1. A pied ou à cheval, à dos d'âne ou de
chameau, à vélo ou en roller, en moto ou en voiture, par bateau ou par avion,
debout, à quatre pattes, en fauteuil ou sur un lit d'hôpital, tous les CHARLIE du monde, et moi et moi et
moi, marcheront aujourd’hui sur Paris pour rendre hommage aux 17 victimes
des attaques terroristes du 7-Janvier.
2. Les
Chralie du monde battront le pavé parisien, de France et de Navarre, pour :
- primo, braver le terrorisme,
- secundo, affirmer les valeurs du monde libre en général, et de la République
française en particulier, dont la Liberté d’expression, ainsi que l’Egalité et
la Fraternité entre tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou
de religion, comme le précise la Constitution française,
- et tertio, envoyer un message clair aux terroristes et à ceux qui les recrutent,
entrainent, financent, télécommandent et se réjouissent de leurs actes
abominables, qu’il y aura un avant le 7-Janvier et un après le 7-Janvier.
3. La marche partira de place de la République vers la place de la Nation à 15h. Il y
aura trois itinéraires : via boulevard Voltaire, via place de la Bastille
ou via le cimetière du Père-Lachaise. Le
ciel parisien est Charlie aujourd’hui ! D’un bleu éclatant, il fera beau,
mais frais. L’ensemble des transports en commun de l’Ile-de-France sera gratuit
à partir de midi. Mais ce n’est ni une raison suffisante ni le jour pour préférer
se rendre à Vaux-le-Vicomte plutôt qu’à Paris, Fouquet’s y sera aussi.
4. Tous
les partis politiques français participeront à cette manifestation historique,
à l’exception du Front national, qui défilera à part. La polémique autour
de la participation de ce dernier, sur laquelle je ne m’attarderai pas, est non
seulement regrettable, mais elle montre une certaine immaturité des partis politiques français, FN compris. Dommage.
5. L’enjeu de cette manif se reflète dans
les motivations de la « marche républicaine » exposées précédemment,
mais aussi dans le gratin qui défilera
dans les rues de Paris aujourd’hui. La participation de François Hollande, président de la
République en exercice, est déjà une première, enfin, une seconde dans l’histoire
de la France. Une cinquantaine de chefs d’Etat, de Premier ministre et de
ministres, répondront à l’appel, dont Angela
Merkel (Allemagne), David Cameron
(Royaume-Uni), Gebran Bassil (Liban), Mahmoud Abbas
(Palestine), Ahmet Davutoglu
(Turquie), Ramtane Lamamra (Algérie), Abdallah ben Zayed Al-Nahyane (Emirats), Mehdi
Jomaa (Tunisie), Sameh Choukry (Egypte), Benjamin Netanyahu (Israël), Ibrahim
Boubacar Keïta (Mali), Mahamadou Issoufou (Nigéria). Si j’étais Barack Obama,
je me rendrais. Certains diront que dans ce beau monde, il y a des noms qui n’ont pas leur place sur le pavé parisien aujourd’hui.
Mais là aussi, il s’agit pour moi d’une polémique
immature et stérile sur laquelle nous ne devons pas s’arrêter.
6. L’ensemble des autorités religieuses en
France participeront à la « marche républicaine ». Le Conseil français du culte
musulman (CFCM), qui
représente l'islam de France, ainsi que l'UOIF, organisation proche des Frères
musulmans, ont appelé également les
citoyens de confession musulmane à rejoindre « massivement » les
manifestations nationales aujourd’hui. Comme l’a précisé, Dalil Boubakeur,
le recteur de la Grande mosquée de Paris, « Nous insistons sur la volonté des citoyens
musulmans de France de marquer par leur présence massive, outre leur refus
total de la violence terroriste en France, leur compassion pour toutes les
victimes (...) Nous demandons à ce que tous les citoyens de confession
musulmane rejoignent les lieux de rassemblement républicain qui marquent le
refus de la Nation tout entière de se voir divisée par des actions terroristes
agissant avec des motivations idéologiques venues de l’étranger. »
7. Alors que Charlie hebdo n’a jamais été
tendre avec l’Eglise catholique, le pape
François a souligné à la suite de l’attaque du 7-Janvier que «
l’attentat d'hier à Paris nous fait penser à toute cette cruauté, cette cruauté
humaine ; à ce terrorisme, que ce soit
un terrorisme isolé ou un terrorisme d'Etat ». Au même moment, le glas
de la cathédrale Notre-Dame de Paris a sonné à midi le jour du deuil national.
Deux jours plus tard, le cardinal André
Vingt-Trois a adressé un message au clergé catholique, qui sera lu à l'issue de
toutes les messes du diocèse de Paris ce dimanche. Dans ce message
l'archevêque de Paris constate que « la
majeure partie de nos concitoyens ont vécu cette situation comme un appel à redécouvrir un certain nombre de valeurs
fondamentales de notre République comme la liberté de religion ou la
liberté d’opinion ». Il a rappelé «
qu’une caricature, même de mauvais goût, une critique même gravement injuste,
ne peuvent être mises sur le même plan qu’un meurtre ». Celui qui a été
caricaturé avec mauvais goût et vulgarité par Charlie Hebdo, comme le montre
cette caricature que tous les chrétiens jugeront blasphématoire, pense que « la
liberté de la presse est, quel qu’en soit le coût, le signe d’une société mûre
». Enfin, le haut représentant de l’Eglise catholique en France a mis
en garde contre l’extrémisme et les amalgames : « Que la modération, la
tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve jusqu’à présent se confirment dans les semaines et les
mois qui viennent ; que personne ne se laisse aller à l’affolement ou à la haine ; que nul ne se
laisse aller à la facilité d’identifier quelques fanatiques avec une religion
tout entière ».
8. Il est clair, qu’on ne pourra pas
plaire à tout le monde. Le bal des
râleurs a commencé depuis
mercredi midi, en parallèle avec les
délires des comploteurs et fumeurs de moquette. Pas la peine que les
crocodiles nous jouent le disque raillé #JeNeSuisPasCharlie.
Ce débat me rappelle ceux qui récusent de se mobiliser pour la cause animale,
alors qu’au fond, ces hypocrites cœurs de pierre ne sont pas plus sensibilisés
pour autant par les causes humanitaires. Certes, il n’y a pas d’hiérarchie dans
la souffrance humaine. Mais, il faudra
sans doute rappeler aux narcissiques arabes, libanais en tête, qui se demandent
qui des Occidentaux est #JabalMohsen, #Maaloula, #Alep ou #Moussoul de nos
jours, que les 59 parachutistes français et 241 marines américains morts pour
le Liban en 1983, l’étaient. Les ambassadeurs français et américain, en poste à
Beyrouth et à Benghazi, Louis Delamare et Christopher Stevens, tués en sept.
1981 et sept. 2012, l’étaient aussi. Les militaires occidentaux, Américains et
Français, mobilisés depuis août 2014 pour anéantir l’organisation terroriste Etat
islamique (en Irak et en Syrie)/Daech le sont actuellement. Sur les plans judiciaire comme financier, sur d'autres plans,
le monde nous assiste dans tous les domaines et à chaque épreuve, depuis notre
Indépendance ratée en 1943 ! Il faut savoir grandir, pour se montrer à
la hauteur des enjeux historiques internationaux.
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