dimanche 4 décembre 2011

Doit-on envisager la moitié d'un quart de seconde que le tyran de Damas pourrait être encore là au printemps 2013 ? (Art.47)


Le 23 mars 2011, une semaine après le déclenchement de la révolution en Syrie, j'ai rédigé une note que j'ai intitulée "Hélas, pas de changement de régime en Syrie dans l'immédiat". Inutile de préciser que cette note allait à contre-courant de la pensée dominante du moment. Mon article commençait par la phrase suivante : "Ne confondons pas nos désirs avec la réalité". Les mois ont passé, les saisons aussi. En août dernier, plus d'une éminence grise libanaise et étrangère, tablaient sur la fin imminente du régime syrien, avec une marge étroite, la première quinzaine du mois d'octobre. Les semaines passèrent et rien ne s'est passé à part les individus qui passent tous les jours et pour toujours. Aujourd'hui les morts se comptent par milliers (4000 selon le dernier rapport de l'ONU), les blessés par dizaines de milliers, l'économie syrienne est exsangue, la population point. La cote de popularité mondial de l'héritier de la Tyrannie des Assad étant au plus bas même en Corée du Nord et au Venezuela, on mise toujours sur cette fin imminente du régime. Même Samir Geagea, réputé pour ses fines prévisions, pense comme son sosie français Alain Juppé, que la fin du régime semble toute proche. Toujours est-il, lors d'une réunion estivale avec une éminentissime amie et une éminence grise, j'ai fait part à mes interlocuteurs de mes 3 craintes au sujet de la Syrie: l'enlisement de la situation, le recours d'Assad à l'arme fatale, la guerre civile et le débordement du chaos vers le Liban. La 1re crainte est dépassée depuis longtemps. L'enlisement, non seulement on y est mais on y reste hélas. La 2e, on s'y approche dangereusement, on y est presque pour l'ONU. La 3e par contre, on n'y est pas encore. J'avais exclu la guerre régionale, qui ne me semblait pas à l'ordre du jour pour l'année 2012.

Si la fin du régime syrien est inévitable du point de vue de l'Histoire, car rien n'est éternel, encore moins les tyrans, tout est de savoir quand cela se réalisera. Au risque de choquer les humanistes de tous bords et les attentistes du 14 Mars, il n'est presque pas important pour moi de prévoir quand le régime syrien tombera puisque c'est inéluctable. Le plus important à mes yeux c'est de mettre en route les moyens astucieux pour accélérer cette chute et d'anticiper les conséquences de son élimination à moyen terme ou au pire, de son maintien au pouvoir pendant quelque temps encore.

Oscar Wilde -qui vient de connaître le 2e enterrement de sa vie posthume au cimetière du Père Lachaise à Paris, après le ravalement de sa sépulture pour effacer les traces d'exubérance de ses admiratrices dont le rouge à lèvres, faute de ressusciter l'écrivain irlandais, commençait à endommager la pierre tombale- dit que l'expérience est le nom que l'on donne à ses erreurs. Puisque les erreurs au Liban sont monnaie courante, notre "expérience" de la guerre libanaise et de la révolution du Cèdre, nous a appris, moi et mes personnalités, qu'il ne suffit pas d'avoir une bonne cause, il faut surtout savoir la "vendre"! Pour la vendre, il faut communiquer et pour communiquer, il faut bien évaluer la situation.

Sur le plan international en général, 2 importantes élections présidentielles sont au rendez-vous en 2012, au printemps en France et à l'automne aux Etats-Unis. Donc on peut avancer sans prendre beaucoup de risque qu'il est peu probable que des décisions "compromettantes" sur la Syrie soient prises en 2012 par les présidents sortants et candidats de ces 2 grandes puissances, Nicolas Sarkozy et Barack Obama, sauf bouleversements majeurs de la donne par le dynamisme révolutionnaire ou par un "grand" désastre humanitaire. Par ailleurs, les positions de la Russie et de la Chine sont connues et ne changeront pas d'un iota, surtout avec le retour programmée au Kremlin de l'ex-KGBiste, Vladimir Poutine, prévu pour mars 2012. La Fédération de Russie prouve tous les jours par ses déclarations qu'elle ne partage pas la vision de l'Occident sur ce problème et qu'elle fera tout pour sauver le régime de Bachar El-Assad qui lui offre la seule base militaire dans toute la Méditerranée, un détail stratégique de grande importance mais oublié! D'ailleurs, le chef d'état-major de la marine russe a annoncé le 28 novembre, l'envoi vers Tartous au printemps 2012 de plusieurs navires de guerre dont le porte-avions Amiral Kouznetsov et on a appris au même moment par l'agence de presse Interfax que les russes ont livré des missiles antinavires à la Syrie, quelques jours après qu'une commission d'enquête de l'ONU s'est prononcée pour un embargo international sur les ventes d'armes à Damas, 2 annonces collatérales qui montrent le fort attachement du Kremlin au régime de Damas et la confiance quant à sa viabilité à moyen terme. C'est un message on ne peut plus clair aux occidentaux! Quant à la Chine, cette dictature bizarroïde à l'identité économique indéterminée, elle craint surtout que l'Occident ait un jour à se prononcer sur l'éternelle tragédie tibétaine!

