mardi 10 février 2015

Crime et châtiment de l’exécution par le feu du pilote jordanien : les motivations de Daech, du roi de Jordanie et de l’imam d’al-Azhar (Art.272)


Le 24 décembre 2014, un F-16 jordanien est abattu en dessus de la Syrie. Il effectuait un raid dans le cadre de la guerre menée contre « l’Etat islamique » par la coalition arabo-occidentale formée autour des Etats-Unis. Le pilote Maaz al-Kassasbeh réussi à s’éjecter à temps, mais son maudit parachute le fait tomber entre les mains des djihadistes. Aussitôt, ces derniers exigent la libération d’une collègue irakienne emprisonnée en Jordanie, Sajida al-Rishaoui, et condamnée à mort pour son implication dans les attentats d’Amman (sept. 2005). Un mois et demi plus tard, les terroristes de Daech mettent en ligne une sordide mise en scène de l’immolation par le feu de leur prisonnier. En représailles, les autorités jordaniennes procèdent à l’exécution de la terroriste irakienne. Le monde entier est sous le choc, notamment les pays musulmans. En Egypte, les autorités religieuses d’al-Azhar condamnent cette dernière lubie criminelle de Daech tout en appelant à la crucifixion et l’amputation des auteurs de ce crime. Voilà pour les faits.

On dit qu’au cours du mois dernier, les djihadistes de « l’Etat islamique » ont été incapables de fournir la moindre preuve aux autorités jordaniennes que leur pilote était en vie. Ce point laisse penser que ce dernier aurait été exécuté au début de l’année 2015. L’hypothèse est corroborée par la sophistication du film de l’exécution. Il est clair qu’il n’a pas été réalisé en quelques jours. Par ailleurs, il est inutile de s’attarder sur les théories du complot qui ont accompagné la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux. Rien de sérieux pour s’y attarder.

Ce qui frappe dans la dernière vidéo diffusée par Daech, ce sont deux choses : la cruauté et la performance technique. Rien d’étonnant pour le premier point et rien d’extraordinaire pour ce dernier. Il n’empêche que cette vidéo n’est pas un film réalisé par trois violeurs de chèvres sadiques dans une cave de Raqqa lors d'un weekend d'ennui. On peut aisément parler d’un « court-métrage » qui peut se classer dans la catégorie des films d’horreur. Le terme est justifié par le scénario élaboré, bien que morbide, le recours fréquent aux images d’archives, la densité du contenu, les moyens du tournage, la façon de filmer, le montage et les effets spéciaux. Tout laisse penser que l’organisation terroriste n’a jamais eu l’intention d’échanger Maaz al-Kassasbeh contre Sajida al-Rishaoui. Face à la puissance de feu des pays coalisés contre « l’Etat islamique », qui affaiblit l’organisation terroriste en Irak et en Syrie, Daech cherchait un moyen de reprendre l’initiative. Après la capture inespérée du pilote jordanien, les djihadistes ont imaginé ce qu’ils pouvaient en faire et les bénéfices qu’ils devaient escompter d’une exécution spectaculaire, dont le but est de terroriser la composante arabe de la coalition, pour l’obliger à se retirer de la bataille, afin que la confrontation devienne plus propice à une propagande islamiste simpliste : « les gentils djihadistes musulmans font face aux méchants croisés chrétiens ». Ce but est flagrant puisque le mot « croisé » est omniprésent dans le film où il est question des croisés, de la coalition des croisés, de détenu croisé, de l’ID croisée, etc. 

« Healing the Believers’ Chests » (Guérir la poitrine des croyants) est un film de 23 minutes. Il se compose de trois parties.

