On nous a dit c'est « Assad ou le chaos ». On a eu Assad et le chaos.
La propagande est aujourd'hui et plus que jamais caduque. Dans ce chaos, il y a Comme le montre la photo ci-dessous, publiée par le porte-parole de la Coalition internationale arabo-occidentale formée autour des Etats-Unis par Barack Obama en août 2014, le colonel Ryan Dillon, voici les braves hommes et femmes syriens de la nouvelle promotion des Forces syriennes de sécurité intérieure, qui auront la charge d'assurer la sécurité de leurs compatriotes dans la ville syrienne de Raqqa, libérée à la fois des terroristes de Daech et des terroristes de Bachar el-Assad.
On a appris aujourd'hui aussi que des frappes sont programmées en Syrie, après l'utilisation d'armes chimiques une nouvelle fois, samedi 7 avril, par Bachar el-Assad à Douma. C'est le président américain qui l'a annoncé urbi et orbi, à sa manière, par un tweet. « La Russie s'engage à abattre n'importe quel missile et tous les missiles (qui seront) tirés sur la Syrie. Prépare-toi Russie, parce qu'ils viendront, beaux, nouveaux et 'intelligents'! Vous ne devriez pas être les partenaires d'un animal qui tue son peuple avec du gaz et qui en profite! »
Excellent Donnie! Surtout qu'il s'agit de la règle fixée par Barack Obama, la fameuse ligne rouge que constitue l'usage d'armes chimiques. Mais Donald Trump restera un bouffon quand même, pour trois raisons. Primo, à cause de ce style primaire de s'exprimer, même sur des sujets graves. Secundo, pour la diffamation à l'égard des animaux, la cruauté d'Assad ne peut être rattachée à aucune espèce animale existante. Tertio, parce que ses frappes ne s'inscrivent absolument pas dans une quelconque stratégie en Syrie. Il a déjà frappé le régime, il y a un an, après une autre attaque chimique. Mais le plus grave c'est qu'il a déclaré il n'y a même pas deux semaines, texto : « Nous allons quitter la Syrie très bientôt... Très bientôt. Très bientôt, nous partirons. Nous allons avoir 100% du 'califat'... Nous récupérons cela rapidement, rapidement. Mais nous allons bientôt sortir de là ». En 35 secondes, The President of the United States of America a répété à trois reprises qu'il retira les troupes américaines déployées en Syrie (2 000 soldats au total), et à quatre reprises, que ça sera pour bientôt !
Et comme d'habitude, la Russie a bloqué hier un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoyait de créer un mécanisme d'enquête pour établir les responsabilités. Et comme d'habitude, les « idiots utiles » de Poutine et de Bachar, ne savent plus quoi inventer pour éviter de condamner clairement et sans ambiguité ce nouveau crime de guerre de Bachar el-Assad et la flagrante complicité de Vladimir Poutine, qui oeuvre depuis plus de sept ans à protéger le tyran de Damas, à tout prix. Dernier exemple en date chez Jacques Bourdin sur BFM-TV ce matin, avec le député français du Nord du comandante Mélenchon, Adrien Quatennens, qui visiblement ne connait pas le sujet et pédale dans le bourghoul en prétendant que le régime a accepté l'enquête de l'ONU et qu'il faudrait attendre les résultats d'une enquête, bloquée par la Russie!, pour savoir qui en est responsable. C'est c'là oui.
Cette attaque chimique, au gaz sarin et/ou au chlore, vise à faire régner la terreur, afin d'en finir au plus vite avec le dernier bastion rebelle salafiste des environs de Damas, encore opposé à la tyrannie des Assad. Elle aurait couté la vie à 40 Syriens. On dénombre 500 blessés, essentiellement de la population civile. Ils présentaient tous les symptômes typiques d'une exposition à un agent neurotoxique (difficultés respiratoires, brûlures de la cornée, mousse sortant de la bouche, etc.).
Elle survient un an jour pour jour après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun commise par le régime syrien (le 4 avril 2017 précisément), ayant fait jusqu'à 200 morts et 560 blessés. La responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans ce crime de guerre est doublement confirmée :
- le 6 septembre 2017, par la commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme en Syrie (créée en 2011) : « Toutes les preuves disponibles permettent de conclure qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les forces aériennes ont lancé une bombe dispersant du gaz sarin... L'utilisation du gaz sarin à Khan Cheikhoun le 4 avril par les forces aériennes syriennes constitue des crimes de guerre » ;
- le 26 octobre 2017, par le Joint Investigative Mechanism, la commission d'enquête conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques OIAC (créée en 2015 et dissoute en 2017 à cause du blocage de la Russie) : « Le groupe (d'experts) est convaincu que la République arabe syrienne est responsable de l'usage de sarin sur Khan Cheikhoun le 4 avril 2017... Le gaz sarin a été propagé via une bombe aérienne lancée depuis un avion ».
A l'époque aussi, la Syrie d'Assad a nié en être responsable. A l'époque aussi, les idiots utiles ont voulu attendre l'enquête. A l'époque aussi, la Russie de Poutine a mis et un et deux et trois veto à trois projets de résolutions, afin d'en finir une fois pour toutes avec le JIM, le Joint Investigative Mechanism, la commission d'enquête conjointe de l'ONU et de l'OIAC.
Les frappes américaines, et probablement françaises, auront lieu, mais elles ne changeront rien au cours des événements, car ni les Etats-Unis ni la France n'ont une stratégie claire en Syrie. Donald Trump pense déjà à la reconstruction de la Syrie ! Pour lui, la conduite à suivre est très simple. Il l'a exprimé dans son discours de l'Ohio le 29 mars. « Nous sommes en train de renverser Daech (grâce à la stratégie fixée par Obama, près de deux ans et demi avant l'arrivée au pouvoir de Trump!)... Laissons les autres s'occuper de ça maintenant... Nous allons rentrer au pays, chez nous, où nous voulons être ». Eh bien, « les autres », ce sont justement Bachar el-Assad, Hassan Nasrallah, Recep Tayyip Erdogan, Ali Khamenei et Vladimir Poutine, ceux qui ont ravagé la Syrie et permis à l'organisation terroriste Daech, de s'étendre et de proliférer. Une brochette de leaders extraordinaires pour un merveilleux avenir au Moyen-Orient, n'est-ce pas ?