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Grâce à la rivière Barada, dont la source se situe dans l’Anti-Liban, et aux travaux
d’irrigation depuis les civilisations antiques, les terres qui entourent Damas
ont été transformées au fil du temps en une
oasis dans le désert de Syrie, al-Ghouta en arabe. Ni les Araméens, ni les
Romains, n’ont imaginé que cette région agricole sera tristement le
théâtre d’un grand massacre à l’arme chimique un jour. Si une certaine confusion a pu régner
pendant les quelques heures qui ont suivi le massacre d’al-Ghouta en Syrie,
aujourd’hui il n’en reste rien ou presque. L’attaque chimique est bien confirmée,
le bilan est très lourd et les auteurs sont parfaitement identifiables.
A décharge du régime, le clan Bachar el-Assad et sa machine de propagande avec ses nombreux défenseurs libanais, le Hezbollah et le Courant patriotique libre entre autres, et ses quelques alliés internationaux, l’Iran et la Russie, ont avancé l’argument fallacieux, qu’il serait complètement « illogique », terme utilisé par Bachar himself dans l’interview déplacé que le Figaro lui a accordé le 1er septembre, que le régime syrien fasse usage des armes chimiques alors que les enquêteurs de l’ONU résidaient à quelques minutes des zones gazées. Cette argumentation rachitique, reprise en boucle par ses fidèles défenseurs, oublie un détail, et de taille. Bachar el-Assad ne souffre d’aucun trouble psychiatrique, contrairement à ce qu’on croit. C’est un homme pragmatique, tout le monde le sait. Non, il ne gazera pas ses compatriotes par plaisir, il faut arrêter de fumer la moquette ! Mais il le fera par nécessité, sans aucune hésitation. Le recoupement des informations provenant du terrain et des services de renseignements franco-américains, laissent penser que c’est exactement ce qui s’est passé ce « mercredi noir » du 21 août 2013.
A décharge du régime, le clan Bachar el-Assad et sa machine de propagande avec ses nombreux défenseurs libanais, le Hezbollah et le Courant patriotique libre entre autres, et ses quelques alliés internationaux, l’Iran et la Russie, ont avancé l’argument fallacieux, qu’il serait complètement « illogique », terme utilisé par Bachar himself dans l’interview déplacé que le Figaro lui a accordé le 1er septembre, que le régime syrien fasse usage des armes chimiques alors que les enquêteurs de l’ONU résidaient à quelques minutes des zones gazées. Cette argumentation rachitique, reprise en boucle par ses fidèles défenseurs, oublie un détail, et de taille. Bachar el-Assad ne souffre d’aucun trouble psychiatrique, contrairement à ce qu’on croit. C’est un homme pragmatique, tout le monde le sait. Non, il ne gazera pas ses compatriotes par plaisir, il faut arrêter de fumer la moquette ! Mais il le fera par nécessité, sans aucune hésitation. Le recoupement des informations provenant du terrain et des services de renseignements franco-américains, laissent penser que c’est exactement ce qui s’est passé ce « mercredi noir » du 21 août 2013.
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Les troupes de
Bachar envoient sur une douzaine de zones d’al-Ghouta alcharquiyé (à l’est
de Damas) et al-Ghouta algharbiyé (au sud-ouest de Damas), ces deux zones
tenues par les rebelles, des roquettes remplies
de gaz sarin. Selon le chef d'état-major de l'Armée Syrienne Libre (ASL),
le brigadier général Selim Idriss, des missiles et des obus ont été tirés depuis
l'aéroport militaire de Mazzeh à partir de 2h25 du matin, par la brigade 155 et
depuis le Mont Qassioun par la brigade 127, celle qui est rattachée à la 4e
division dirigée par Maher el-Assad,
le frère de Bachar. Les informations de l’ASL sont confirmées par les Américains qui détiennent des renseignements
et des images satellites qui prouvent, qu’à l’heure du massacre des roquettes
sont parties des zones loyalistes vers les zones rebelles. Et ce n’est pas
tout, pour brouiller les pistes, entraver la circulation des individus et des secours,
empêcher la population de recueillir des indices compromettants le régime, et
surtout lancer une attaque terrestre ultérieurement, les deux Ghouta ont été soumises pendant les 24 heures qui ont suivi
l’attaque à un bombardement intensif aux roquettes conventionnelles de l’artillerie
du régime, quatre fois plus que le rythme habituel observé depuis dix
jours. Ces bombardements qui se sont prolongés jusqu’au 26 août, visaient
surtout à retarder le plus longtemps possible l’arrivée des enquêteurs de l’ONU, afin de
détruire les indices et permettre au temps de faire disparaître les preuves.
