jeudi 5 juin 2014

À 2 millions de réfugiés syriens au Liban, Nouhad Machnouk démissionnera. En attendant, ô Libanais, démerdez-vous ! (Art.233)


Ah si, l’événement vaut la peine qu’on s’y arrête un instant. Je ne pensais pas écrire une suite si rapidement. Je suis à la bourre d’ailleurs. Mais, il y a péril en la demeure. Dear friends, figurez-vous que miss anonymous source, la dénommée Scarlett Haddad, a consacré deux articles consécutifs en deux jours, hier et avant-hier, dans L'Orient-Le Jour, au ministre libanais de l’Intérieur, faucon des paillettes, pie au pays des palabres, arrit 7aké fi belad 7art el7aké, Nouhad Machnouk. Et vas-y que je t’en remets une couche ! Le résultat est pire qu’un mille-feuille étouffe-chrétien. Comme d’habitude avec ses lubies, là aussi, la miss badda tcharrebna yeha bel ma3el2a. Il ne fallait pas plus à certains esprits cyniques et sarcastiques, metel ma7soubkoun, pour estimer que la cote de celui qui n’en finit pas de faire du pied et les yeux doux à Hariri, wlak la soud 3youno lal cheikh Saad, à la bourse présidentielle, el général magheiro, augmente sensiblement en ce moment. Vous ne me croyez pas, n’est-ce pas ? Vous avez tort, la fin de l’article en dit long. « Il (Nouhad Machnouk) précise toutefois, par souci de donner un caractère libanais à cette élection (présidentielle libanaise), qu'il est impossible d'élire un président sans l'accord du général Aoun (...) Une phrase sibylline que chacun peut interpréter à sa convenance. » Parole de faucon, ma heik ?

L’autre info qui m’autorise à retenir votre attention encore quelques minutes, ce sont les déclarations de notre ministre de l’Intérieur sur la pagaille de la journée électorale syrienne au Liban le 28 mai et le casse-tête des réfugiés syriens au pays où coulaient jadis le lait et le miel. On apprend via la miss que « M. Machnouk précise à cet égard que sa décision a une portée stratégique et elle s'inscrit dans la volonté de protéger le Liban des retombées de la crise syrienne. » Oui sauf que "sa décision" n’a pas été appliquée. La preuve ? Vous ne saurez jamais combien de "faux réfugiés syriens" ont été radiés des listes de l’UNHCR à leur retour de Syrie. Wait & see !

On apprend aussi à travers ces articles promotionnels que « le ministre de l'Intérieur est choqué par le nombre grandissant de Syriens au Liban (...) M. Machnouk reste convaincu que le conflit en Syrie risque de durer longtemps encore. » Mais alors bordel, pourquoi il se contente de rafistolage alors que l’heure est aux décisions efficaces ? On apprend également que Nouhad Machnouk rejette « la thèse selon laquelle ce serait le 14 Mars – et le courant du Futur en particulier – qui aurait au départ favorisé leur entrée au Liban pour les enrôler contre le Hezbollah et en pensant qu'il s'agit d'une affaire de quelques mois puisque le régime devrait s'effondrer au plus vite. » Soit ! Mais, gouverner c’est prévoir, mon cher monsieur. Et qui n’est pas capable de prévoir, peut planter des patates dans la Bekaa, ou s’adonner à la culture de hachichit el keif dans les plaines de Bakhos et de Baal, une activité toute indiquée pour notre ministre de l’Intérieur puisqu’il est pour sa légalisation, voire pêcher la sardine en Méditerranée, pour qui n’aime pas l’agriculture, mais pas gouverner ! Wlak ya jamé3a, gouverner ce n’est pas seulement palabrer à longueur de journée, c’est avant tout prévoir et prendre les décisions les plus appropriées.