Sur le plan arabe en particulier, ce n'est pas l'euphorie dans les pays d'Afrique du Nord -c'est le moins qu'on puisse dire- ce qui pourrait tempérer l'enthousiasme suscité par les soulèvements populaires arabes dans certains chancelleries occidentales.
- Egypte. Le printemps égyptien a été marqué par 2 manifestations symboliques qui ternirent l'ère post Moubarak. La première, organisée par les égyptiens coptes le 9 octobre, pour protester contre l’incendie d’une église en Haute-Egypte fin septembre, a viré au carnage (25 morts au total). L'autre, organisée par les islamistes et les libéraux le 19 novembre et les jours suivants, pour exiger que l'armée transfère rapidement le pouvoir à un gouvernement civil, a laissé plus d'une quarantaine de morts! Du coup, les élections législatives et sénatoriales qui ont commencé le 28 novembre et doivent durer plusieurs mois, risquent d'être interrompues à tout moment. Tout indique qu'elles profiteraient aux partis islamistes, les Frères musulmans et les salafistes sont assurés de 60 à 70 % des suffrages pour l'instant (participation 62%)! L'enjeu est énorme, le nouveau Parlement devra rédiger la nouvelle Constitution. Enfin, si l'armée s'est engagée à rendre le pouvoir aux civils après l'élection d'un nouveau président, aucune date n'a été fixée pour la présidentielle pour le moment.
- Libye. Le président du CNT libyen a déclaré à la surprise générale au lendemain de la chute du régime libyen que la nouvelle constitution du pays sera basée sur la Charia islamique. En plus, la nouvelle Libye rechigne à respecter le droit international en présentant le fils de Kadhafi, Seif El-Islam, devant la CPI, afin d'être jugé pour "crimes contre l'humanité".
- Tunisie. Des élections libres ont permis au parti islamiste Al-Nahda de recueillir 41% des suffrages (participation 54%).
- Maroc. Printemps arabe ou pas, un parti islamiste a remporté les élections législatives, raflant 27% des sièges du nouveau parlement (participation 45%).

Au niveau des dirigeants arabes, la Ligue des pays arabes a décidé de prendre des sanctions économiques à l'égard du régime syrien. Indépendamment de la valeur morale de sanctions émanant de régimes antidémocratiques menacés par l'Histoire comme la dictature syrienne d'ailleurs -archaïques au plus haut degré pour certains, comme l'Arabie saoudite, où toute citoyenne du royaume, sujette du roi, se trouve toujours sous-tutelle d'un homme (père, frère, mari, fils) et n'a pas encore le droit de conduire une voiture ou de se retrouver dans la rue sans être accompagnée par un "mâle"- on peut s'interroger sur l'efficacité de ces sanctions: être plus isolé que l'Iran c'est difficile et pourtant la république islamique défie le monde entier depuis 1979. Alors que pourraient faire les timides sanctions arabes? Pas grand chose probablement, à part remonter le moral de la population syrienne.

Ah mais c'est oublier que le salut viendrait de la Turquie. Soit, mais que fait au juste l'ancien colonisateur du monde arabe? A part des gesticulations et des annonces théâtrales, rien! Entre parenthèses, faut-il se réjouir de l'élévation de Recep Tayyip Erdogan au titre de "grand héros de la Nation arabe pour l'année 2011"? Je ne pense pas. Voilà un homme qui a inauguré sa carrière en 1998 par la porte de la prison après une condamnation pour incitation à la haine où dans un discours national, alors qu'il était maire d'Istanbul, n'a pas trouvé mieux que de réciter le poème d'un nationaliste turc pour qui "les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats"! C'est de l'histoire ancienne peut être sauf que le PM turc n'a pas hésité à déclarer en fév. 2008 en Allemagne devant 16000 compatriotes que "l'assimilation est un crime contre l’humanité", renvoyant par ailleurs aux calendes grecques la reconnaissance du génocide arménien et surtout le droit démocratique à l'autodétermination de la population kurde. Pour anecdote, il y a un an jour pour jour, Erdogan reçut le prix Kadhafi des droits de l'homme.

Reste l'acteur incontournable de la région, Israël. Outre de rares déclarations insignifiantes, l'Etat Hébreux ne souhaite aucun changement de régime de l'autre côté du Golan pour l'instant, car ce qui le préoccupe n'est pas l'épanouissement des populations arabes mais la tranquillité de ses fronts.

Enfin, les "corridors humanitaires" ont du mal à frayer leur chemin à l'ONU et même BHL (Bernard-Henry Levy), le philosophe préféré d'Arielle Dombasle, ce gars qui est prêt à épouser n'importe quelle cause pour s'éloigner de sa femme, avoue "qu'on ne peut pas reproduire mécaniquement en Syrie ce qu'on a fait en Libye".


Face à ce tableau noir de noir qui n'a rien de réjouissant, que peuvent faire les opposants syriens ?

1. D'abord, se structurer.
Ils le sont, notamment par la création du Conseil national syrien (CNS) et du Comité national pour le changement démocratique (CNCD). Etre conscients qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Ils le savent. Continuer à œuvrer pour créer une opposition large, représentative, unie et déterminée. Ils le font et doivent persévérer car il y a encore beaucoup à faire! Etablir et surtout diffuser un programme ambitieux pour relever le défi de la démocratie et surtout de la laïcité. Se demander pourquoi aucun pays, y compris la "salvatrice" turquie d'Erdogan, n'a pas encore reconnu le CNS comme l'unique représentant du peuple syrien? Cela mérite une réflexion, pas simpliste de préférence!

