Les caricatures de Charlie Hebdo
Commençons d’abord par les
caricatures de Charlie Hebdo. Que l’hebdomadaire satirique fasse de la provocation,
on s’y attend tout de même, c’est son job. Il n’est pas à son premier coup et
ne se limite pas à la religion musulmane. Après le scandale du Piss Christ d’Avignon au printemps 2011 (j’y reviendrai), l’hebdo
affichait sur sa première de couverture, trois rouleaux de papier-cul déroulés,
avec une inscription sur chacun d’eux, Bible, Coran et Torah, et le titre général
« Aux chiottes
toutes les religions ».
Qu’il le fasse puérilement, on s’y attendait aussi. Les caricaturistes de
Charlie Hebdo n’ont pas la prétention de se prendre ni pour des artistes ni
pour des philosophes ni pour des historiens ni pour des révolutionnaires. Qu’il
réponde avec suffisance et islamophobie sur un ton hautain à une soi-disant
lettre envoyée par le président du Conseil français du culte musulman à
l’hebdomadaire, mélangeant les arguments comme les pinceaux, là encore rien
d’étonnant quand on sait que l’auteur de la réponse, Caroline Alamachère, est
une militante d’extrême droite, partisane de Marine Le Pen, islamophobe
notoire, n’ayant jamais travaillé à Charlie Hebdo et n’est pas à sa première
usurpation d’identité ! Qu’il le fasse pour des raisons mercantiles, là
réside le fond du problème et ce n’est pas très glorieux.
Quand on a des ventes qui
stagnent, rien de mieux qu’une belle provocation pour faire du bénef ! Alors
que la diffusion de l’hebdomadaire tournait entre 100 000 et 140 000 exemplaires
en 2006, la publication des caricatures de Mahomet du journal danois
Jyllands-Posten, multipliera les ventes par quatre. Depuis, les ventes étaient
en chute libre. 60 000 à 75 000 exemplaires seulement en 2011. Alors
rebelote. Charia Hebdo, un numéro spécial avec comme rédacteur en chef
Mahomet, pour dénoncer l’arrivée des islamistes au pouvoir en Tunisie, multipliera
les ventes par trois. Bingo, on encaisse. Rechute des ventes en 2012, jusqu’à
45 000 exemplaires. Qu’est-ce qu’on fait ? Rebelote et rebelote. De
nouvelles caricatures pour surfer sur la vague Innocence of Muslims. Dans ce numéro du 19 septembre, on retrouve entre
autres, le dessin d’un fidèle, peut-être de Mahomet lui-même, agenouillé avec le
cul en l’air caché par une étoile jaune et le titre Mahomet : une étoile est née ! Eh oui, ça vole au ras des pâquerettes mais ça
renfloue les caisses tout de même. Et comme prévu les badauds se sont rués dans
les kiosques, multipliant les ventes de ce numéro d’enfantillage par trois, six
ou dix, on saura plus dans quelques jours. Alors franchement, au lieu d’attaquer
Charlie Hebdo en justice pour insulte faite au Prophète, la Grande Mosquée de
Paris ferait mieux de réclamer un intéressement sur les ventes d’un hebdomadaire,
qui est en survie dans cette seconde vie (disparu des kiosques entre 1981 et
1992) et qui fait ses choux gras régulièrement sur l’Islam, ses provocations
chrétiennes aussi violentes soient-elles, n’étant pas très lucratives par
défaut d’amplification de la part des intégristes chrétiens !
