dimanche 4 mars 2018

Les « idiots utiles » de Bachar el-Assad et de Vladimir Poutine, mais aussi ceux de Benyamin Netanyahou et de Donald Trump (Art.514)


Un idiot utile désigne de nos jours quelqu'un qui sert les intérêts d'une autre partie, alors qu'il croit être resté fidèle à ses convictions. Nouveau cas, la Syrie.


Mais qu'est-ce que c'est un « idiot utile » ?


L'expression est en usage aux Etats-Unis depuis la Seconde guerre mondiale. L'auteur ne serait autre que Lénine. A l'origine, les useful idiots sont des ressortissants occidentaux, adhérents sincères ou naïfs à l'idéologie communiste. Du fait de leur incapacité à critiquer les dérives de l'Union soviétique, même quand les évidences étaient irréfutables, ils participaient, volontairement ou pas, à la diffusion de la propagande de l'URSS. Ils servaient en quelque sorte les intérêts soviétiques au détriment des intérêts occidentaux. Ils devenaient alors, sans s'en rendre compte, ces grands idiots occidentaux utiles aux petits malins soviétiques. 

Près de 30 ans après la réunification de Berlin et le triomphe du modèle occidental, marqué par la dissolution de l'URSS et l'effondrement du modèle communiste, rien à changer dans le fond. Les idiots utiles sont toujours légion, mais les choses sont devenues plus précises. L'URSS est morte, vive la Russie. Le communisme est mort, vive l'anti-américanisme primaire. Les idiots utiles d'aujourd'hui comme ceux d'hier, préfèrent Moscou à Washington. Cependant, au stricto sensu, un idiot utile désigne de nos jours quelqu'un qui sert les intérêts d'une autre partie, alors qu'il croit être resté fidèle à ses convictions. 

De célèbres idiots utiles dans l'histoire contemporaine


Donald Trump lui-même peut être considéré comme l'idiot utile de Mohammad Ben Salmane. Il a suffi de débloquer 380 milliards de dollars de promesses et de contrats, pour lui monter la tête contre l'Iran. Et vice versa, diraient certains, depuis que MBS est allé jusqu'à bénir le Muslim Ban de la Maison Blanche, sauf que le président américain a une prédisposition naturelle à être idiot tout court, inutile de surcroit.

A ce propos, Trump est aussi l'idiot utile de Benyamin Netanyahou, depuis qu'il a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël et a décidé d'y transférer l'ambassade américaine. Et puisqu'on y est, Bibi est lui-même l'idiot utile des Juifs orthodoxes et des colons israéliens. D'ailleurs, avec Israël, ohlala, les idiots utiles sont légion aussi. Sous prétexte que le pays est une démocratie et à cause de l'horreur de l'holocauste, l'Etat hébreux bénéficie d'une immunité qui lui permet de violer une dizaine de résolutions de l'ONU sans jamais être vraiment inquiété par beaucoup de leaders et d'intellectuels occidentaux.

A posteriori, on peut dire également que Tony Blair était l'idiot utile de George W. Bush, qui était lui-même l'idiot utile des néoconservateurs américains. Tous étaient à l'origine de la stupide guerre en Irak en 2003 dont on n'a pas fini d'en payer le prix. Et parmi les grands idiots utiles de la politique de l'histoire contemporaine, qui méritent la palme d'or d'ailleurs, il y a lord Arthur Balfour, qui n'a pas mesuré les conséquences de sa déclaration pro-sioniste sur l'avenir du Moyen-Orient, un siècle d'injustice, de tension, de colonisation, de conflits et de guerres, et c'est loin d'être terminé. Du côté intellectuel, le plus célèbre des idiots utiles, c'est de loin Jean-Paul Sartre, grand défenseur de l'URSS. « La liberté de critique est totale en URSS (...) Le citoyen soviétique améliore sans cesse sa condition au sein d'une société en progression continuelle », jusqu'à l'implosion sans doute.