1re partie. Une base de propagande de près de 17 minutes. Elle est axée sur les "Etats croisés" (pays occidentaux: Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Canada et Australie), les "Etats traitres et collabos" (pays arabes: Jordanie, Arabie saoudite, Emirats, Koweit, Qatar, Oman, Bahreïn et Maroc) et "l’Etat des Juifs" (Israël). Elle insiste sur la participation des pays arabes, notamment la Jordanie, ce « gouvernement collabo-sioniste », dans les raids et sur les prétendus dommages civils causés par tous ces pays actuellement, mais aussi dans le passé, en Syrie, en Irak et en Afghanistan. L’objectif de cette séquence étant de justifier l’acte abominable. Il ne sera nullement question à aucun moment du film, de toutes les violations des droits de l’homme commises par Daech depuis sa création en 2006, en Irak, en Syrie et au Liban, qui ont amené la communauté internationale à déclarer la guerre à cette organisation terroriste.

2e partie. L’immolation du pilote jordanien lors d’une mise en scène perverse et odieuse qui dure près de trois minutes. La scène se déroule sous le regard de plusieurs dizaines de djihadistes en treillis, dispersés sur un site en ruine, armés, masqués, immobiles, imperturbables, mais sur le qui-vive. La mise à feu se fait à distance par une racaille qui se fait passer pour un « émir de l’un des secteurs bombardés par la coalition croisée ». Maaz al-Kassasbeh est enfermé dans une cage en fer. La suite est constituée d’images d’horreur indescriptible. On assiste en direct à l’agonie interminable d’un homme pendant plusieurs minutes, se battant en vain contre des flammes, dans cette cage de laquelle il ne peut pas échapper, mort brûlé vif et carbonisé, puis enseveli par des gravas déversés sur lui par une pelleteuse, qui se charge ensuite, d’écraser la cage et son martyr. Par cette séquence morbide Daech souhaite amener le spectateur à faire le parallélisme avec les bombardements de la coalition arabo-occidentale. 

Comme il n’y a aucun texte islamique, ni dans le Coran ni dans les hadiths, qui peut justifier de près ou de loin cet acte infâme, les djihadistes se sont rabattus sur une fatwa attribuée à Ibn Taymiyya (un théologien kurde sunnite, mort en Syrie), qui ne se trouve même pas dans ses propres livres, insérée au moment de la carbonisation du corps du pilote jordanien, alors qu’il n’est nullement question d’immolation par le feu dans ce texte datant du Moyen-Age, et que d'après les érudits musulmans, il ne concerne pas les personnes vivantes : « Si dans la maltraitance publique (par mutilation par exemple), il y a de quoi les empêcher d’agresser (...) il s’agit d’un jihad légitime. » La légitimité religieuse de cet acte abominable est donc complétement bidon. Et avant que je n'oublie, le plus bizarre dans ce film djihadiste, c'est que le réalisateur de Daech suit le calendrier grégorien et non celui de l’hégire pour dater le raid du pilote jordanien en Syrie et opte pour l’anglais, comme langue subsidiaire de l'arabe ! Eh bien, le faqih Ibn Taymiyya doit se retourner dans sa tombe. Mais bon, on n'est pas à une schizophrénie près avec « l'Etat islamique ».

Ceci dit, deux autres éléments attirent l’attention dans ce film de propagande. Le premier concerne la mise en scène. Si en arrivant sur le site à pied, avec un petit air ahuri, presque de touriste, et en attendant son sort dans cette prison improvisée à ciel ouvert, Maaz al-Kassasbeh ne pouvait pas se douter du destin qui lui était réservé, le jeune pilote devait être parfaitement conscient de ce qui l’attendait à partir du moment où les djihadistes l’avaient aspergé d’essence. Or, ce qui frappe dans cette séquence odieuse c’est l’impressionnant état de quiétude du supplicié ! Jusqu’à l’instant où la première flamme touche ses pieds, Maaz al-Kassasbeh reste calme et paisible, il ne tente rien, ni de supplier ses ravisseurs, ni de les insulter. On dirait qu’il était déjà ailleurs. Quels que soient le courage et la maitrise de soi dont peut faire preuve un homme dans une situation aussi stressante, l’absence de toute réaction préalable peut laisser penser que le pilote jordanien a probablement reçu de hautes doses de sédatifs, afin de le détacher de la réalité, pas par souci humaniste, mais pour éviter qu’il ne puisse perturber la mise en scène morbide prévue. Il est clair que les terroristes de Daech voulaient faire passer l'image d'un homme résigné face à la sentence djihadiste, parce qu'il savait qu'il était fautif. Raté, le subterfuge est grotesque.