2. Ensuite, veiller à rester démilitarisé.
Plus que jamais ils doivent préserver coûte que coûte le caractère "démilitarisé" de leur lutte démocratique. C'est ce que l'humanitaire Rony Brauman appelle le paradigme syrien: qui est "fait d'une mobilisation populaire large et d'un refus admirable de céder à la tentation des armes et à la spirale de la violence". Cela commence à porter ses fruits puisque un rapport commandé par l'ONU et publié il y a quelques jours accuse ouvertement la tyrannie des Assad de "crimes contre l'humanité". "Le devoir de l'Armée syrienne libre est de protéger le peuple et de ne pas attaquer le régime", a indiqué Khaled Khoja, membre du comité des relations étrangères du CNS. Une précision ô combien utile car les dérives actuelles vers la guerre civile pourraient allonger l'espérance de vie du tyran de Damas.

3. Enfin, rassurer (et agir) tous azimuts et sans relâche. Notamment:
- ces "minoritaires", qu'ils le sentent ou qu'ils le soient n'a strictement aucune importance (alaouites, chrétiens, kurdes et druzes): leur montrer de quelle manière leurs craintes seront prises en compte et dissipées;
- les pays occidentaux : les rassurer sur l'attachement de la nouvelle Syrie à la démocratie et à la laïcité, notamment en prenant ses distances publiquement avec les Frères musulmans et les salafistes;
- la Russie : la tranquilliser sur l'avenir de la base militaire de Tartous et les liens privilégiés entre les 2 pays à l'avenir;
- Israël et l'Occident : se prononcer sur le maintien du statu quo et le respect de la trêve sur le front du Golan, au moins dans les coulisses diplomatiques;
- le Liban : rappeler l'engagement des opposants pour le tracé des frontières, la libération des détenus…;
- les pays arabes et la Turquie: maintenir la pression pour les pousser à prendre des mesures beaucoup plus audacieuses; ne serait-ce que la reconnaissance des mouvements d'opposition comme les représentants du peuple syrien;
- le Hezbollah et l'Iran : garder les distances avec eux (le "contact" de l'été fut une erreur) car s'il y a une chance qu'un jour la Russie lâche la dictature syrienne, il ne faut pas rêver que le régime iranien et sa milice libanaise le feront;
- la Chine : à part s'engager à manger davantage de nouilles, je ne vois pas ce qui pourrait amadouer la dictature chinoise!

Et de l'autre côté de l'Anti-Liban, que peuvent faire les opposants libanais?
Sortir déjà de l'attentisme et envisager la moitié d'un quart de seconde que le tyran de Damas pourrait être là encore un bon bout de temps, voire jusqu'aux prochaines élections législatives libanaises du printemps 2013!

[Article publié le 6 décembre 2011 sur Middle East Transparent]

http://www.metransparent.com/spip.php?page=article&id_article=17071&var_lang=fr&lang=fr

jeudi 3 novembre 2011

Et si les intégristes ne sont pas contents... et bien qu'ils aillent au diable ! (Art.43)


Quand l'obscurantisme attaque la liberté d'expression à Paris, ici représentée par le journal Charlie Hebdo, cela donne:
- des locaux incendiés: à cause de son numéro "Charia Hebdo" ou figure en première page un religieux musulman heureux et rigolard, qui serait le prophète Mahomet, et le message suivant "100 coups de fouet si vous n'êtes pas morts de rire!";
- et un site internet hacké: pour être remplacé par la photo de La Mecque et le message "Not God but Allah".

Inutile de préciser que Charlie Hebdo, journal satirique provocateur né, qui n'épargne personne, n'a aucune sympathie pour les fanatiques qu'ils soient chrétiens, juifs, musulmans ou d'extrême droite.

L'hebdomadaire voulait attirer l'attention sur 2 événements majeurs, surprenants et inquiétants, survenus dans 2 pays fleurons du Printemps arabe et passés sous silence:
- la victoire du parti islamiste El-Nahda en Tunisie, alors que 90% des électeurs tunisiens se sont exprimés;
- la promesse du président du Conseil National de Transition, au lendemain de l'éxécution de Kadhafi, que la Charia sera la principale source de législation en Libye.

Ces actes terroristes sont inadmissibles. Ils ont été condamnés par toute la classe politique française et par le Conseil français du culte musulman. Nous, citoyens du monde, au pays de Voltaire et de Gibran, défenseurs de la Démocratie, devons les dénoncer avec la plus grande vigueur. Tolérance zéro avec les intégristes. Et s'ils sont pas contents... et bien qu'ils aillent au diable!

mercredi 2 novembre 2011

Les adeptes du "suicide collectif" en Grèce et au Liban ! (Art.42)


La bêtise humaine ne connait ni limite ni frontière! Albert Einstein en a parlé dans une de ces célèbres boutades, je viens d'en avoir une très belle illustration.

Alors que l'Europe accepte d'effacer 100 milliards € de la dette de la Grèce, Georges Papandréou, le Premier ministre grec, joue la fine bouche. J'adore! Il veut soumettre le plan de sauvetage de l'Europe à un référendum. Une histoire de fous!

Avec ce populisme à 3 centimes pour rester tout simplement aux commandes du pays, un pays au bord de la faillite, une décision aux conséquences dramatiques au niveau international, une somme colossale qui permettrait d'éradiquer maladies et famine ds le monde... Incroyable!

Voilà comment un commandant peut par des décisions absurdes faire chavirer un navire avec tous les voyageurs qui sont dessus!

Tout cela me fait penser aussi à l'histoire de notre pays. Les adeptes du "suicide collectif" sont nombreux au pays du Cèdre: Hassan Nasrallah & Michel Aoun, étant les plus motivés. Ils lient le sort de notre bien-aimé Liban, à ceux de la tyrannie des Assad (Syrie) et du fascisme des Mollahs (Iran)! Deux exemples de "régime contre-nature, contre-histoire et contre-démocratie" dont les jours sont comptés.