On peut multiplier les exemples à l'infini. Toujours est-il que certains idiots utiles avouent ouvertement leurs convictions, d'autres n'osent pas le faire, mais n'en pensent pas moins. Restons concentrer sur les idiots utiles de Syrie et de la Russie.


La polémique créée par l'intervention de Claude el-Khal dans Le Média 


Pendant des semaines, de jour comme de nuit, la Gouta était soumise à un déluge de fer et feu par le régime syrien et son allié russe. Bachar el-Assad est déterminé à en finir avec ce bastion d'opposants à son régime de la banlieue de Damas, qui lui tient tête depuis le début de la rébellion en 2011. C'est la guerre, mais à quel prix! De centaines de civils tombent comme des mouches, dont des dizaines d'enfants. Ils sont sacrifiés sur l'autel de cette soi-disant lutte anti-terroriste menée par la tyrannie des Assad, qui terrorise la Syrie et le Liban depuis 1970. Des photos de victimes circulent. Elles témoignent de la cruauté du régime terroriste de Damas. Elles sont terribles. Tous les médias en publient, sauf un, « Le Média », une chaine de télévision d'obédience mélenchoniste, créée récemment sur internet. 

Après de mures réflexions, la web-tv proche du parti d'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, a pris la décision le 23 février de ne rien diffuser. « Nous avons choisi de ne montrer aucune image. Nous ne sommes pas là pour faire du sensationnalisme, mais de l'information. » C'est c'là, tout le monde fait du sensationnalisme sauf les journalistes du Média et comme si les images ne font pas partie intégrante de l'information. Oui mais, attention, dans le conflit syrien, « il y a deux versions différentes qui sont racontées, pro- ou anti-Bachar » et « aucune image n'est vérifiée ». Mais voyons! Ce sont donc les deux éléments fondamentaux qui ont justifié la décision de ce nouveau-né des médias, qui a connu en l'espace de six semaines, un licenciement sec à la Bolloré de sa présentatrice vedette (Aude Rossigneux), plusieurs départs précipités (Noël Mamère, ex-député ; Catherine Kirpach, ex-LCI ; Léa Ducré, ex-Libé/Inrocks) et la fuite d'une dizaine de soutiens (dont Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture). En cause, au moins en partie, la couverture du média de la guerre en Syrie, notamment par son correspondant franco-libanais, Claude el-Khal.

Claude el-Khal est un ami des réseaux sociaux. Nous sommes tous les deux des écrivains francophones, passionnés, évoluant hors du système. Nous avons le verbe haut et nous militons pour laisser le monde, le Moyen-Orient en général, et le Liban en particulier, dans un meilleur état que celui dans lequel nous l'avons trouvé. Nous sommes d'accord sur certains points. Nos avis divergent sur d'autres points. Sur la Syrie, nos positions sont diamétralement opposées. Celle de Claude el-Khal est résumée lors de son intervention dans Le Média. Celle de Bakhos Baalbaki est beaucoup plus courte, elle se résume ainsi: « Bachar el-Assad est un criminel de guerre. Toute approche du conflit en Syrie doit commencer par ce constat non-négociable ». Je rajouterai même : « Bachar el-Assad a le choix, soit de comparaitre devant la Cour pénale internationale pour répondre de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l'humanité, soit d'assurer une transition politique en Syrie, prendre ses cliques et ses claques, et demander l'asile politique à Poutine ». Encore faut-il qu'il le lui accorde.

Pour les détails sur les positions de l'un et l'autre, je renvois à nos publications respectives depuis des années. Pour la critique de la position de Claude el-Khal, je vous recommande trois articles: « Ghouta : quatre contre-vérités de la propagande pro-Assad » (Anthony Samrani, L'Orient-Le Jour, critique la position de CEK sans le nommer!), « La désinformation d'une partie de la gauche sur la guerre en Syrie » (Antoine Hasday, Slate), « 'Le Média' sur la Syrie : naufrage du 'journalisme alternatif' » (Sarah Kilani et Thomas Moreau, Lundi Matin). Pour la défense de la position de Claude el-Khal, il faut se tourner vers le communiqué de Sophia Chikirou, la directrice du Média: « Syrie : Claude el-Khal a raison ». Dans le présent article je n'aborderai que trois angles de vue.