Le second élément concerne le montage. Outre le style hollywoodien de la première partie et les bruitages qui accompagnent les illustrations graphiques pour impressionner les novices, on se demande ce que vient faire la fatiha, la sourate d'ouverture du Coran, au début de cette vidéo barbare ? Comment peut-on commencer un film par « bismellah elra7mane el ra7im » (au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux), et le terminer par l’immolation d’un homme et la mutilation de son cadavre ? Mais de quelle manière « ce Dieu miséricordieux » a bien pu se manifester dans ce film morbide qui est d’une perversité abominable ?

3e partie. Des appels aux meurtres nominatifs à l’encontre de 63 pilotes jordaniens. Ainsi, ce film sordide se termine par trois minutes d’un long générique morbide de noms de pilotes du royaume des « serviteurs des croisés et de leurs enfants apostats », ils sont tous « matloubine lal qatel », condamnés à mort par les terroristes de Daech. Leurs photos sont fournies, ainsi que tous les détails pour les retrouver (adresses postales, Facebook, lieu de vacances, etc.) et une récompense de « 100 dinars en or » est promise à chaque personne qui se chargera d’assassiner un « pilote croisé » de cette liste. « Nous viendrons vers vous, pour vous tuer et vous égorger, dans la peur et le silence, nous vous couperons les artères et les veines... », promet le chant fasciste à l’intonation religieuse qui couvre ce défilé lugubre. Ce point a sans doute été l’élément le plus déterminant qui a conditionné la réaction du roi Abdallah de Jordanie, l’obligeant à réagir avec une rapidité et une fermeté exceptionnelles, à la hauteur d'une telle menace et de son caractère infâme.

Revenons sur les faits. Indépendamment de l’horreur de l’exécution sommaire du jeune officier, cet acte abominable constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité. En tant que « prisonnier de guerre » l’assassinat de Maaz al-Kassasbeh, est une violation non seulement de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, mais aussi des préceptes du Coran, qui exigent la libération des détenus gratuitement ou contre une rançon. J’en ai parlé en long et en large, au moment de l’exécution du militaire libanais, Ali Bazzal, je n’y reviendrai donc pas.

Avec cette nouvelle barbarie de Daech, comme beaucoup de monde, je me suis demandé si je devais regarder et diffuser les images ? Hélas, je pense qu’il le faut parce que l’allégation selon laquelle, regarder et parler de ce film ferait le jeu de « l’Etat islamique », ne me convainc pas ! Ne pas en parler, c’est tuer le pilote jordanien deux fois, l’une par le feu, l’autre par le déni, un mécanisme psychanalytique de défense consistant à ignorer l'existence d’une réalité qui effraie. Même en parler ne suffira pas pour prendre pleinement conscience de la cruauté de l’immolation du pilote jordanien. On sait que rien n’est aussi puissant que les images ! Il faut donc voir ces images insoutenables, ne serait-ce que pour rendre hommage, honorer et se montrer reconnaissant envers ce vaillant guerrier qui était en mission, il faut quand même le rappeler, pour protéger le monde dans son ensemble, et le Moyen-Orient particulièrement, d’une grande menace, Daech.