Hélas, double hélas!

dimanche 30 octobre 2011

Quel sort réserver à Bachar El-Assad, après l'exécution de Kadhafi ? Nuance et conséquences ! (Art.41)


Il est si émouvant d'assister à la renaissance d'une nation... Les dernières nouvelles de Tripoli et certains commentaires dans la foulée de la mort de l'autoproclamé "roi des rois traditionnels d'Afrique", m'ont fait penser à un intellectuel français -dont les cendres ont été transférées au Panthéon il n'y a pas si longtemps que ça et ce n'était pas à sa demande!- pour qui "juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger." Tel était le constat d'André Malraux, l'écrivain, aventurier, militant antifasciste, résistant et homme politique. Ah, que j'aime lire la succession de ses titres… tout un roman!

Les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi restent pour l'instant obscures, même si tout laisse penser qu'il aurait été exécuté. Soit, mais est-il éthiquement acceptable d'exécuter froidement un homme aussi criminel soit-il? Un homme qui avait le look d'une pop star, une sorte de Keith Richard oriental. Un homme excentrique, pour qui Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à dérouler le tapis rouge, allant même jusqu'à accepter son caprice d'installer sa tente dans le parc de l'Hôtel Marigny à deux pas des Champs-Elysées! Un extravagant, protégé par des femmes-soldats, ses "amazones" et comme l'atteste un câble diplomatique révélé par Wikileaks, ne se déplaçait guère sans son infirmière ukrainienne choisie plus pour sa généreuse poitrine que pour ses compétences médicales. Un sentimental aussi, avec son béguin pour Leezza (Condoleezza Rice, l'ex-secrétaire d'Etat américaine). Tenez, il n'était pas le seul d'ailleurs, Walid Joumblatt l'avait devancé durant "ayam el dala3" avec Condy! On dit, des souvenirs d'enfance, qu'il avait conseillé aux chrétiens libanais de "devenir musulmans" pour avoir la paix dans l'océan sunnite où ils vivaient. Un on-dit de guerre et de propagande peut être. Ce qui est sûr, c'est qu'il a fait disparaitre sans scrupule l'imam Moussa El-Sadre parce que celui-ci aurait refusé de donner carte blanche aux milices palestiniennes au Sud-Liban. Un terroriste de renom au final, les attentats de Lockerbie en Ecosse et du Niger étant ses exploits funestes les plus spectaculaires.

En tout cas, ce n'est pas pour ce bazar d'excentricités et pour ses actes terroristes qu'il aurait été exécuté à la sortie des canalisations de Syrte, qui soit dit au passage on ne s'est toujours pas si ce sont des canalisations d'eau potable ou des eaux usées, les dernières convenant mieux à la stature de l'homme. L'origine du drame libyen n'est pas difficile à comprendre. 42 ans de dictature qui n'en finissaient pas; un seul responsable, Mouammar Kadhafi; une seule solution, la révolution, un changement radical sans la moindre possibilité de retour en arrière. Et comme une révolution est par essence excessive et ne connaît pas les demi-mesures, le sort réservé à Kadhafi était prévisible, il s'inscrit dans cette logique. Ah qu'il est facile de juger à distance -physique et psychique- le comportement d'un peuple écrasé par 42 ans de terreur! Pour rappel, la "noble" révolution française a guillotiné 15 998 personnes autres que Louis XVI et Marie-Antoinette. Pour l'époque c'était énorme.

Entre parenthèses, l'histoire écrira que notre révolution au Liban n'en était pas une. Samir Kassir parlait plutôt d'intifada. Comme il avait bien raison quand on survole la suite des événements! La "Révolution du Cèdre" était responsable, trop responsable. Adulte plus qu'il ne fallait. Pas assez adolescente. Pas du tout audacieuse. Elle n'est pas allée jusqu'au bout d'elle-même. Elle a été frileuse. Sinon comment expliquer qu'elle ait pu accepter de laisser se dresser sur la route littorale entre Beyrouth et Jounieh un Palais des congrès au nom d'un collabo notoire -et fier de l'être- de la tyrannie des Assad et qu'on soit obligé sur la route d'Ouyoun El-Simane, encore aujourd'hui, nous les a7rars de ce pays, et fiers de l'être, de traverser un rond point baptisé au nom du symbole de la période de terreur syro-libanaise! Comment expliquer enfin que les honteuses journées du Hezbollah en mai 2008 se soient terminées par l'honorable Accord de Doha?

Pour revenir à nos moutons, disons que rien n'est éternel, encore moins les tyrans. Et les tyrans doivent être jugés et non exécutés sommairement. Cela va de soi, au moins pour moi. Je rajouterai que ce qui s'est passé en Libye est une formidable leçon pour les révolutionnaires syriens. Puisque cela conduit à une question existentielle. Pas pour nous, mais pour lui, l'héritier de la tyrannie de Damas.  Il est sans doute très prématuré d'en parler mais dans ce domaine existentiel, mieux vaut en parler tôt que tard. Quel sort les révolutionnaires syriens doivent réserver à Bachar El-Assad (et sa clique)?