L’Innocence des musulmans (Innocence of Muslims)
Passons maintenant au plat de
résistance, le film Innocence
of Muslims. Le pitch ? Une biographie
libre de la vie de Mahomet. Le scénario ? Le film s’ouvre sur un massacre
perpétué par des extrémistes musulmans dans un quartier copte, sous les yeux passifs
de la police égyptienne. Que la scène soit de la pure fiction ou inspirée par
de faits divers, il n’empêche que la séquence filmée est trop caricaturale. Les
chemises au blanc éclatant et flambant neuves des policiers égyptiens, l’air vraiment
méchant des sales islamistes, l’air de sainteté qui se dégage des visages
coptes, des gens propres sur eux, la chute en slow motion d'une ravissante copte après le coup de sabre d'un islamiste en folie, etc. Ceci étant, le tournage est d’une
qualité plutôt professionnelle. C’est la suite qui pose vraiment problème. Pour
expliquer un certain extrémisme anti-copte dans l'Egypte d’aujourd’hui le réalisateur remonte aux
sources et pédale dans la choucroute. Mahomet est présenté comme un bâtard, pas
très futé dans sa jeunesse, avide de sexe et d’argent, coureur de jupons, homosexuel,
pédophile, intolérant, assoiffé de pouvoir et de sang et j’en passe et des
meilleures. Les disciples, une bande d’abrutis, amoraux, sanguinaires et j’en
passe et des meilleures également. Contrairement aux premières minutes, la
réalisation de la suite est bâclée avec un amateurisme affligeant. Des images
fixes comme arrière-plans, c’est pour dire ! Il ne fait aucun doute, la
volonté de diffamer est manifeste. D’ailleurs l’auteur du film n’a pas caché son
islamophobie au début de la polémique. Sans scrupule, il a affirmé au Wall Street Journal, que l’« Islam est un cancer » et qu’il projette « faire une série de 200h sur le
sujet ». Il prétendit avoir voulu
défendre Israël son pays d’origine, en montrant au monde les défauts de
l’islam. Voilà pour la présentation de surface.
Est-ce que ce film méritait tout
ce tintouin ? Non. Est-ce que ça valait la peine de mettre à feu et à
sang les symboles américains ? Absolument pas. Il faut tout de même
rappeler à tous les offensés sincères et les endoctrinés sectaires qu’Innocence of Muslims, le film de Sam Bacile, un prétendu agent immobilier
américano-israélien de 54 ans, à soi-disant 5 millions de dollars de budget
financé par des donateurs juifs, n’est en réalité qu’un film nase à très petit
budget réalisé par un escroc égyptien copte minable, Nakoula Basseley Nakoula, vivant
en Californie, condamné pour fraude à la Sécurité sociale, interdit d’usage
d’internet, même sous pseudonymes, en liberté conditionnelle avec une mise
à l’épreuve jusqu’en 2017 !
En faisant une petite enquête sur
le sujet, on apprend qu’un grand nombre de ceux qui sont impliqués dans le film
viennent d’Egypte, de Syrie, de Turquie et du Pakistan. Certains affirment avoir
été trompés. Ils croyaient participer à un drame historique bizarroïde sur les
aventures guerrières d’un dénommé George, qui se déroule au Moyen-Orient il y
a 2000 ans, sous le titre de Desert Warrior. On
apprend également par d’autres qu’il n’était nullement question « de Mahomet,
du Coran et des musulmans » dans le film, des mots qui ne figuraient pas
dans le script original et même lors du tournage. Une écoute minutieuse de la
bande sonore permet de s’apercevoir aisément de la supercherie ! Ce n’est
qu’après le tournage, lors du montage, que ces mots ainsi que les propos
anti-islam ont été insérés et superposés aux dialogues d’origine, un
doublage grotesque, qui lorsqu’il dépasse les 3 mots, ne colle absolument pas
avec le mouvement des lèvres. Je vous l’ai déjà dit, un escroc minable. D’ailleurs,
l’annonce pour le recrutement des acteurs du film publié en juillet 2011 confirme
les dires et l’analyse sonore. Il est question de George, acteur principal, un
homme entre 40 et 50 ans, typé du Moyen-Orient, chef guerrier, romantique et
charismatique. Après le montage George est devenu Mahomet ! Il était
question aussi et entre autres, de Dr Matthew, Condalisa, Hillary et
Youstina et non d’Abou Bakr, Khadija, Aicha ou Fatima. Les femmes postulant
pour les rôles féminins devaient selon le cas, apparaître jeune, innocente,
attrayante, exotique ou fougueuse !