Je suis même persuadé que nous devons diffuser ces images le plus largement possible. Elles permettront de montrer l’enfer de « l’Etat islamique ». Beaucoup de familles de djihadistes occidentaux rapportent que lorsqu’ils entrent en contact avec leurs fils et leurs filles qui se sont engagés en Syrie, leurs enfants s’insurgent contre les mensonges de l’Occident qui soi-disant cherche à diaboliser « l’Etat islamique ». Il faut donc montrer aux jeunes intéressés qu’il n’est nul besoin de le faire, les actes abominables du régime religieux fasciste de Daech parlent d’eux-mêmes, leurs principales victimes étant leurs coreligionnaires, les musulmans sunnites, auxquels ces jeunes veulent porter secours : exécutions de masse (armée irakienne, tribus sunnites), décapitation (civils, humanitaires, journalistes et militaires), immolation par le feu (pilote jordanien), défenestration (homosexuels), lapidation et viole (femmes), réduction en esclavage (filles), crucifixion (condamnés), nettoyage ethnique (chrétiens, yazidis, chiites), etc. Ces nouvelles horreurs de Daech peuvent être intégrées au site internet mis en place par le gouvernement français, pour dissuader des jeunes de France de partir faire le djihad en Syrie.

Passons maintenant aux réactions. La décision du roi Abdallah d’exécuter des djihadistes emprisonnés en Jordanie, en représailles à l’immolation du pilote jordanien, a fait couler beaucoup d’encre. Répondre à l’horreur par l’horreur n’est pas une solution civilisée, cela va de soi. Mais qu’en est-il de ce monde civilisé alors que la peine de mort est encore prononcée dans 58 pays de la planète ? En tout cas, le roi de Jordanie se devait de répondre à trois impératifs :

- Exécuter une sentence de justice, prononcée bien avant l’immolation du pilote jordanien, conformément aux lois en vigueur dans le royaume hachémite, qui autorise la peine capitale, comme beaucoup de pays de nos jours et dans le passé. 

- Répondre aux pressions populaires exercées par une grande partie du peuple jordanien qui réclamait de la fermeté de la part de leur souverain. Il n’est pas inutile de rappeler qu’on a entendu les mêmes « cris de vengeance » au Liban, toutes communautés et appartenances politiques confondues, après chacune des quatre exécutions qui ont touché des militaires libanais (tués par Daech et Jabhat al-Nosra). C’était aussi « l’esprit W » qui a hanté les Etats-Unis après les attaques terroristes du 11-Septembre (2001). 

- Etre digne des Hachémites et dans les bottes de son père ! Par son appartenance à la dynastie des Banu Hachem, le roi Abdallah II est un authentique descendant du prophète de l’islam, contrairement à l’usurpateur de la filiation avec Mahomet, de l’islam et du califat, Abou Bakr el-Baghadi, qui dirige l’organisation terroriste « l’Etat islamique » qui a exécuté le pilote jordanien. De ce fait, les Hachémites étaient jusqu’à l’effondrement de l’empire ottoman, les chérifs de La Mecque, les gardiens des lieux saints de l’islam. Ce n’est donc pas par hasard, que le royaume hachémite fut si méprisée dans le film de propagande de Daech. Cette légitimité hors pair exigeait alors du roi Abdallah d’être à la hauteur des enjeux. L’autre élément qu’il faut avoir en vue pour comprendre cette décision exceptionnelle prise dans un contexte exceptionnel, c’est l’ascendance directe du roi. Il est le fils du roi Hussein, l’homme qui n’a pas hésité en septembre 1970, à écraser les groupes palestiniens qui grignotaient de plus en plus la souveraineté jordanienne et menaçait le trône hachémite.

