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C'est la grand-messe diplomatique à New York. A l'honneur, l'Orient dans tous ses Etats, qu'il soit Proche, Moyen ou Extrême. Il sera question de l'interminable guerre en Syrie, de l'anéantissement imminent de Daech en Irak, de l'émergence incontournable du Kurdistan, de la remise en cause de l'accord international conclu avec l'Iran sur son programme nucléaire, au grand bonheur d'Israël et au grand dam du reste du monde, de la persécution de la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie et de la menace nucléaire que fait peser sur le monde un sale petit morveux parachuté chef suprême de la République populaire démocratique de Corée. Non mais sans blague, cette fascination des tyrans de tous les temps pour la « démocratie ».
C'est la grand-messe diplomatique à New York. A l'honneur, l'Orient dans tous ses Etats, qu'il soit Proche, Moyen ou Extrême. Il sera question de l'interminable guerre en Syrie, de l'anéantissement imminent de Daech en Irak, de l'émergence incontournable du Kurdistan, de la remise en cause de l'accord international conclu avec l'Iran sur son programme nucléaire, au grand bonheur d'Israël et au grand dam du reste du monde, de la persécution de la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie et de la menace nucléaire que fait peser sur le monde un sale petit morveux parachuté chef suprême de la République populaire démocratique de Corée. Non mais sans blague, cette fascination des tyrans de tous les temps pour la « démocratie ».
Au menu il y a
forcément aussi le sujet le plus grave pour l'avenir de l'humanité.
Ce n'est certainement pas Rocket-Man, l'homme-missile, surnom
donné hier dans la cour de récréation de l'ONU par Donald Trump à son camarade Kim Jong-un. C'est le changement
climatique induit par l'inconscience des êtres humaines, qui vivent
encore au-dessus de leurs moyens, polluant la perle de l'Univers et
gaspillant ses ressources avec une irresponsabilité effrayante.
S'aidant d'Harvey, d'Irma, de José, de Katia, de Maria et de toute
la famiglia d'ouragans et de cyclones de grande puissance, jamais
Éole n'a été aussi déterminé à
signifier à Donald Trump qu'il n'est qu'un bouffon et un désastre
pour le monde.
« Le
fléau de notre planète aujourd'hui est un petit groupe d'Etats
voyous qui violent les principes sur lesquels l'ONU est fondée. »
Le locataire de la Maison Blanche a parfaitement raison. Le problème
c'est que cela s'applique aussi bien sur lui que sur l'autre morveux.
Le fléau de notre planète aujourd'hui c'est surtout le dénommé
Donald Trump, ce président de l'Etat le plus puissant qui fascine et
façonne le monde, qui se comporte comme un voyou, menaçant de
« détruire totalement la Corée du Nord », alors
qu'il s'est permis de retirer son pays, les Etats-Unis,
grand-pollueur et gros-gaspilleur, d'un accord international sur le
climat conclu par 195 délégations du monde (2015), parce qu'il
n'est pas conforme à sa philosophie égocentrique « America
First », parce qu'il
devait remplir son « devoir solennel de protéger
l'Amérique et ses citoyens » et parce qu'en tant que
président il ne pouvait pas « avoir d'autres considérations
au-dessus du bien-être des citoyens américains ». On
croit rêver.
Il l'a fait
sachant que si on n'agissait pas tout de suite et d'une manière
draconienne pour limiter les effets qui sont déjà là, l'élévation
des températures de la Terre pourrait atteindre 3 à 5°C à la fin
du siècle, entrainant de fréquentes périodes d'inondations, de
canicule et de sécheresse, la montée des eaux se chiffrera en une
dizaine de mètres dans certaines contrées, les réfugiés et les
déplacés climatiques se compteront par centaines de millions, des
milliers d'espèces disparaitront, la sécurité alimentaire de
l'humanité sera sérieusement menacée, et le « 7e continent
de plastique » deviendra certainement membre permanent du
Conseil de sécurité de l'ONU. Et ça prétend « Make America
great again ». Non
mais quelle mouche a piqué une partie des Américains pour imposer
au monde entier un bouffon de cette trempe ! En tout cas, le président français, Emmanuel Macron, a tenu à faire parvenir
jusqu'aux oreilles de son homologue américain, qui n'a pas abordé
une seule fois le sujet du climat, que « la France refusera toute escalade (...) c'est intempestif
de mettre en avant la menace (de guerre contre la Corée du Nord) »
et que « l'avenir du monde c'est celui de notre planète qui est en train de se venger de la folie des hommes (...) cet accord (sur le climat) ne sera pas renégocié
». Et paf, encore une ! Ah lui, il est passé maitre en claques.
Aux dernières nouvelles, le Nicaragua a finalement décidé de rejoindre le concert des nations sur ce sujet. De ce fait, les Etats-Unis se retrouvent seuls avec la Syrie, au ban des nations sur le réchauffement climatique. Qui l'aurait cru ! Ayant abordé le sujet en long et en large dans un article récent, quand le président américain avait annoncé le 1er juin le retrait de son pays de l'Accord de Paris sur le climat, je n'y reviendrai pas. Je me concentrerai sur un autre sujet qui marquera le débat annuel de la 72e Assemblée générale de l'ONU, qui se tient du 19 au 25 septembre, la « question d'Orient », qui est plus que jamais d'actualité.