On dit que le film fait à peu près
deux heures, mais personne ne l’a vu en entier. On dit aussi qu’il n’aurait été
projeté qu’une fois, au début de l’année, dans une salle obscure à Hollywood,
dans l’indifférence générale. Information invérifiable. Certains affirment même
qu’aucun long métrage n’existe en réalité. Seule certitude, une bande-annonce de
près de 14 minutes mise en ligne sur YouTube le 2 juillet 2012. Elle n’a attiré
que 23 000 visiteurs en 2 mois. Devant ce fiasco, une version arabisée, avec
un dialecte égyptien, est mise sur YouTube le 4 septembre. Dès le 5 septembre,
Morris Sadek, un intégriste égypto-américain copte vivant aux Etats-Unis, à la
tête de « L’Assemblée nationale
copte américaine », aidé par
l’intégriste américain protestant Terry Jones (un islamophobe notoire, qui a jugé
le Coran « coupable » des attentats du 11 septembre avant de le brûler en public au printemps 2011), déclenchent
l’amplification de masse via les réseaux sociaux. Ce dernier prévoyait même la
diffusion du film à l’occasion de sa « Journée internationale du jugement de Mahomet » prévu pour commémorer à sa manière la tragédie du 11
septembre.
Dans cette volonté farouche de diffuser
massivement le film, en vain tout de même, les intégristes américano-égyptiens
furent aidés, la bêtise humaine ne connaissant aucune limite et aucune
frontière, par les intégristes sunnites égyptiens ! L’Internationale
Intégriste est née, alléluia ! Dans une démarche volontaire et
irresponsable, alors que personne n’avait encore entendu parler de cette
niaiserie aux bords du Nil, la chaine islamiste al-Nas (fondée en 2006 par un
saoudien pour diffuser de la pop arabe, puis muter en l’espace de quelques mois
en une chaine religieuse !), et d’autres chaines égyptiennes, ont décidé
de passer des extraits du film en boucle à partir du 8 septembre. La machine
s’est emballée, déclenchant la colère du monde arabo-musulman. De quelques
milliers de vues on est passé aux dizaines de millions de vues ! Le zénith
de la protestation est atteint le 11 septembre avec la mort de l’ambassadeur
américain à Benghazi, Christopher Stevens, lors d'une opération milicienne préméditée qui n’avait rien de spontané.
Aujourd’hui le film est bloqué
dans certains pays, à l’initiative de YouTube (Egypte, Libye), par YouTube à la
demande des gouvernements (Malaisie, Indonésie, Inde), par les gouvernements
eux-mêmes (Arabie saoudite, Pakistan, Afghanistan) et par décision de justice
(Liban... à la demande d’une avocate activiste proche du Hezbollah, May
el-Khansa). Le site de partage de vidéos en ligne a refusé la demande du gouvernement
américain de retirer le film d’internet, puisque selon YouTube ce dernier répond
clairement au règlement fixé par la société californienne.
Réactions dans le monde
Christopher Stevens |
Disons que paradoxalement, ce film
et ces caricatures, ont eu le mérite, le grand mérite même, de montrer au monde
entier un certain degré de maturité des communautés musulmanes. Exemplaire à
tout égard à ne pas en douter. Il n’empêche que les êtres humains ont toujours
tendance à se rappeler les mauvais souvenirs, plutôt que les bons. L’assassinat
de l’ambassadeur américain en Libye, Christopher Stevens, qui était pourtant un
ami du peuple libyen, par des islamistes d’Ansar el-Charia, restera dans l’histoire
comme un acte criminel quand tout le monde aura oublié le nom du réalisateur de la niaiserie youtubienne. L’incendie
du KFC au Liban aussi ; ainsi que l’appel au meurtre des acteurs du film
par un imam sunnite de Saida et le relèvement de la rançon pour l’assassinat de Salman Rushdie, par une fondation intégriste chiite
d’Iran à 3,3 millions de dollars. Au même moment, le hasard a voulu que l'écrivain britannique sorte sa
biographie, Joseph Anton (son pseudonyme en tant que fugitif), dans laquelle il revient sur la
fatwa moyenâgeuse iranienne de 1989.
Réactions au Liban
Profitant de l’aubaine, Hassan
Nasrallah exigea des lois internationales pour protéger l’Islam. En réalité, le chef du
« parti d’Allah » cherche à redorer son blason terni
par la révolution syrienne en mettant à son avantage l’effacement des leaders sunnites
pour se présenter comme le « défenseur de l’Islam », et à motiver ses troupes (d’où son apparition publique) dans la perspective des
élections législatives dans quelques mois. Dans cette surenchère religieuse,
Samir Geagea, l’homme qui se trouvent pourtant de l’autre côté de l’échiquier
politique libanais, lui donna entièrement raison sur le fond mais pas sur la
récupération politique. De son côté, le cheikh
salafiste Ahmad el-Assir, chouchou du moment, a considéré de la place des
Martyrs, que « les pays qui permettent à ces extrémistes de porter
atteinte aux religions sont eux-mêmes extrémistes. » Et dans la foulée, tous les chefs spirituels du Liban
qui se sont réunis à Bkerké, chrétiens, sunnite, chiite et druze, ont appelé
les Nations unies à mettre en place des résolutions qui interdiraient la
diffamation des religions au niveau international.