Un autre événement a fait couler beaucoup d’encre aussi, c’est la réaction du grand imam de l’institution égyptienne al-Azhar, cheikh Ahmad el-Tayeb, qui « a vivement condamné cet acte terroriste lâche », qui mérite selon lui « la punition prévue dans le Coran pour ces agresseurs corrompus qui combattent Dieu et son prophète : la mort, la crucifixion ou l'amputation de leurs mains et de leurs pieds ». En se focalisant sur la 2e partie du communiqué d’al-Azhar, certains sont passés à côté de l’essentiel, la 1re partie. Souhaiter à ceux qui ont immolé de sang-froid Maaz al-Kassasbeh, la mort dans d’atroces souffrances, après le visionnage de l’insoutenable calvaire du jeune pilote jordanien, est une réaction humaine, instinctive, spontanée et compréhensible. Maintenant, on peut regretter qu’une telle émotion, que tout un chacun peut éprouver au fin fond de lui-même, soit exprimée publiquement et qu’elle ait prise cette forme. Il n’empêche que « la crucifixion et l’amputation » dans ce communiqué ne sont que des images métaphoriques destinées à frapper l’imagination des fidèles musulmans et souligner la révulsion de ces autorités religieuses musulmanes pour les terroristes de Daech qui les défient indirectement. Quant à la sentence plus globale prononcée par cheikh Ahmad el-Tayeb, la condamnation à mort des djihadistes, le grand imam d’al-Azhar ne fait qu’exprimer en des termes plus crus, l’objectif de la coalition arabo-occidentale et le but des raids menés par ses avions, dont faisait partie le F-16 de Maaz al-Kassasbeh, tel qu’il a été exprimé par le président américain, Barack Obama lui-même, le chef de cette coalition, le 10 septembre 2014 : « nous affaiblirons, et à terme, détruirons l’Etat islamique ». Cette destruction passera par la mort des djihadistes et il n’est pas certain que celle-ci soit beaucoup plus civilisée que la crucifixion ou l’amputation ! Ainsi, ces détails du communiqué d’al-Azhar ne doivent pas occulter l’essentiel et diminuer la portée de la déclaration: la plus haute institution religieuse sunnite condamne, et ce n’est pas la première fois, ces usurpateurs de l’islam (sunnite), comme l’a fait le grand mufti d’Arabie saoudite cet été, en considérant l’organisation terroriste comme « ennemi numéro un de l'islam ». On aimerait qu’il en soit ainsi aussi, de la part des hautes autorités religieuses chiites avec les extrémistes chiites. Alors, imaginez avec moi le Guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei, condamner le Hezbollah pour l’attentat du 14 février 2005 qui a coûté la vie à 22 personnes, brûlées vifs par l’explosion d’une charge de près de 2 000 tonnes. Eh bien, ce n’est pas demain la veille que nous l'aurons et pour cause ! Les images de trois de ces suppliciés, en feu ou carbonisés, sont encore dans toutes les mémoires dix ans après : celles de Mazen el-Zehbi, de l’équipe médicale, de Bassel Fleihan, ancien ministre des Finances, et de Rafic Hariri, l’ex-Premier ministre du Liban.

Toujours est-il que pour vaincre « l’Etat islamique », les raids et les missiles téléguidés sont nécessaires mais pas suffisants. Il est illusoire d’espérer vaincre Daech sans une participation militaire massive, active et accrue des principaux concernés, les communautés sunnites irakiennes et syriennes. Nous devons en être pleinement conscients. Mais, nous devons reconnaitre aussi que l’organisation terroriste sunnite prolifère dans des régions sunnites où un grand sentiment d’injustice règne. Il remonte à la stupide invasion américaine de l’Irak il y a une douzaine d’années. Le ressentiment qui en découle est entretenu par la plaie chronique du Moyen-Orient, le terrible destin de la Palestine et des Palestiniens, et une plaie aiguë, le mauvais sort de la Syrie et des Syriens. La communauté internationale doit en être consciente. Ainsi, il en résulte aujourd’hui un phénomène inflammatoire, qui a déjà fait plusieurs centaines de milliers de morts au Moyen-Orient, dont les symptômes sont exacerbés par l’hégémonie iranienne directe ou indirecte, sur l’Irak, la Syrie, le Yémen et le Liban. 

Une dernière chose. Il ne faut pas se leurrer, qui compte sur le prochain président américain pour vaincre Daech, se fourre le doigt dans l’œil, et qui croit vaincre « l’Etat islamique (en Irak et au Levant) » en renforçant la « République islamique (d’Iran) », ses alliés en Syrie, le régime de Bachar el-Assad, et ses satellites au Liban, la milice du Hezbollah, devra se partager le titre « d’imbécile heureux » avec George W. Bush.