vendredi 1 juin 2018

Une néo-mini-nakba résumée dans une vidéo de 1min40 par Human Rights Watch: le cas de la famille Aamer ! Ce que doivent endurer les Palestiniens des Territoires occupés par Israël (Art.533)


Une vidéo et une info pour prendre conscience de ce que peuvent endurer les Palestiniens des Territoires sous occupation et domination de l'Etat d'Israël.



TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS. La vidéo est réalisée par Human Rights Watch, elle a été publiée avant-hier. Elle couvre un angle de la Nakba qu'elle résume en 1 minute et 40 secondes. Elle raconte un aspect du quotidien d'une famille palestinienne.

Ça se passe dans le village palestinien de Mas'ha, qui se situe en Cisjordanie, à mi-chemin entre Naplouse et Tel-Aviv. Depuis le mandat britannique, les Aamer possèdent 500 000 m2 de terres agricoles à 2 km de leur maison. En 1967, après la guerre des Six Jours, pas de chance pour eux, c'est de nouveau la catastrophe, la Cisjordanie tombe sous occupation israélienne. Aussitôt conquise, Israël débute la colonisation massive des « Territoires palestiniens occupés », terminologie officielle du Conseil de sécurité. Les Aamer voient ériger de l'autre côté de leur village, la colonie d'Elkana. En 2002, afin de protéger les nouveaux colons israéliens, Israël exproprie les terres autour de la nouvelle colonie afin de construire une « bordure de séparation » avec la population autochtone palestinienne.

Pas de chance pour les Aamer, cette bordure passe à seulement 500 m de leur maison, plaçant leurs terres de l'autre côté de la barrière. Double peine pour les Aamer, ils doivent désormais demander une autorisation pour accéder à leurs terres. Triple peine pour les Aamer, Israël ne les autorise à entrer dans le territoire de la colonie que par la porte spéciale n° 1447, qui se situe à 20 km et nécessite 2 heures de route.

Depuis 1967, Israël a transféré 600 000 Israéliens de confession juive uniquement dans des colonies construites spécialement pour eux dans les Territoires palestiniens occupés. Comme le précise Human Rights Watch, « c'est un crime de guerre ». Il relève donc de la Cour pénale Internationale. mais la CPI ne peut se pencher sur la question qu'après un feu vert du Conseil de sécurité, qui ne pourra jamais voir le jour à cause de l'immunité judiciaire accordée par les Etats-Unis à Israël.


La néo-mini-nakba des Aamer illustre bien la « politique d'apartheid » suivie par Israël dans les Territoires palestiniens occupés (TPO) : favorisant les colons israéliens et défavorisant les autochtones palestiniens. Elle montre clairement comment les troupes d'occupation israéliennes rendent la vie des Palestiniens dans les TPO insupportables. L'objectif à long terme étant de faire partir les Palestiniens et de confisquer leurs terres : par la force (ex. raisons militaires, expropriation, etc.), par la ruse (ex. fouilles archéologiques, source d'eau, etc.) ou par un achat en bonne et due forme (après avoir rendu la vie impossible aux habitants), le triptyque tactique mis en place depuis la fin du 19e siècle quand des Européens sionistes, avaient décrété la colonisation de la Palestine.

En visionnant la vidéo, il faut se rappeler aussi les conclusions du rapport rédigé pour l'ESCWA, la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale, une agence de l'ONU, par deux grands spécialistes américains du droit international et de l'apertheid, dont Richard Falk, rapporteur spécial des Nations unies pendant des années, de confession juive, taxé régulièrement par les fanatiques soutiens d'Israël, d'être « antisémite » et même « un juif détestant les juifs ». Le document a été publié il y a un peu plus d'un an. Sa conclusion est accablante pour l'Etat hébreux : « Israël a mis en place un régime d'apartheid qui institutionnalise de façon systématique l'oppression raciale et la domination du peuple palestinien dans sa totalité ».