Et le comble de l’horreur, un élément qui prouve non seulement la culpabilité
du régime mais aussi le fait qu’il était parfaitement conscient du crime qu’il
avait commis, des incendies volontaires ont été déclenchées, afin de créer des
appels d’air et accélérer la dissipation des gaz neurotoxiques après l'attaque.
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De
leurs côtés les services de
renseignement français, la Direction générale de la sécurité extérieure et
la Direction du renseignement militaire, ont mis à la disposition de la presse un
rapport dont les conclusions sont aussi formelles. Après avoir authentifié
et expertisé les vidéos publiées, les renseignements français concluent qu’il
s’agissait d'une attaque massive et coordonnée à l’arme chimique dont les
rebelles syriens n'ont absolument pas les moyens de la mener. Pour eux aussi, l'attaque
du 21 août a été perpétrée par le régime de Bachar el-Assad et son clan, les seuls
habilités à donner l'ordre d'utiliser des armes chimiques. De l’autre côté du
Rhin, les services de renseignement
allemands, affirment que l’attaque est bel et bien l’œuvre du régime mais
que son ampleur serait due à une erreur de dosage.
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Un
an avant cet odieux massacre -jour pour jour, et quelle ironie!- le président
américain Barack Obama, avait
prévenu que « Nous ne pouvons pas avoir une situation dans laquelle des armes
chimiques tomberaient entre les mains de mauvaises personnes. Nous avons été
très clairs avec le régime d’Assad, mais aussi avec d’autres acteurs sur le
terrain, qu’il s’agissait d’une ligne rouge pour nous, si nous commencions à voir
des armes chimiques déplacées ou utilisées. Cela changerait mes calculs. Cela
changerait mon équation ». Il a réitéré sa mise en garde en décembre
dernier. « L'emploi d'armes chimiques est
et serait totalement inacceptable. Si Bachar el-Assad commet l'erreur tragique
d'utiliser ces armes, il y aura des conséquences. » A la suite de la
tragédie, le président américain a été très clair : « Après une mûre réflexion,
j'ai décidé que les États-Unis doivent prendre des mesures militaires contre
des cibles du régime syrien. Ça ne sera pas une intervention ouverte. Nous
ne voulons pas envoyer des soldats sur le terrain. Notre action sera conçue
pour une durée limitée. Je suis convaincu que nous pouvons tenir le régime
d'Assad responsable de l'utilisation d'armes chimiques, décourager ce genre de
comportement et détériorer ses capacités de mener à bien de telles attaques. » De son
côté, Vladimir Poutine a qualifié
les rapports des renseignements franco-américains qui attribuent l’attaque
chimique du 21 août au régime syrien « d’absurdité totale ». Il a prévenu
que toute action en dehors du Conseil de sécurité sera considérée comme une « agression et une violation du droit
international ». Quelle déclaration abjecte de cet ex-KGBiste sachant que la Russie prend en
otage le Conseil de sécurité, empêchant toute décision sur la Syrie depuis deux
ans et demi, notamment en bloquant par son veto trois projets de résolution
dans le passé. Dans tous les cas, le président russe estime que s’il est
nécessaire, « nous allons réfléchir à ce qu'il convient de faire pour la fourniture
d'armes sensibles à certaines régions du monde », c’est-à-dire à la Syrie et à l’Iran. Pas de doute, ceux qui se
ressemblent, s’assemblent ! Et pour couper l’herbe sous les bottes du
régime syrien, le président français, François
Hollande, a indiqué que « Le
rapport des inspecteurs doit être délivré le plus tôt possible... Le mieux
serait que le Conseil de sécurité puisse être le cadre de cette condamnation...
Sinon une large coalition devra se
former, se forme en ce moment même, pour rassembler tous les pays qui
n'acceptent pas qu'un pays, qu'un régime, puisse utiliser des armes
chimiques. »
A ce jour, le monde
se divise en trois catégories par rapport à une intervention militaire en
Syrie :
- Pays favorables à une
réponse internationale forte, même en cas de veto de la Russie : États-Unis,
France, Allemagne, Arabie Saoudite, Qatar, Émirats, Koweït, Jordanie, Libye,
Turquie, Japon, Canada et Australie.
- Pays favorables à
une réponse de la communauté internationale si la culpabilité du
régime syrien est formellement prouvée et sous l’égide de l’ONU : la grande
majorité des pays européens avec l’Inde et le Brésil.
- Pays opposés à
l’intervention :
Russie, Chine, Irak, Égypte, Algérie, Tunisie, et bien entendu le Liban...
toujours du mauvais côté.

Réf.
Obama expliqué aux nuls. Episode 1/3 : Et nous autres Libanais, qu’avons-nous fait, que faisons-nous et que ferons-nous ? (Art.177) par Bakhos Baalbaki
Obama expliqué aux nuls. Episode 3/3 : de la tragédie de Ghouta à la stratégie d’Obama (Art.182) par Bakhos Baalbaki