Le Mélenchon ou l'Imposteur


On ne peut pas bien comprendre la polémique actuelle sans passer par la case Mélenchon. Les fondateurs, les journalistes et les spectateurs de la web-télé « Le Média », sont pratiquement tous des militants et des sympathisants du candidat malheureux à l'élection présidentielle française.

Jean-Luc Mélenchon est un mauvais perdant, on le sait. Pire, il est de la trempe de Trump, mais d'apparence plus sympathique. Dans le fond, il est aussi bouffon que lui. Aussi dangereux également. Il a tout fait pour parvenir à l'éclatement du Parti socialiste. Son désir profond et inavouable, après sa défaite présidentielle, c'était de voir Marine Le Pen installée au palais de l'Elysée, ce qui devait faire de lui le Don Quichotte de la République française. C'est la raison pour laquelle il n'a jamais appelé à voter Macron afin de faire barrage à Le Pen. Raté. 

Depuis, il est en colère et plein d'amertume. Et il le fait savoir. Macron lui file des complexes et les journalistes l'agacent. Lundi dernier, el comandante declara, franco texto : « La haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine ». Son post est d'une rare violence pour un politicien qui croit naïvement avoir un destin au-delà de la Canebière. Cette énième colère a une raison: des révélations sur ses comptes de campagne lors de l'élection présidentielle, et pas des moindres: des soupçons de surfacturations destinées à obtenir un remboursement plus important de l'Etat.

Et qui a bénéficié de cette belle manne financière qu'a constitué la campagne présidentielle de 2017 svp? C'est Sophia Chikirou, la fondatrice, directrice et même propriétaire de Mediascop, une agence de com' créée en 2011, et de Le Média, la petite web-télé-grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, créée en 2018. D'ailleurs, le montage financier du candidat du peuple et de cet anticapitaliste lors de la dernière présidentielle vaut le détour. Pour simplifier, la directrice de la com' de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2017, Sophia Chikirou, a fait appel à la propriétaire de Mediascop, Sophia Chikirou elle-même, pour accomplir des prestations de services payées par le candidat présidentiel, pour un montant global de 1 161 768 €, dont une petite partie était surfacturée. Elle n'est pas belle la gestion financières de l'extrême gauche !

Sur le plan idéologique, l'anti-américanisme primaire de Jean-Luc Mélenchon permet de le situer sur le plan international. Quant on l'interroge sur Poutine, il se réfugie derrière son doigt: il ne s'intéresse qu'à la politique de la France. Ce qui ne l'empêche pas quelques minutes après de déblatérer sur Erdogan. Et sur Assad, bizarrement, pas grand-chose. Il pense même que c'est au peuple syrien d'en décider. Sous la répression, la terreur, les bombardements et les massacres. Pas de doute, c'est Le Mélenchon ou l'Imposteur ! 

Doit-on diffuser les images des victimes du conflit en Syrie ?


Dans une guerre, il y a autant de camps que d'horreurs, cela va de soi. Mais, il est particulièrement malhonnête de mettre tout sur un pied d'égalité. Dans la pratique médicale, on apprend à hiérarchiser les urgences. Dans la pratique juridique, on apprend à hiérarchiser les responsabilités.

Ainsi, si du côté d'al-Ghouta, on dénombre plus de 500 morts en quelques jours et du côté de Damas, il y a 50 morts pour la même période, cela signifie que la situation est plus alarmante à al-Ghouta qu'à Damas, qui est, rappelons-le aux amnésiques par omission ou par conviction, une région assiégée depuis des années par le régime de Damas. Il est donc normal qu'elle soit plus citée dans les grands médias occidentaux. Maintenant, si la situation est plus préoccupante à al-Ghouta qu'à Damas, c'est parce que le régime de Damas se montre plus criminel que les rebelles d'al-Ghouta, d'où la différence importante dans le bilan humain. Il est donc normal là aussi qu'il soit placé sur le banc des accusés par les grands médias occidentaux et que la charge contre lui soit plus grande.