Il ne sera sans doute pas facile d'y répondre. D'ailleurs, le moment venu, les révolutionnaires ne disposeront sans doute de pas beaucoup de temps pour le faire. Personnellement étant farouchement contre la peine de mort -quelqu'en soit la nature du crime car il ne saurait y avoir des exceptions, c'est une question morale; une peine qui est non seulement bannit en Europe, mais son abolition constitue une condition sine qua non pour intégrer l'Union européenne; un acte barbare, que seuls des partis populistes soutiennent, condamné par Amnesty International et rejeté par certains partis politiques libanais dont les Forces libanaises (et pour cause... les syriens et leurs collabos auraient envoyé le seul prisonnier politique libanais Samir Geagea chez ses aïeux depuis longtemps!)- je suis opposé à l'exécution sommaire de Bachar El-Assad.

Aux yeux de l'Histoire, une telle exécution ternira légèrement l'éclat de la révolution syrienne alors qu'un jugement lui donnera plus rapidement ses lettres de noblesse! Le juger de ses crimes donnera l'occasion au peuple syrien, non seulement de montrer aux yeux du monde entier les abominables crimes de la tyrannie du clan des Assad, mais aussi d'écrire son histoire comme il se doit. Même si cela reste une affaire interne, j'aimerai insister sur l'importance du jugement de Bachar pour les libanais également.

Il faut que la Révolution syrienne sache que le jugement du dictateur de Damas aura des conséquences majeures du côté méditerranéen de l'Anti-Liban. Je ne parlerai que de celles qui pourraient intéresser le peuple syrien justement:
1. Juger Bachar El-Assad restera le MEILLEUR moyen –c'est en majuscules SVP- dont elle disposera pour gagner en un éclair le cœur du peuple libanais! Un peuple meurtri par 29 ans d'occupation, de terreur, de crimes, d'assassinats, d'enlèvements, d'emprisonnements abusifs, d'extorsion de fonds, j'en passe et des meilleurs.
2. Il tracera une séparation indéniable et indélébile entre la tyrannie des Assad et le peuple syrien! Alors de grâce ô révolutionnaires syriens, ne l'exécutez pas, pour en faire de lui un héros aux yeux de son irréductible clan transfrontalier! Ne leur donner pas cette chance hérétique.

Ainsi, la Révolution syrienne pourrait être amenée, et voilà l'ironie de l'Histoire, à protéger son bourreau de la vindicte populaire pour garantir sa comparution devant le tribunal du peuple et de l'Histoire. Il lui sera demandé d'empêcher le peuple syrien, par la force peut être, de s'en prendre à l'héritier de la tyrannie du clan des Assad. Il faudra peut être dès aujourd'hui que la branche dissidente de l'armée syrienne, crée au plus vite une unité spécialisée. Celle-ci sera entrainée militairement pour capturer le président syrien Bachar El-Assad, mais aussi et surtout entrainée psychologiquement pour le capturer vivant! C'est une question de nuance, aux nombreuses conséquences!

[Article publié le 31 octobre 2011 sur Middle East Transparent]

http://www.metransparent.com/spip.php?page=article&id_article=16667&lang=fr

jeudi 19 mai 2011

A propos de la "Déclaration Beyrouth-Damas / Damas-Beyrouth" du 12 mai 2006 (Art.15)


En effectuant une recherche sur internet pour retrouver la "Déclaration Beyrouth-Damas / Damas-Beyrouth", évoquée dans un commentaire sur mon article "Le facteur de l'Histoire ne sonne pas toujours deux fois" publié sur Facebook, je suis tombé sur une page Facebook "Beirut-Damascus Declaration" qui existe depuis un certain temps (?), mais surprise, "0 personne aime ça". J'ai cliqué sur "J'aime" avant de sauvegarder l'écran... le zéro me dérangeait car cette déclaration est excellente. Donc le chiffre que j'ai mentionné dans un commentaire sur Facebook (0,01 % de la population libanaise est au courant de l'existence et du contenu de cette déclaration) était très optimiste… Problème de communication sans doute!

Deux liens pour les curieux :
- un résumé d'après Wikipédia (anglais)
http://en.wikipedia.org/wiki/Beirut-Damascus_Declarationhttp://www.facebook.com/pages/BeirutDamascus-Declaration/150756591635086
- plus de détail, déclaration et réactions du régime syrien (anglais)
http://www.free-syria.com/en/loadarticle.php?articleid=6924
http://web.archive.org/web/20080207083503/http://www.free-syria.com/en/loadarticle.php?articleid=6924

Encore une fois, il est nécessaire d'informer les gens mais aussi de mettre à jour cette déclaration. A la fois pour le contenu et les signataires! Tenez, il est intéressant de savoir par exemple si Abdel Halim Khaddam, un opposant syrien notoire de la dernière minute (au pouvoir lors des massacres de Hama en 1982; vice-président syrien de 1984 jusqu'en juin 2005!), figurera dans la version 2011. Par ailleurs, il serait intéressant aussi de savoir que pense "l'opposition syrienne" qui menace le président Michel Sleimane de poursuites devant la CPI de cette déclaration et d'une autre mise à jour?

Aujourd'hui, il est dans l'intérêt des 2 peuples que toute organisation qui se proclame de "l'opposition" syrienne se prononce clairement sur tous les points litigieux entre le Liban et la Syrie si elle veut vraiment gagner le cœur du peuple libanais. Sinon, elle devra se contenter du cœur des intellectuels de ce peuple! En dépit du drame syrien, je pense qu'après 29 ans d'occupation du pays du Cèdre et d'importantes séquelles encore palpables dans le corps libanais, il faut une communication énergique rassurante pour changer les mentalités au Liban! Au moins du côté chrétien. Et ce ne sont pas les visites folkloriques de Michel Aoun qui ont changé quoique ce soit... bien entendu!

mercredi 4 mai 2011

The fish knows everything ! (Art.12)


Commentaire de circonstance sur la mort d'Oussama Ben Laden.
Vous êtes sceptiques? Il y a de quoi!

