiers contre les préoccupations écologiques, celle d'une minorité contre une majorité, celle de la bêtise tout court et sur toute la ligne.
*
Pour en prendre pleinement conscience, voici le témoignage du journaliste Nicolas Chapuis, présent sur le boulevard Haussmann à Paris, samedi vers 21h. Il est très instructif. « Une altercation éclate entre le gérant d’un Daily Monop saccagé et quelques gilets jaunes. "Ça vous fait rire, c’est ça les “gilets jaunes” ? C’est de détruire le boulot de ceux qui se lèvent le matin pour travailler ?", s’énerve-t-il. Un "gilet jaune" lui rétorque que "l’assurance va payer" : "tu es un représentant du système", lui lance-t-il. La discussion dégénère puis tourne court, tandis que des jeunes gens repartent, quelques bouteilles de whisky sous le bras. » Il n'est pas beau le soi-disant remake de la révolution de mai 68 ? Même s'il ne résume pas la situation, cet exemple donne une idée assez précise de ce qui se passe actuellement en France.
Selon le ministère de l'intérieur, il y avait 282 000 manifestants dans toute la France le 17 novembre, seulement 166 000 le 24 novembre et plus que 136 000 manifestants (dont 10 000 à Paris) le 1er décembre. Là aussi, cela donne une autre idée précise des sondages qui circulent et d'un prétendu soutien massif des Français à hauteur de 72% malgré les débordements du 1er décembre, sauf que ceux qui partagent le chiffre oublient de mentionner la suite, 85% des sondés désapprouvent le recours des gilets jaunes à la violence comme modus operandi. Et quand on regarde certaines études d'opinion de plus près, comme celle du cabinet Elabe réalisée avant la manifestation violente du 1er décembre, on s'aperçoit qu'il y a des nuances qui échappent à beaucoup de gens de mauvaises fois. Ainsi quand on pose une question précise comme « Vous-même, diriez-vous que vous êtes un 'gilet jaune'? », il n'y a que 20% des sondés qui répondent oui, 25% répondent non!
Avec un départ gentillet et une diversité de revendications, beaucoup de gens pouvaient effectivement se sentir interpeller. Mais la suite des événements n'était absolument pas à la hauteur. Les gilets jaunes ont du mal à ratisser large, au-delà du cercle initial de ceux qui étaient déjà convaincus par leur lutte de classes. Pire encore, ils perdent leurs adhérents au cours de cette lutte, un désaveu compensé par des actions illégales. D'un mouvement populaire et pacifique, hélas, les « gilets jaunes » se sont transformés en un mouvement populiste et violent, surtout depuis l'entrée en scène des militants d'extrême droite et d'extrême gauche.
Difficile de dresser un profil type des adeptes de cette tenue vestimentaire de protestation. Le mouvement est hétéroclite. Et pourtant, on note un dénominateur commun à tous les gilets jaunes : le rejet de Macron. Tout le reste n'est que détails et casus belli. A commencer par l'élément déclencheur de la crise, la hausse du prix des carburants.
- En 1990, le diesel (gazole) était taxé à 144%, l'essence (sans plomb 95) à 196%. En 2017, le diesel était taxé à 157%, l'essence à 182%. Même si la taxation a beaucoup fluctué au cours des 30 dernières années, on reste sensiblement dans les mêmes ordres de grandeur.
- En 1998, année record, le diesel était taxé à 295%, l'essence à 432%. Et pourtant, il n'y a pas eu d'émeutes en France.
- De 1990 à 2017, le rapport entre le prix de l'essence et le prix du diesel ne cesse de baisser, passant de 147% à 112%. L'évolution du prix des carburants en France, traduit tout simplement la volonté des dirigeants politiques de mettre le diesel et l'essence dans le même panier que le charbon et le gaz : des énergies fossiles dont la combustion est particulièrement nuisible pour l'environnement et la santé humaine.
- Un plein de 50 litres d'essence coutait jadis jusqu'à 14 heures de SMIC (1980), il ne coutait en octobre dernier (2018), au moment du déclenchement du mouvement des gilets jaunes, que 8 heures de travail. Cherchez l'arnaque!
Un feu de protestation allumé par de "pacifistes" gilets jaunes à Paris le 1er décembre 2018 et en arrière-fond la banderole dénonce les "vrais casseurs", l'ironie (AFP) |
Avec l'ère de réchauffement populiste dans lequel la planète est entrée, les politiques et les élites ont mauvaise presse. C'est en grande partie justifiée. On dit qu'ils seraient déconnectés de la réalité. Il faut le reconnaître c'est souvent le cas. En revanche, la légende suppose que le peuple a toujours raison puisqu'il est connecté à la réalité. Pas toujours. Tout est une question d'angle de vue. Le mouvement des « gilets jaunes » est là pour nous le rappeler.