A cette logique accablante, on peut rajouter des circonstances aggravantes pour le régime de Bachar el-Assad. A commencer par le fait que le chef du régime alaouite syrien prétend être le représentant de l'Etat et du peuple syriens, alors que les rebelles ne sont qu'une nébuleuse de groupes, de guérillas et des milices armés. Plus grave encore, si les rebelles, les islamistes et les jihadistes ont la volonté de tuer leurs adversaires, mais relativement pas de grands moyens de le faire et pratiquement aucun soutien conséquent pour y parvenir, les hommes de Bachar el-Assad ont tout pour tuer leurs adversaires davantage : la volonté (comme le montre le bombardement des hôpitaux et des centres de soin d'une manière systématique ou l'album de César prouvant qu'ils ont affamé, torturé et tué 11 000 Syriens en détention), les moyens (armes conventionnelles, aviations, armes non-conventionnelles, barils d'explosifs, armes chimiques, gaz sarin, chlore, etc.) et les soutiens (Russie, Hezbollah, Iran). C'est ce qui explique le nombre très élevé de morts à al-Ghouta.

َAinsi, prétexter que dans le conflit syrien « il y a deux versions différentes qui sont racontées, pro- ou anti-Bachar », pour justifier de ne pas diffuser des images d'al-Ghouta, alors qu'on ne se gêne pas pour parler en long, en large et de travers de la guerre en Syrie, est donc bidon. Pour Christian Chaise, le directeur régional de l’AFP pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord: « Il n’est pas possible de rendre compte d’une guerre sans montrer au moins en partie les formes qu’elle prend et ses conséquences, notamment son impact humain... Cela relève de l’information, pas du sensationnalisme. Ne pas diffuser ces images reviendrait à faillir à notre mission (et notre devoir) d’informer. Encore faut-il savoir que nous ne diffusons pas toutes les images que nous recevons de Syrie, loin de là. Nous ne diffusons pas celles que nous estimons d’une trop grande violence. » 

Quant à l'autre argument « aucune image n'est vérifiée », il apporte la preuve que le ridicule ne tue pas. A ce propos, Christian Chaise précise : « Toutes les photos que diffuse l’AFP de la Ghouta orientale (et plus généralement de Syrie) sont vérifiées et authentifiées par notre desk d’édition photo, situé à Nicosie, moyennant un travail aussi minutieux qu’indispensable (...) Nous couvrons les deux côtés du conflit... Le fait d’être présent des deux côtés nous permet de rendre compte du conflit de manière équilibrée. » Maus encore, pour Grégoire Le Marchand, rédacteur en chef adjoint à l'AFP : « Ce message est insultant pour tous ceux, journalistes, activistes, ONG... qui travaillent sans relâche depuis des années pour vérifier tout ce qui se passe dans le chaos syrien. Se faire renvoyer à la figure 'journaliste français propagandiste', c'est consternant ».

Al-Ghouta, du déluge de fer et de feu en 2018 à l'attaque chimique en 2013: Bachar el-Assad cumule les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, et Vlamir Poutine le couvre 


Al-Ghouta, parlons-en. Cette région fut le théâtre d'un massacre chimique odieux au gaz sarin, mené par les troupes d'Assad le 21 août 2013, qui a couté la vie à 1 429 personnes dont 426 enfants, morts en un clin d'oeil, paralysés et asphyxiés. A l'époque aussi, des idiots utiles se sont offusqués par les accusations contre le régime syrien et ont prétendu qu'il n'y avait pas de preuves. On a eu beau leur fournir image sur image, enquête sur enquête et rapport sur rapport, de l'ONU, de Human Rights Watch, de Médecins sans frontières, des services de renseignement américains, français et allemands, en vain. On a eu beau leur parler de la preuve ultime de la culpabilité du régime syrien, à savoir l'acception sans contrepartie par Bachar el-Assad et Vladimir Poutine de se débarrasser d’un arsenal chimique que la Syrie des Assad, père et fils, acquit méticuleusement durant les quarante dernières années, une opération qui aurait coûter à son pays plus d’un milliard de dollars, rien à faire, les idiots utiles demandaient encore et toujours plus de preuves. 