Depuis des années déjà, si mes souvenirs sont bons, on disait que Ben Laden était très malade et qu'on allait le coincer dans un hôpital. D'ailleurs les hôpitaux officiels et de fortune du Pakistan et d'Afghanistan, étaient très surveillés par les services américains de renseignement.


Alors hypothèse. Et si Ben Laden est décédé dans son lit. Il ne serait ni le premier ni le dernier méchant à mourir dans son lit! Donc supposons qu'il soit mort d'une maladie, une insuffisance rénale ou un cancer, comme l'affirment certains sur internet (voir le lien de Mireille Joujou et Issam Mallah). Alors toute l'opération américaine consistait uniquement à récupérer un cadavre? Pas très héroïque, avouez!


En tout cas, c'est connu à Hollywood, la maladie ne donne pas de bonne fin de film. Toujours est-il, prétendre respecter la tradition islamique en jetant le cadavre à la mer paraît invraisemblable: soit les américains sont ignares en la matière, soit ils se foutent de la gueule du monde entier! Par contre, ce qui plus vraisemblable est ailleurs: l'immersion du cadavre en mer reste le meilleur moyen pour éviter une autopsie!


Et la vérité, il faut la chercher dans le ventre des poissons car comme dit Iggy Pop dans la chanson This is a film:


"The man thinks

The horse thinks
The sheep thinks
The cow thinks
The dog thinks
The fish doesn't think
The fish is mute, expressionless
The fish doesn't think because the fish knows everything!"

Nota Bene

- Je ne crois toujours pas à la théorie du complot.
- Barack Obama faisait partie des personnes qui m'inspiraient.
- Oussama Ben Laden était un terroriste.
- Je n'ai jamais été un anti-américain primaire.
- Je me souviens très bien où j'étais ce funeste jour du 11 septembre 2001.
- W reste encore aujourd'hui un simple d'esprit.
- Je ne mangeais déjà pas de sushi!
- On a droit de douter tant que les preuves sont insuffisantes.

Post Scriptum

- Ce poisson est végétarien et allergique à la chair terroriste. Donc Oussama Ben Laden sera grignoté plutôt par le poisson-dragon, le poisson-vipère et le poisson-tigre… Ils sont plus horribles les uns que les autres! Il l'a bien mérité.
- Les américains savent très bien que les meilleures armes contre l'extrémiste est le respect des traditions des autres cultures (diversité), les échanges culturels (meilleur connaissance des uns des autres), la démocratie (liberté) et la prospérité (base de l'intégration dans le système américain)! Ils continuent à dépenser des sommes colossales aux niveaux militaires, renseignements, etc... et pas assez au niveau du développement et de la démocratie dans le monde! Et pendant ce temps, les montagnes d'Asie grondent… "Le Roi (des terroristes) est mort, vive le Roi (des terroristes)!"

lundi 2 mai 2011

"Democracy Index" pour évaluer la démocratie dans le monde (Art.11)


Depuis l'année 2007, "The Economist Intelligence Unit" (créé par The Economist) publie des rapports sur l'état de la démocratie dans le monde. Afin de faciliter la comparaison entre les pays et le suivi de l'évolution démocratique des pays, l'unité a créé le "Democracy Index". Pour son calcul, elle se base sur 60 indicateurs regroupés en 5 catégories: processus électoral & pluralisme, fonctionnement du gouvernement, participation politique, culture politique et libertés civiles.

Dans son 3e rapport publié récemment, 167 pays ont été étudiés (les petits états étaient exclus). Selon le score global obtenu, ils ont été classés en 4 groupes:

- Full democracies / Démocraties complètes (26 pays; 12,3 % de la population mondiale): Norvège n°1,  Islande 2, Danemark 3, Suède 4, Nouvelle Zélande 5, Australie 6, Suisse 8, Canada 9, Hollande 10, Allemagne 14, USA 17, Espagne 18, UK 19, Japon 22, Belgique 23, Costa Rica 24, Portugal 26

- Flawed democracies / Démocraties déficientes (53 pays ; 37,2 % de la population mondiale): Grèce 28, Italie 29, Afrique du Sud 30, France 31, Botswana 35, Israël 37, Chypre 39, Inde 40, Brésil 47, Mexique 50, Sri Lanka 55, Roumanie 56, Indonésie 60, Mongolie 64, Serbie 65, Namibie 69, Philippines 74, Mali 79

- Hybrid regimes / Régimes hybrides (33 pays ; 14 % de la population mondiale): Bengladesh 83, Albanie 84, Liban 86,  Turquie & Nicaragua 89, Palestine 93, Bosnie 94, Sénégal 95, Pakistan 104, Russie 107, Népal 108, Arménie 109, Haiti & Irak 111 (seulement 3 pays arabes!).

- Authoritarian regimes / Régimes autoritaires (55 pays ; 36,5 % de la population mondiale soit près de 2,5 milliards de personnes): Koweït 114, Maroc 116, Jordanie 117, Ethiopie 118, Cuba 121, Bahreïn 122, Algérie 125, Chine 136, Qatar 137, Egypte 138, Côte d'Ivoire 139, Tunisie 144, Yémen 146, Emirats 148, Afghanistan 150, Soudan 151, Syrie 152, Djibouti 154, Libye & Iran 158, Arabie Saoudite 160, Ouzbékistan 164, Corée du Nord 167 (dernier).