Comme si de rien n'était, par magie et par enchantement, les protestataires ont décidé de suspendre l'état de droit en France jusqu'à nouvel ordre, justifiant de facto les manifestations non déclarées et les violences commises (entraver la libre circulation, attaquer les journalistes, incendier les véhicules, dégrader les bâtiments publics et les commerces, établir des barrages, monter des barricades, etc.), et ont décrété de jure que la démocratie française telle qu'elle s'est exprimée en 2017 est obsolète, Macron doit démissionner et l'Assemblée nationale dissoute. Ils ne se rendent peut-être pas compte, mais c'est exactement ce que font les forces tyranniques quand elles entreprennent de renverser un pouvoir démocratique.
Oui mais il paraît que la cause est juste. Ah pardon! Admettons, mais depuis quand lorsque c'est le cas, tout est permis? Sur cette base, tout groupe de personnes peut outrepasser l'état de droit et la démocratie, quand bon lui semble, partant du principe que sa cause est juste. Même les islamistes ! Cela ne peut conduire qu'à la montée des extrêmes et au chaos. Cette logique est primaire car le respect des lois en vigueur et l'acceptation de l'expression démocratique constituent les bases du « contrat social » qui lie les citoyens à la société toute entière. Ils marquent le degré de maturité politique d'une société. C'est toute la différence entre des pays en développement, comme le Liban ou le Venezuela, et les pays développés, comme la France ou l'Allemagne. Et c'est aussi, toute la différence entre les partis de gouvernement, comme La République En Marche, Les Républicains ou le Parti socialiste, et les partis d'extrême droite et d'extrême gauche, le Rassemblement national (Marine Le Pen) et la France insoumise (Mélenchon).
Ah comme il est difficile de diriger un pays à une époque populiste et au temps des réseaux sociaux! La crise des « gilets jaune » a le mérite de révéler que le peuple français a d'un côté des politiques responsables comme Emmanuel Macron, le président de la République. « Les coupables de ces violences veulent le chaos, ils trahissent les causes qu'ils prétendent servir. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice (...) Je respecterai toujours les contestations, les oppositions, mais je n'accepterai jamais la violence. » Moi non plus ! Il a aussi un Edouard Philippe, le premier ministre : « Choqué par la mise en cause de symboles de la France (...) Des individus équipés et déterminés ont fait preuve d’une grande violence. Les forces de l’ordre ont fait l’objet d’attaques qu’elles ont qualifiées elles-mêmes d’une violence rarement atteinte. » Allez expliquer à certains que ce n'est pas bien compliqué d'évaluer ce qui est légale et légitime de ce qu'il ne l'est pas.
Et puis le peuple français a de l'autre côté, un Jean-Luc Mélenchon et une Marine Le Pen, des opportunistes-irresponsables qui se situent aux extrêmes de l'échiquier politique sur le plan local, anti-Union européenne et anti-euro sur le plan régional, pro-Poutine et pro-Assad sur le plan international, qui ne digèrent toujours pas leur cuisante défaite électorale à la présidentielle, eux qui se voyaient à l'Elysée dans leurs rêves, et qui supportent de moins en moins de passer leur vie politique à jouer les seconds rôles. Ils violent eux-mêmes les lois en vigueur en France et font tout un pataquès quand la justice s'intéresse de plus près à leurs magouilles financières.
Pour l'ex-chef de l'Alliance bolivarienne, comandante Mélenchon, le constat est clair. « Le pouvoir veut un grave incident pour jouer la peur (...) Il y a un incroyable acharnement contre les manifestants pacifiques place de l’Etoile... Le petit jeu qui consiste à essayer d’effrayer tout le pays, je trouve ça tellement grossier. Il y a des incidents dans un coin de Paris, la belle affaire. Il n’y en a pas, à Marseille, il y en a nulle part ailleurs, donc oublions. » Notez cette incapacité viscérale à condamner sans ambiguité les violences. Quant à la haute représentante politique des fabriques de « poudre de perlimpinpin », elle a encore du mal à se relever de son débat raté d'entre-deux-tours. « Bravo aux gilets jaunes qui ont fait rempart de leurs corps en chantant La Marseillaise pour protéger la flamme du soldat inconnu contre les casseurs. Vous êtes le peuple de France se dressant contre la racaille. » Bouffons un jour, bouffons toujours. Mélenchon et Le Pen ont le culot de réclamer la dissolution de l'Assemblée nationale, comme par hasard, à l'instar des protestataires de samedi.
Et entre les deux extrêmes, la France a droit à une gauche et une droite qui ont le plus grand mal à critiquer un mouvement minoritaire de faible mobilisation, qui veut imposer sa loi par la force, et tout cela pour des raisons politiciennes, affaiblir Macron, à quelques mois des élections européennes du printemps.