Attaque aux armes chimiques (gaz sarin) d'al-Ghouta, menée par les troupes du régime de Bachar el-Assad dans la nuit du 21 août 2013. Bilan : 1 429 morts, dont 426 enfants. Pour plus de détails, se reporter à ma trilogie sur ce massacre odieux, les articles n° 177178 et 182

Il est donc évident que la décision du Média de ne pas diffuser des images d'al-Ghouta n'est qu'une manœuvre médiocre pour éviter de se prononcer sur les horreurs commises par le régime syrien, en Syrie en général et à al-Ghouta en particulier, en 2013 comme en 2018. Certains le font par sympathie pour le président syrien, d'autres par sympathie pour le président russe, voire par anti-américanisme primaire. Qu'importe, comme aucune de ses motivations n'est avouable, au moins par des intellectuels, cette sympathie ne peut être affichée, elle est forcément refoulée. Ainsi, bon gré mal gré, les uns et les autres, deviennent les idiots utiles de Vladimir Poutine et de Bachar el-Assad

Si on suit le raisonnement du Média, il serait préférable de ne plus diffuser des images du conflit israélo-palestinien. Deux camps s'affrontent et des vérifications pas suffisantes, ces arguments sont universels et intemporels. Il faudrait même détruire les archives de la guerre du Liban, du Vietnam, d'Algérie ou même de la Seconde guerre mondiale. Avec cette mentalité, les négationistes boivent du petit lait. Oublions le génocide des Arméniens, des Juifs, des Cambodgiens et des Rwandais, on peut faire dire aux photos ce que l'on veut. Les Goulags, ça n'a jamais existé. D'ailleurs, il faudra relâcher tous les jihadistes capturés en Syrie et en Irak. Aucune preuve de ce qu'ils faisaient en Orient. Peut-être qu'ils préparaient des falafels pour les terroristes sur le front!

Non, non et non, ne pas être capable de dénoncer les crimes et les criminels, c'est justement, participer à la guerre, couvrir les horreurs et même pire, c'est choisir un camp. Le courage aujourd'hui n'est pas de dénoncer l'évidence, les atrocités des jihadistes. Le courage est ailleurs et il a complètement échappé aux journalistes du Média. L'attaque chimique de 2013 est un crime contre l'humanité évident. Le bombardement intensif de 2018, d'une population civile de 400 000 personnes, assiégées de la pire façon depuis des années, est un crime de guerre flagrant. Ne pas dénoncer ce crime de guerre comme ce crime contre l'humanité et le criminel qui en est responsable, Bachar el-Assad, et ceux qui le protègent, Vladimir Poutine, Hassan Nasrallah et Ali Khameneï, est une faute morale impardonnable.

Dans tous les cas, qui a intérêt aujourd'hui de tout mettre sur un pied d'égalité en Syrie, et précisément à al-Ghouta, où l'écart du bilan humain entre les régions contrôlées par le régime et celles contrôlés par les rebelles est si important? Ce sont surtout ceux qui veulent minimiser les crimes commis par Bachar el-Assad depuis 2011 et la faute grave de Vladimir Poutine depuis le début de la guerre, qui a aidé militairement le tyran de Damas à s'imposer sur le terrain et a bloqué une dizaine de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, la dernière datant du 16 novembre 2017, qui devait prolonger le mandat des experts internationaux enquêtant sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie. S'ils le savent, ils sont complices et pas idiots du tout. Et s'ils ne le savent pas, ils sont justement, les idiots utiles de Bachar el-Assad et de Vladimir Poutine