Si on suit ce raisonnement
jusqu’au bout, tout ce beau monde réclame en réalité indirectement, ni plus ni
moins, la modification du premier amendement de la Constitution des
Etats-Unis. Eh bien, il ne faut pas avoir peur du ridicule ! Que dit
ce fameux amendement que tout le monde a entendu parler au moins une fois dans
sa vie. « Le Congrès ne fera aucune loi pour conférer un
statut institutionnel à une religion, (aucune loi) qui interdise le libre
exercice d'une religion, (aucune loi) qui restreigne la liberté d'expression,
ni la liberté de la presse, ni le droit des citoyens de se réunir pacifiquement
et d'adresser à l'État des pétitions pour obtenir réparation de torts subis. » Impressionnant pour un texte qui date pourtant de
1791 ! Vouloir le changer, prête à sourire, pour qui connait bien les
Etats-Unis. Comment peuvent espérer les hommes en soutanes du Liban, modifier
l’amendement fondateur du plus grand espace de liberté au monde, quand on n’est
même pas capable d’obtenir le retrait de ce film nase de YouTube tout
simplement ! Comme c’était prévisible, la justice américaine a rejeté une
demande dans ce sens il y a quelques
jours.
Tous les adeptes de la répression
du « blasphème » doivent savoir, que l’esprit du Premier amendement,
constitue la meilleure protection qui soit pour les religions, la liberté de
culte et la liberté d’expression. Et de ce fait, nous devrions au contraire
militer pour faire adopter cet amendement par l’assemblée générale des
Nations-Unis, qui est actuellement en réunion à New York, et le faire
figurer dans toutes les constitutions des pays membres, notamment les pays
arabes qui en ont grandement besoin. Signalons au passage, que la notion de
« blasphème » n’existe dans aucune démocratie digne de ce nom et de
ce monde. Un constat à méditer longuement par les « nouvelles démocraties arabes » et par toutes les « soutanes unies d'Orient ».
Quelques évidences démocratiques
Face à la confusion des genres et
le brouhaha ambiant, il est toujours utile de rappeler quelques évidences et
faits démocratiques.
1. L’islam n’est pas la religion mal-aimé de l’Occident et
les musulmans ne sont pas persécutés sur les terres traditionnellement
chrétiennes. Partout où ces derniers se trouvent,
la liberté de culte est de mise. Au même moment, le hasard des événements a
voulu que le musée du Louvre à Paris rende hommage aux Arts de l’Islam en
rouvrant le département qui leurs est consacré. Par contre, la réciprocité ne
l’est pas toujours pour les non-musulmans dans le monde arabo-musulman. C’est
le grand défi des nouvelles démocraties arabes, instaurer la liberté de
croyance et de culte, dans les textes et les esprits, et ceci dès le plus jeune
âge et dans tous les pays du Moyen-Orient.
2. Il est intéressant de rappeler aux croyants musulmans ce
que la liberté d’expression a fait subir au christianisme en Occident. Je me limiterai à la France et à quelques cas médiatiques
récents.
- Golgota Picnic, une pièce de théâtre de l’auteur argentin Rodrigo
Garcia (2011). La pièce met en scène un Jésus fou, tyrannique, populiste, déconstruisant
la personne et le message du « fils de Dieu ». Rassemblement et
manifestations de fondamentalistes chrétiens pour interdire la pièce, en vain.
La première parisienne s’est déroulée sous haute protection policière.
- Immersion (Piss Christ), est une photographie de l’artiste américain Andres
Serrano (1987). Elle représente un crucifix immergé dans un liquide composé
d’urine et de sang. Jugée blasphématoire à chaque exposition, elle fut
endommagée en avril 2011 lors de sa présentation à Avignon, et les gardiens des
lieux furent blessés par un groupe d’intégristes chrétiens.