La démocratie dans le monde arabe


Le Liban est le pays arabe le mieux placé.
Grâce aux élections législatives de 2009, il obtient d'excellentes notes en ce qui concernent les "processus électoral & pluralisme" (7,92/10) et la "participation politique" (6,67/10), des notes moyennes pour les "libertés civiles" (5,59/10) et la culture politique (5/10) et une note médiocre en ce qui concerne le "fonctionnement du gouvernement" (3,93/10)! Ah, comme c'est étonnant! La note globale de 5,82/10 le place 86e. Pour 0,18 point de plus, le Liban serait passé du "régime hybride" à une "démocratie déficiente"! Mais il n'y a pas de quoi pavoiser. Si dans les esprits des uns le Liban devance le Costa Rica, l'Inde, le Sri Lanka, la Roumanie, la Mongolie, les Philippines ou le Bengladesh, dans la réalité ce n'est absolument pas le cas. De plus, dans un régime hybride la corruption est répandue, le respect de la loi laisse à désirer, la société civile est faible, il existe des pressions sur les journalistes et le système judicaire n'est pas indépendant.

En tout cas, le Liban est suivi par la Palestine (93e) et l'Irak (111e). Et c'est peut être pas un hasard que ces 3 pays ne sont pas concernés par les soulèvements populaires qui secouent le monde arabe. La zone MENA (Middle East and North Africa) est considérée comme la région la plus répressive au monde. Tous les autres pays arabes sont classés dans la catégories des régimes autoritaires! Dans ces états le pluralisme politique est absent ou fortement encadré. Beaucoup de pays dans cette catégorie sont des dictatures pures. Les élections, si elles se produisent, ne sont pas libres et justes. Il y a des atteintes aux libertés civiles. Les médias sont dirigés en général par l'Etat ou sont commandés par des groupes reliés au régime régnant. La critique du gouvernement est réprimée et la censure répandue. Il n'y a pas d'ordre judiciaire indépendant.

Si aucun changement n'est intervenu entre 2008 et 2010 pour les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, le rapport de 2011-2012 risque d'être révolutionnaire! En attendant, restons UNITED FOR DEMOCRACY!


Pour lire le rapport
(46 pages, anglais):
Democracy index 2010 : Democracy in retreat
A report from the Economist Intelligence Unit

www.eiu.com/democracy

vendredi 22 avril 2011

Lettre du "frère" Liban à la "sœur" Syrie (Art.9)


Ne tournons pas autour du pot. Les nouvelles de Syrie, aussi bien sur le plan humanitaire que sur le plan politique, ne laissent aucun libanais indifférent. Si elles soulèvent beaucoup de questions, elles n'apportent en revanche que peu de réponses. Quelques certitudes en vrac.
"No terrorism, we want freedom" est incontestablement un slogan noble.
Les protestataires syriens souhaitent un profond changement en Syrie.
Il en est de même pour les militants du 14 Mars. Chacun ses raisons.
Les rafistolages de Bachar El-Assad n'apaiseront pas la population syrienne.
L'intifada syrienne a pour vocation de renverser le régime alaouite.
Ce régime usera de tous les moyens, sécuritaires et diplomatiques, pour se maintenir en place.
Il s'effondrera un jour, c'est le cours de l'Histoire… mais c'est pas demain la veille.
Le jour où ça arrivera, un nouveau régime se mettra en place car la nature a horreur du vide.
Il est difficile de prédire aujourd'hui quelle sera sa composition. De toute façon, c'est une affaire exclusivement syrienne.
Ce qui ne l'est pas, c'est la relation entre le Liban et la Syrie. D'où les incertitudes et un lot de questions que beaucoup de libanais se posent encore et toujours!

- Que pensent les protestataires, de l'offensive syrienne contre le Courant du Futur et des surprises promises?
- Que pensent-ils également des poursuites judicaires syriennes engagées contre des dizaines de personnalités libanaises du 14 Mars?
- Quelle sera leur attitude concernant le Tribunal Spécial pour le Liban si des syriens sont inculpés des assassinats politiques commis au pays du Cèdre? Seront-ils arrêtés et transférés à La Haye?
- Qu'adviendra-t-il du tracé des frontières entre nos 2 pays quand ils seront au pouvoir? Sauront-ils se montrer plus enthousiastes?
- Comment aborderont-ils le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes?
- Accepteront-ils de revoir plus d'une centaine d'accords bilatéraux signés du temps de Lahoud & Co si les députés libanais le réclamaient?
- Consentiront-ils à dissoudre le Haut Conseil syro-libanais si le gouvernement libanais le demandait?
- Pensent-ils que le Liban faisait et fait encore partie de la Syrie?
- Comment qualifient-ils les 29 ans de présence syrienne au Liban: doit-on parler d'occupation, de tutelle ou de bienfaisance? Est-il nécessaire de s'excuser pour tout ce qu'on a fait subir au peuple libanais au nom du peuple syrien par le régime des Assad père et fils?
- A leur avis qui a assassiné Kamal Joumblatt, Bachir Gemayel, Hassan Khaled, René Moawad, Rafic Hariri, Samir Kassir, Gibran Tuéni, Pierre Gemayel et Walid Eido?
- Quel type de relation pensent-ils entretenir avec le Hezbollah?
- Comment voient-ils les relations entre nos 2 pays à l'avenir (voisin & voisine, époux & épouse ou frère & sœur)?