Parenthèse utile mais point surprenante, le mouvement des gilets jaunes passionne l'alt-right, l'extrême de l'extrême droite américaine, un mouvement suprémaciste blanc, xénophobe, raciste et sexiste. Signe d'un autre soutien précieux à l'étranger, l'extrême droite allemande, dont le mouvement xénophobe et islamophobe Pegida, a enfilé des gilets jaunes pour protester contre Merkel devant la porte de Brandebourg à Berlin et exprimé une solidarité officielle avec les anti-Macron à Paris. Parmi les petits et les grandes figures de soutien au mouvement des gilets jaunes, on retrouve l'oiseau de mauvais augure Eric Zemmour, la has-been Pamela Anderson et le bouffon de la Maison-Blanche Donald Trump. Le président américain a fait savoir : « Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d'accord sur la conclusion à laquelle j'avais abouti il y a deux ans. L'accord de Paris (sur le climat et la réduction des gaz à effet de serre) est fondamentalement mauvais car il provoque une hausse des prix de l'énergie pour les pays responsables. » Enfin, disons que tout cela donne une autre idée précise de l'enjeu de cette crise française. Il porte un nom : Emmanuel Macron.
Jusqu'à 112 "voitures agressives" ont été brûlées lors de la "manifestation pacifique" des gilets jaunes à Paris le 1er décembre (photo Alain Jocard, AFP) |
Il faut écouter et dialoguer, personne de sérieux et de responsable ne peut contester cela. Sauf qu'à l'arrivée, une frange des 136 000 protestataires du 1er décembre veut imposer sa loi par la force. C'est la définition même du terrorisme. Il est difficile de savoir que feront le président de la République et le premier ministre pour sortir de la crise. Adopter le bazar de revendications des gilets jaunes? Ça serait grotesque. Abondonner le principe de la hausse de la taxe carbone, une revendication commune de l'extrême droite lepéniste et de l'extrême gauche mélenchoniste? Ça serait une triple erreur.
. Primo, parce que cela constitue une prime à ceux qui ne respectent pas l'état de droit en France et piétinent l'expression démocratique de la République française.
. Secundo, parce que cela constitue un encouragement des mouvements populistes.
. Tertio, parce que cela signifie que les contraintes sociales, économiques et électorales, passent toujours avant les contraintes écologiques. Ça serait non seulement une erreur, mais un crime contre la planète et les générations futures.
Il ne faut pas se leurrer, la fenêtre d'action pour sauver la Planète Bleue est très étroite. Des mesures drastiques doivent être prises avant 2030 pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Après c'est trop tard, les dommages seront irréversibles. Ainsi, pour limiter le réchauffement de la Terre, il faut agir sur les émissions du dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre. Cela impose aux dirigeants comme aux citoyens du monde, une révolution des modes de vie et de consommation. Nous ne sauverons pas la planète sans la décroissance à tous les niveaux. Hélas, cela passe par l'adoption de la philosophie écologique, la promotion des énergies renouvelables et des mesures fiscales dissuasives sur les énergies fossiles, comme la taxe carbone. Il n'y a pas d'autres choix car il n'y a pas de planète B. On ne peut pas compter uniquement sur la bonne volonté des 7 milliards de Terriens. Dans cette bataille existentielle pour sauver la Perle de l'Univers, chacun doit assumer ses responsabilités, du citoyen au président, au lieu de se réfugier derrière des considérations égocentriques et politiciennes. L'enjeu est considérable.
Dans l'idéal il faut agir à la fois sur les plans social, économique et écologique, citoyens, entreprises et responsables politiques de concert. Pas facile de trouver l'équation équilibrée. Mais l'écologie ne doit pas toujours faire le frais de choix politiques et électorales, pour une simple raison : tout le monde paiera très très très cher sur tous les plans justement, social et économique. A commencer par les « gilets jaunes ».
En France comme ailleurs, ceux qui ne sont pas contents des lois en vigueur et de l'expression démocratique, doivent recourir aux moyens légaux pour les changer. Dans la panoplie d'actions à leur disposition, la violence n'a pas sa place. Ils peuvent adhérer à un parti politique, faire du porte-à-porte pour convaincre, distribuer des tracts sur les marchés, organiser des manifestations déclarées, etc. S'ils ne se sentent pas représenter, ils peuvent créer un courant, une association ou ne serait-ce qu'un groupe sur les réseaux sociaux. Les mécontents doivent bien comprendre, ils devront militer tous les jours et peut-être pendant des années, sans même avoir la certitude de gagner. C'est cela l'action politique mature et responsable. La sortie de la crise des « gilets jaunes » passe d'abord par la condamnation sans ambiguité de toutes les formes de violence et d'actions illégales, ainsi que par le respect absolu de l'expression démocratique, les urnes. Tout ce qui est en dehors de ça n'a pas sa place dans un état de droit et une démocratie, comme la France. C'est de la poudre de perlimpinpin balancée par des bonimenteurs aux yeux des dupes.
*
Gilets jaunes vs. Gilets Bleu-Blanc-Rouge (Art.583) Bakhos Baalbaki