- La Cène, une publicité de Marithé et François Girbaud (2005).
L’affiche est un pastiche de La Cène de Léonard de Vinci. Jésus et les
apôtres sont remplacés par des jeunes femmes et un homme dos nu. Une plainte
est déposée par une association catholique contre les créateurs de vêtements. L’association
gagne le procès en première instance et en appel. Mais la Cour de cassation
finit par la débouter.
- La dernière tentation du Christ, un film du réalisateur américain Martin Scorcese
(1988). Sur la croix, Jésus, « fils de Dieu » pour les chrétiens,
hésite, rêve d’un destin ordinaire, se marier à Marie-Madeleine et fonder une
famille, le temps d’une parenthèse, mais il finit tout de même par accomplir la
mission que Dieu lui avait confiée, mourir sur la croix. Le scénario n’a pas
plu aux communautés chrétiennes. Plusieurs cinémas furent incendiés par des
fanatiques chrétiens. On dénombrera au total un mort et des dizaines de
blessés.
Ce ne sont que quelques exemples,
mais on voit bien qu’à chaque fois, il y a eu des protestations parfois avec
violence, mais dans l’écrasante majorité des cas, au moins dans les exemples
cités, la liberté d’expression a toujours triomphé.
3. Rien ne peut justifier la violence. Outre le fait que c’est un délit, voir un crime odieux
comme c’est le cas pour l’ambassadeur américain et ses collègues, c’est un acte
anti-démocratique par excellence. Ainsi aussi abjecte que cela puisse sembler
pour certains, les provocateurs aussi minables qu’ils soient, sont
démocratiques et dans la légalité, jusqu’à la preuve du contraire par la justice,
les « offensés-violents » ne le sont jamais !
4. Tout différend, quel que soit sa nature, se règle dans
les tribunaux et non devant le KFC, McDonald’s,
Disney Land ou les ambassades américaines. Qui se sent offensé par un film ou des
caricatures ou toute autre provocation, a parfaitement le droit de porter
plainte et de demander réparation. Ceci étant, il doit comprendre, que le
tribunal lui donne raison ou tort, le pouvoir judiciaire est souverain et
ses décisions doivent être respectées. Cela porte un nom, l’Etat de droit.
5. Provoquer et caricaturer ne sont pas forcément des actes
illégaux, même s’il s’agit de Dieu,
d’Allah ou de Yahvé, c’est à la justice des hommes d’apprécier. Par contre, incendier,
appeler aux meurtres et assassiner le sont dans tous les pays du monde. Il
faut donc que justice soit faite. Certes, la Libye a présenté ses excuses aux
Etats-Unis. Mais ce n’est pas suffisant. Les auteurs de l’attaque et l’incendie
de l’ambassade américaine à Benghazi doivent être identifiés et jugés par les
nouvelles autorités libyennes avec la plus grande sévérité. Idem pour les
incendiaires du KFC de Tripoli au Liban.
6. S’attaquer aux représentations diplomatiques est un acte
abominable qui n’a pas sa place dans un
monde civilisé.
Le défi de l’islam ?
Au-delà des petites polémiques inconsistantes et passagères,
tout ceci nous amène à un constat fondamental. Les communautés musulmanes,
d’Orient comme d’Occident, doivent veiller à ne pas déplacer les batailles, à
ne pas ouvrir de fronts stériles, à ne pas se battre contre des moulins à vent
et à ne pas se perdre dans les palabres. Le défi de l’islam aujourd’hui ne
réside pas dans des interrogations victimaires superflues sur ce qu’il adviendra
de cette religion en Occident -terre qui même si elle est traditionnellement
chrétienne, lieux où même si la discrimination peut exister, offre aujourd’hui
toutes les conditions nécessaires pour garantir l’épanouissement des individus
quelle que soit leur religion- mais dans des interrogations progressistes profondes
sur ce qu’il adviendra de cette religion en Orient, terre multireligieuse et
multiethnique, dominée par l’islam.
Au Moyen-Orient, comme partout ailleurs dans le monde, musulmans,
chrétiens, juifs, athées, bouddhistes, rastas et j'en passe, ont une vie commune.