À propos, pour celles et ceux qui ont été bloqués par les embouteillages du 28 mai, voici de quoi vous hérisser le poil et vous enrager de bon matin. Le ministre de l'Intérieur a rappelé à la miss de l’OLJ que « son ministère a facilité l'opération de vote des Syriens présents au Liban à l'ambassade de Syrie ». Je rappelle à ceux qui ont raté le début de mon article, que l’entretien est avec Nouhad Machnouk, ministre libanais de l’Intérieur, le « faucon » du 14 Mars et du Futur. Vous n’en croyez pas vos yeux, attendez la suite. Nouhad Machnouk pavoise torse bombé et en apnée en précisant que « sans l'aide de son ministère, cette opération ne se serait pas déroulée avec un tel succès. » Je rappelle à ceux qui ne suivent pas l'actualité du Moyen-Orient de près que la dite "opération" du ministre libanais de l'Intérieur désigne la mascarade électorale présidentielle syrienne au Liban, une démonstration de force des pro-régime syrien pour introniser Bachar el-Assad, le dernier tyran des Assad sur une Syrie en désoation et meurtrie par 162 000 morts. Faut le faire pour un "faucon" du 14 Mars ! Yé3né, kattir kheirak ya zalamé. Il faut le décorer notre ministre de l’Intérieur et l'exporter à d’autres républiques bananières ! Ya 3aïb el choum, comme on dit au Liban, comment a-t-il osé sortir une ânerie de cette taille ?

Le bouquet, ah oui c’est le bouquet comme vous le verrez, je l’ai gardé pour la fin. Mieux vaut s’assoir avant de lire la suite. « Certes, dit-il, les Syriens sont nos proches, mais s'ils continuent d'affluer ainsi au Liban, il n'y aura bientôt plus de pain à partager. S'ils atteignent le chiffre de deux millions au Liban, je démissionne de mon poste car c'est inacceptable pour un pays d'avoir sur son territoire un nombre d'étrangers équivalant à la moitié de sa population. » La wlo, pliz ma ta3méla fina ! C’est consternant. Ils parlent comme n'importe quel observateur des évènements et non comme un décideur influent, ministre de l'Intérieur de la République libanaise. Enno léch mesta3jil, ma fhémna?  On se demande vraiment pourquoi est-il si pressé, alors qu’on a encore beaucoup de marge ? Enno, 1 000 000 de nouveaux résidents syriens en plus de 1 500 000 résidents syriens déjà installés, pour 4 200 000 habitants, faut pas faire tout un plat, on a largement le temps d'agir ! Lamentable. Le peuple libanais est au bord de l’explosion sociale et économique, car leur pays ne peut tout simplement pas gérer la présence de 2 millions de résidents syriens et palestiniens sur son sol, et voilà que leur ministre de l’Intérieur se donne une confortable marge d’action, 1 000 000 de personnes de plus, et dort sur les lauriers de ses rafistolages du 1er juin, alors que son gouvernement, qui est dirigé par Tammam Salam, 14Mars-Futur, doit prendre immédiatement trois mesures radicales :

1. Rétablissement de la frontière et des contrôles de police entre le Liban et la Syrie.
2. Suppression de la libre circulation des ressortissants syriens entre le Liban et la Syrie.
3. Création de camps de réfugiés en territoire syrien !

Tout ce qui est en dehors de ces trois mesures, n’est que palabres au pays des palabres, et n’est d’aucune efficacité pour limiter le nombre de résidents syriens au Liban. Les rafistolages du gouvernement de Tammam Salam et du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, concernant les réfugiés syriens au Liban, auront non seulement de graves conséquences sur la vie quotidienne à la fois des Libanais et des Syriens, mais ils détérioreront également les relations entre les deux peuples à l’avenir. Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, plus aveugle que celui qui ne veut pas voir et plus irresponsable que celui qui ne sait pas ou ne veut pas prendre les bonnes mesures à temps.

Réf.
Réfugiés syriens au Liban : la situation exige des camps en territoire syrien ! Les rafistolages de Nouhad Machnouk (Art.232) / Bakhos Baalbaki