Certains diront que ce n'est pas le moment de poser ces questions, c'est prématuré, même déplacé, voire démagogique. Toutefois, entre voisins, en famille comme en couple aussi, non seulement c'est toujours le moment pour parler des problèmes qui fâchent, mais n'oublions pas que pour instaurer une relation sereine mieux vaut ne pas avoir de sujet tabou dès le départ. Et contrairement à l'adage, mieux vaut tôt que jamais! Partant de ces constats, nous avons donc l'obligation dans l'intérêt du Liban, mais aussi de la Syrie, d'adresser ces questions à ceux qui souhaitent tenir les rênes du nouveau pouvoir syrien un jour. Une mise au point des leaders de l'opposition syrienne –et des candidats potentiels à ce pouvoir- est pour le moins utile! C'est une excellente occasion pour eux, s'ils le souhaitent dès aujourd'hui, de se démarquer davantage de ce régime qu'ils affrontent en ce moment et que nous avons affronté pendant longtemps.

Enfin, il va de soi qu'une telle démarche ne constitue pas une défense du régime d'Assad, encore moins une remise en cause du droit inaliénable du peuple syrien à la démocratie.

Dans tous les cas, du fond de nos cœurs nous vous souhaitons, chère "sœur", bon courage et bonne chance!

mercredi 23 mars 2011

Hélas, pas de changement de régime en Syrie dans l'immédiat! (Art.6)


Ne confondons pas nos désirs avec la réalité. Dans l'état actuel des choses, rien ne laisse penser que nous assisterons à un changement de régime en Syrie à court terme et cela pour plusieurs raisons:

- le régime sécuritaire de Bachar El-Assad tient la Syrie d'une main de fer;

- le régime sécuritaire des Assad, dans sa version mise à jour en 2000, ne reculera devant rien pour se maintenir en place; et sur ce point le fils Assad se rapproche davantage de Kadhafi que de Moubarak;
- Bachar El-Assad est incontestablement un homme pragmatique, il saura se "vendre" à l'intérieur comme à l'extérieur;
- si les pays arabes ne sont pas très enthousiastes pour les frappes aériennes en Libye (par peur qu'un jour ils soient dans la même situation que Kadhafi), alors ils n'accepteront aucune ingérence, même diplomatique, en Syrie;
- si les Etats-Unis sont hésitants avec Kadhafi, ils ne voudront sûrement pas d'un changement de régime en Syrie;
- si Israel était contre le changement de régime en Egypte, il ne voudra certainement pas d'un changement de régime en Syrie, un voisin qui lui assure la tranquillité absolue sur le front du Golan; donc ils feront pression sur les Etats-Unis pour aller dans ce sens;
- étant donné que la Syrie est une mosaïque sur le plan communautaire (sunnite, alaouite, chrétienne & kurde), les pays arabes et occidentaux n'abandonneront pas le régime d'Assad qu'ils connaissent bien pour l'inconnu (notamment avec la situation peu glorieuse en Irak);
- n'importe quelle menace extérieure, réveillera le nationalisme syrien même chez les opposants et soudera en conséquence la majorité du peuple de Syrie pour y faire face; le Tribunal Spécial pour le Liban pourrait devenir cette menace extérieure le jour de la publication de l'acte d'accusation.

Reste la détermination du peuple syrien à l'avenir, indépendamment des facteurs extérieurs. Celle-ci ne sera suffisante pour créer un bouleversement en Syrie que si et seulement si elle se radicalise et se généralise pour créer le "dynamisme révolutionnaire" que rien ne pourra arrêter, comme une avalanche!

En tout cas, si le changement de régime en Syrie est un paramètre important qu'il faut sans doute prendre en considération, nous libanais, les composantes du 14 Mars en particulier, nous ne devons en aucun cas construire nos plans d'action sur cette éventualité. 

Bonne chance au peuple syrien. De toute façon, l'avenir lui appartient!

jeudi 10 mars 2011

United for Democracy مُتّحدين من اجل الديموقراطية


مُتّحدين من اجل الديموقراطية

" ما يجري على صعيد لبنان والعالمين العربي والفارسي، ليس الا مسرحية بالنسبة لتلفزيون التاريخ. يتغيَر الديكور ويتبدّل الممثلون من حين الى آخر



 
في الفصل الاول رأينا حُكّام "مُتّحدين ضد الديموقراطية". عندما تَربّع بعضهم على العرش، هكذا كان التلفزيون! التاريخ مرَّ وصورهم فقدت الوانها، اصبحت قديمة، سابيا. بعضهم إلتحق بالنادي مُؤخراً. للمُشاهد بدَت صور تربُّعهم على العروش وكأنها مُلونة بالديموقراطية. أما لتلفزيون التاريخ فلا فرق بينهم وبين القدامى، جميعاُ مُتحدين ضد الديموقراطية. كلهم تربّعوا عبر الانقلاب او الغش او الارث او القمصان السود

ولانه لا يمكن السير عكس مسار التاريخ طويلاً، بدأ الفصل الثاني. وها نحن نرى الشعوب "مُتّحدين من اجل الديموقراطية". صور السابيا تتلون شيأً فشيأً. لان اذا الشعب يوماً اراد الحياة فلا بدَّ ان يستجيب القدر. هناك شاشة وحيدة قُطِع البث عنها. فقدنا الصورة، ولم نفقض اللون بعد! اما في بلاد الارز فتلفزيون التاريخ يستعد لبث ارادة شعب مُتَّحد من اجل الديموقراطية من ساحة الشهداء في 13 آذار 2011

فترة الاستراحة لن تطول
فالى اللقاء قريباً
لنكتب التاريخ سوياً
بلاد الارز بحاجة إليكم الآن"