Cette composition hétéroclite impose aux pouvoirs politiques de trouver un cadre
général pour permettre à toutes et à tous, l’épanouissement individuel. Le
Premier amendement de la Constitution américaine garantit six droits
fondamentaux : aucune religion d’Etat, liberté de culte, liberté d’expression,
liberté de la presse, liberté de se réunir et liberté d’action. De ce fait, il
constitue un excellent cadre pour l’épanouissement des individus, le plus
humaniste qui soit, le plus moderne aussi et surtout le plus démocratique. Il est parfaitement adapté aux
sociétés multiethniques, multiconfessionnelles, multiculturelles et multipartites du 21e siècle.
Bonus : Les topless de Paris
Pour terminer sur une note
humoristique, sachez que les enfantillages de l’hebdomadaire satirique la
semaine dernière ont relégué au second plan le débarquement folklorique à Paris
des ukrainiennes de Femen. Ce groupe composé d’une dizaine de jeunes
féministes, militent activement depuis quatre ans pour promouvoir en Ukraine et
dans le reste du monde, la démocratie, la liberté de la presse, les droits de
la femme, la protection de l’environnement, la lutte contre la prostitution, le
tourisme sexuel et la violence conjugale, à sa manière, contrairement aux us et
coutumes, les seins nus s’il vous plaît et en shorty s’il le faut. Vive les
topless de Paris ! Wlak ya heik nidal ya bala.
Inutile de vous dire que c’est la médiatisation garantie à moindre frais. Les topless n’en bavent pas, les journalistes si ! Elles ont manifesté dans le passé devant l’ambassade d’Iran, pour protester contre une lapidation, et devant celle d’Arabie saoudite pour dénoncer l’interdiction à la femme de conduire. Au printemps dernier elles se présentent voilées sur le parvis du Trocadéro, puis retirent leurs vêtements devant les journalistes et les touristes en criant « plutôt à poil qu’en burqa ». La veille des JO de Londres, elles arrivent vêtues en homme, avant de finir la poitrine à l’air comme d’habitude, sous les cris de « No Sharia ». Aujourd’hui elles s’installent à Paris, pour ouvrir un « centre international d'entraînement pour les féministes ». On ne sait pas encore s’il y aura une présélection des candidates par les mensurations et l’allure pour n’en retenir que les plus photogéniques afin de garantir un meilleur impact médiatique ! Deux semaines de training physique et psychologique, dans le but de faire des stagiaires intéressées des soldats du féminisme. La responsable française prophétise même, que « les femmes arabes feront bientôt partie de notre mouvement ». Les salafistes des Champs-Elysées peuvent donc se rhabiller et aller se rincer l’œil du côté du théâtre du Lavoir Moderne dans le quartier de la Goutte d’Or. Et si Joumana Haddad, notre féministe nationale, est séduite par l’idée d’ouvrir une antenne de Femen à Beyrouth, elle sait ce qu'il lui reste à faire...
Inutile de vous dire que c’est la médiatisation garantie à moindre frais. Les topless n’en bavent pas, les journalistes si ! Elles ont manifesté dans le passé devant l’ambassade d’Iran, pour protester contre une lapidation, et devant celle d’Arabie saoudite pour dénoncer l’interdiction à la femme de conduire. Au printemps dernier elles se présentent voilées sur le parvis du Trocadéro, puis retirent leurs vêtements devant les journalistes et les touristes en criant « plutôt à poil qu’en burqa ». La veille des JO de Londres, elles arrivent vêtues en homme, avant de finir la poitrine à l’air comme d’habitude, sous les cris de « No Sharia ». Aujourd’hui elles s’installent à Paris, pour ouvrir un « centre international d'entraînement pour les féministes ». On ne sait pas encore s’il y aura une présélection des candidates par les mensurations et l’allure pour n’en retenir que les plus photogéniques afin de garantir un meilleur impact médiatique ! Deux semaines de training physique et psychologique, dans le but de faire des stagiaires intéressées des soldats du féminisme. La responsable française prophétise même, que « les femmes arabes feront bientôt partie de notre mouvement ». Les salafistes des Champs-Elysées peuvent donc se rhabiller et aller se rincer l’œil du côté du théâtre du Lavoir Moderne dans le quartier de la Goutte d’Or. Et si Joumana Haddad, notre féministe nationale, est séduite par l’idée d’ouvrir une antenne de Femen à Beyrouth, elle sait ce qu'il lui reste à faire...