Attendu parmi tous ces chefs d'Etat, le président de la République libanaise, Michel Aoun, ne manquera pas à l'appel. Il viendra à New York conter et raconter comment le Liban a vaincu Daech. Il n'abordera pas la fin farfelue du film. Et pour cause, il n'y a ni de quoi se gargariser ni de quoi pavoiser. Certains les ont déjà oubliés. Pas moi, pas vous, pas du tout. Les jihadistes évacués du Liban à la hâte et à la dérobée dans des bus climatisés et parfumés à l'eau de Cologne, sont bel et bien arrivés à bon port, sains et saufs, dans la région de Deir ez-Zor, à l'Est de la Syrie. Le Grand Sérail vient d'en avoir la confirmation via une carte postale postée il y a quelques jours. Que Bachar el-Assad et Hassan Nasrallah soient chaleureusement remerciés et qu'Allah leur accorde sa bénédiction, sans eux, l'Etat libanais se serait permis de déférer ces terroristes devant la justice des hommes. Mon Dieu, on y a échappé de peu !
Attendu parmi tous ces chefs d'Etat, le président de la République libanaise, Michel Aoun, ne manquera pas à l'appel. Il viendra à New York conter et raconter comment le Liban a vaincu Daech. Il n'abordera pas la fin farfelue du film. Et pour cause, il n'y a ni de quoi se gargariser ni de quoi pavoiser. Certains les ont déjà oubliés. Pas moi, pas vous, pas du tout. Les jihadistes évacués du Liban à la hâte et à la dérobée dans des bus climatisés et parfumés à l'eau de Cologne, sont bel et bien arrivés à bon port, sains et saufs, dans la région de Deir ez-Zor, à l'Est de la Syrie. Le Grand Sérail vient d'en avoir la confirmation via une carte postale postée il y a quelques jours. Que Bachar el-Assad et Hassan Nasrallah soient chaleureusement remerciés et qu'Allah leur accorde sa bénédiction, sans eux, l'Etat libanais se serait permis de déférer ces terroristes devant la justice des hommes. Mon Dieu, on y a échappé de peu !
Ce ne sont pas les chefs d'accusation
qui manquaient. Le dossier était prêt et bien étoffé. Il ne
manquait que le feu vert des dirigeants libanais, qui ont finalement
préféré appliquer la politique de l'autruche, comme à
l'accoutumée, et laisser faire l'Etat dans l'Etat : participation aux
activités terroristes du groupe terroriste Daech, occupation illégale d'un
territoire libanais pendant au moins quatre ans, attaques meurtrières
contre les forces armées libanaises, organisation d'attentats
terroristes au Liban ayant tué et blessé des dizaines de Libanais,
enlèvement et prise d'otages, exécutions sommaires d'une douzaine
de militaires libanais, dont au moins deux par décapitation barbare,
et j'en passe et des meilleures. Le duo Assad-Nasrallah voulait que
les Libanais croient qu'il ne s'agissait que d'aventuriers de
l'extrême, de camping sauvage, de jets de pétards et de chasse sans
permis.
Nous devons remercier également
Vladimir Poutine, qui a demandé à la Coalition internationale,
essentiellement américaine, de cesser le blocage du convoi
terroriste au beau milieu du désert car cela gênait soi-disant l'aviation
russe, et le très discret Ali Khameneï, Guide suprême de la République islamique d'Iran, le chef de ce qu'on peut désigner par l'Internationale
Chiite, wilayat el-fakih, le responsable de facto des questions
stratégiques touchant les membres de l'organisation, sans eux, cette
exfiltration n'aurait jamais pu se concrétiser.
Ainsi, les jihadistes évacués du Liban, qui sont en majorité de nationalité syrienne, pourront
maintenant s'attaquer à leur nouvelle mission, celle pour laquelle
le tyran de Damas a accepté de les récupérer, non pour les beaux
yeux du beau-fils du président libanais ni parce que le chef du
Hezbollah serait allé à Damas plaider cette action humanitaire,
mais pour qu'ils aillent combattre sur les fronts nord et est de Deir ez-Zor,
afin d'empêcher les Forces démocratiques syriennes (FDS, une
coalition de groupes armés syriens, kurdes et arabes, musulmans
sunnites et chrétiens syriaques, soutenue par la Coalition
internationale), qui contrôlent le Nord-Est de la Syrie, de
progresser dans l'Est du pays. Eh oui, « l'évacuation de la
honte » n'avait comme but principal que celui-là, tout le reste n'était que palabres et poudre aux yeux.
L'enjeu géo-polico-militaire actuel
est donc le contrôle de la province et de la ville de Deir ez-Zor.
