mercredi 23 mars 2011

Hélas, pas de changement de régime en Syrie dans l'immédiat! (Art.6)


Ne confondons pas nos désirs avec la réalité. Dans l'état actuel des choses, rien ne laisse penser que nous assisterons à un changement de régime en Syrie à court terme et cela pour plusieurs raisons:

- le régime sécuritaire de Bachar El-Assad tient la Syrie d'une main de fer;

- le régime sécuritaire des Assad, dans sa version mise à jour en 2000, ne reculera devant rien pour se maintenir en place; et sur ce point le fils Assad se rapproche davantage de Kadhafi que de Moubarak;
- Bachar El-Assad est incontestablement un homme pragmatique, il saura se "vendre" à l'intérieur comme à l'extérieur;
- si les pays arabes ne sont pas très enthousiastes pour les frappes aériennes en Libye (par peur qu'un jour ils soient dans la même situation que Kadhafi), alors ils n'accepteront aucune ingérence, même diplomatique, en Syrie;
- si les Etats-Unis sont hésitants avec Kadhafi, ils ne voudront sûrement pas d'un changement de régime en Syrie;
- si Israel était contre le changement de régime en Egypte, il ne voudra certainement pas d'un changement de régime en Syrie, un voisin qui lui assure la tranquillité absolue sur le front du Golan; donc ils feront pression sur les Etats-Unis pour aller dans ce sens;
- étant donné que la Syrie est une mosaïque sur le plan communautaire (sunnite, alaouite, chrétienne & kurde), les pays arabes et occidentaux n'abandonneront pas le régime d'Assad qu'ils connaissent bien pour l'inconnu (notamment avec la situation peu glorieuse en Irak);
- n'importe quelle menace extérieure, réveillera le nationalisme syrien même chez les opposants et soudera en conséquence la majorité du peuple de Syrie pour y faire face; le Tribunal Spécial pour le Liban pourrait devenir cette menace extérieure le jour de la publication de l'acte d'accusation.

Reste la détermination du peuple syrien à l'avenir, indépendamment des facteurs extérieurs. Celle-ci ne sera suffisante pour créer un bouleversement en Syrie que si et seulement si elle se radicalise et se généralise pour créer le "dynamisme révolutionnaire" que rien ne pourra arrêter, comme une avalanche!

En tout cas, si le changement de régime en Syrie est un paramètre important qu'il faut sans doute prendre en considération, nous libanais, les composantes du 14 Mars en particulier, nous ne devons en aucun cas construire nos plans d'action sur cette éventualité. 

Bonne chance au peuple syrien. De toute façon, l'avenir lui appartient!