Le rapport recommande deux actions pour faire pression sur Israël : l'une juridique, la saisine par l'ONU de la Cour internationale de Justice, et l'autre politico-économique, le soutien des pays membres de l'ONU de la campagne BDS, une initiative de la part d'ONG palestiniennes qui appellent au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions à l’encontre d’Israël, pas seulement des colonies israéliennes des Territoires palestiniens occupés, tant que l'Etat hébreux ne respecte pas le droit international et n'applique pas les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit israélo-arabe. Deux vœux pieux puisque le bouffon de la Maison Blanche, Donald Trump, et sa bouffonne représentante à New York, Nikki Haley, ont fait pression pour dissoudre le rapport dans l'acide. Un rapport! Quel rapport? Ça n'a jamais existé. Mais il ne faut pas croire qu'il n'y a que les Etats-Unis dans ce monde qui protègent Israël. Depuis 2015, une décision judiciaire interdit en France, pays des droits de l'Homme et de la liberté d'expression, d'appeler au boycott d'Israël. Pas aux Etats-Unis!

NEW YORK. Dans quelques heures les Etats-Unis opposeront leur veto, pour la 15e fois depuis la signature des accords de paix israélo-palestinien d'Oslo en 1993, à un projet de résolution présenté par le Koweit au Conseil de sécurité de l'ONU, qui réclame la protection des Palestiniens dans les Territoires palestiniens occupés, après la tuerie de la « Grande marche du retour » au cours de laquelle 122 Palestiniens sont morts et plusieurs milliers ont été blessés par les snipers de l'armée israélienne. Pour la bouffonne du bouffon à New York, il s'agit d'une « approche largement unilatérale qui est moralement décadente et ne servirait qu’à saper les efforts de paix en cours entre les Israéliens et les Palestiniens ». Non mais, qui peut encore la prendre au sérieux? Ce véto intervient à un moment où la Cour suprême de l'Etat d'Israël a légalisé il y a une semaine exactement, dans l'indifférence générale des politiciens et des journalistes occidentaux, le principe des « tirs mortels » contre les manifestants palestiniens à Gaza.

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Pas la peine de disserter longtemps sur les responsabilités partagées et la bêtise inqualifiable de l'usage de la violence, totalement improductive, des deux côtés, le caractère terroriste du Hamas. Mais reprocher souvent aux Arabes en général et aux Palestiniens en particulier, qu'ils veulent détruire Israël et jeter les Israéliens dehors n'est pas juste. Non seulement cette généralisation laisse à désirer, mais comme par hasard, elle très commode pour Israel dans son constant objectif de discréditer les Palestiniens et faire croire qu'ils n'ont pas d'interlocuteurs responsables pour faire la paix. C'est un élément constant de la propagande israélienne depuis toujours. Pire encore, si des Palestiniens rêvent de le faire (ce qui est vrai, mais pas tous, et de toute façon, ceux qui le souhaitent savent que c'est irréalisable!), ce sont les Juifs sionistes d'Europe qui l'ont réalisé! Avec les années le monde a totalement oublie ce détail. Il y a avait 15 000 Juifs à la fin du 19e siècle en Palestine. Aujourd'hui ils sont 6 millions. A la création d'Israël, 750 000 Palestiniens des 900 000 présents ont été mis dehors. On a tout fait pour qu'ils ne retournent pas chez eux, y compris par le recours au terrorisme. On a notamment rasé plus de 80% des villages palestiniens pour s'en assurer.

Aujourd'hui, Israël rend la vie impossible aux Palestiniens pour qu'ils vendent leurs terres et s'en aillent d'eux-mêmes s'entasser dans les grandes agglomérations palestiniennes, loin des colonies israéliennes. C'est un nettoyage ethnique déguisé. C'est un crime de guerre flagrant. J'aimerai bien voir la réaction des Américains, des Français, des Anglais, des Allemands et même des Israéliens, s'ils se trouvaient dans une telle situation. L'apathie des pays occidentaux sur ce dossier est une honte, d'autant plus, que leur part de responsabilité dans le conflit israélo-arabe est grande. L'immunité systématique qu'ils accordent à Israël ne fait que le perpétuer. Il n'y a rien de bon qui peut sortir de cette discrimination et d'une telle injuste.

#PalestinianLivesMatter