Sur le terrain, il y a deux protagonistes : d'un côté, le régime
de Bachar el-Assad, soutenu de diverses manières par l'Iran, le
Hezbollah et la Russie, et de l'autre côté, les forces
arabo-kurdes, les FDS, appuyées par la Coalition internationale
arabo-occidentale. Les deux camps n'ont absolument pas les mêmes
objectifs à Deir ez-Zor.
-> L'axe Damas-Beyrouth-Téhéran-Moscou
vise principalement à renforcer le régime syrien (maintenant qu'il
est sauvé grâce à l'intervention massive de la Russie depuis deux
ans) et à gagner du terrain (comme à Alep), surtout par rapport aux
troupes arabo-kurdes des FDS, qui constituent une relève sérieuse
et inquiétant pour l'Axe, en cas de chute du régime et éclatement
de la Syrie. La lutte contre Daech n'est pas l'objectif principal de
l'Axe. Elle ne l'a jamais été, comme l'a confirmé le timing et le
choix de la bataille d'Alep en décembre 2016, une ville où l'on
n'avait pas vu un jihadiste de Daech depuis trois années. Cet
objectif est invariable depuis le 11 mars 2011, la survie de la
tyrannie alaouite des Assad face à la rébellion sunnite qui la
menace dans son existence. La lutte contre l'Etat islamique, l'Axe le fait au cas
par cas, au gré des intérêts sur le terrain. L'évacuation des
jihadistes de Daech du Liban, leur accompagnement sous haute
protection, leur ravitaillement en eau et en vivres pendant le
blocage et leur installation en toute quiétude dans la province de
Deir ez-Zor, l'a démontré magistralement.
-> La Coalition internationale
arabo-occidentale vise principalement l'anéantissement de
l'organisation terroriste Etat islamique, depuis sa constitution en
août 2014. Cet objectif conduit une partie des 70 pays qui forment
la Coalition à renvoyer le sort d'Assad aux calendes grecques, pour
le moment. En tout cas, grâce aux 26 871 frappes aériennes de la
Coalition contre les positions de Daech en Irak et en Syrie (assurées
par les Etats-Unis à hauteur de 69% et 96%), et aux armées
irakienne et libanaise, 90% du territoire irakien occupé par l'Etat
islamique et 100% du territoire libanais occupé par Daech, ont été
libérés. Le territoire de l'Etat islamique se réduit comme une
peau de chagrin. La bande d'Abou Bakr el-Bagdadi est cantonnée en
Syrie. Les forces arabo-kurdes, FDS, ont déjà conquis la veille
ville de Raqqa, capitale de l'Etat islamique. Elles foncent sur le
dernier véritable bastion de l'organisation terroriste, à Deir ez-Zor. Et
voilà ce qui n'arrange pas les affaires de l'Axe, mais alors là,
pas du tout. D'où le deal de la honte que l'Axe a conclu avec la
succursale de Daech au Liban il y a quelques semaines. D'où aussi le raid effectué
par l'aviation russe contre une position des FDS à
l'est de l'Euphrate près de Deir ez-Zor, il y a quelques jours.
C'est donc une course contre la montre
qui est engagée depuis plusieurs semaines, entre l'Axe et la
Coalition, pour le contrôle de l'Est de la Syrie. En gagnant Deir
ez-Zor, la Coalition et les FDS couperont ce qui reste du territoire
de l'Etat islamique en deux et isoleront Daech essentiellement en
Syrie, ce qui accélérera leur anéantissement en Irak. Par contre,
il y a fort à parier que si on pouvait marquer les 320 jihadistes de
Daech qui ont été évacués du Liban avec une puce électronique
comme les bêtes, on pourrait facilement retrouver leurs traces sur
le front nord de Deir ez-Zor, face aux forces arabo-kurdes,
cohabitant pacifiquement avec les troupes du régime syrien. Contrairement à
ce que l'on a pensé au départ, l'objectif de l'Axe n'a jamais été
de faire passer ses combattants aguerris, qui rappelons-le sont de nationalité syrienne, de la frontière
syro-libanaise à la frontière syro-irakienne, mais de les garder
bel et bien en Syrie, pour contrer l'avancée spectaculaire des
troupes sunnites arabo-kurdes, ceux qui combattent réellement les
terroristes de l'Etat islamique.
Une dernière chose sur la Syrie. Devant ses homologues réunis à New York, Emmanuel Macron a affirmé
que « les auteurs de l'attaque du 4 avril dernier devront
être traduits devant la justice internationale et cela ne doit plus
jamais se produire ». Il y a deux semaines, une enquête de
l'ONU a désigné le régime terroriste de Bachar el-Assad comme le
principal responsable de cette attaque chimique au gaz sarin sur Khan
Cheikhoun, une ville du nord-ouest de la Syrie, menée dans le but de stopper une offensive rebelle importante sur
Hama et qui a fait près de 557 blessés et 92 morts, dont 32
enfants. Une raison de plus, comme s'il en fallait!, qui devait dissuader beaucoup de
gouvernements dans le monde, dont celui du pays du Cèdre, de renouer
le contact avec Bachar el-Assad, qui devra un jour ou l'autre faire
face aux crimes de guerre et crimes contre l'humanité qu'il a commis.