1 Il faut être mauvaise langue, mauvais perdant ou de mauvaise foi ou les trois à la fois pour ne pas féliciter Emmanuel Macron. Sacré comme le plus jeune président de la République française de tous les temps, depuis 1792 svp, et le plus jeune dirigeant d'une démocratie au monde, son ascension au plus haut sommet de l'Etat en si peu de temps, moins de cinq ans, est tout simplement magistral. Elle fait beaucoup d'envieux et rend certaines personnes hargneuses, un peu trop peut-être. Comme l'a souvent dit François Mitterrand, il faut laisser du temps au temps et tous les grincheux finiront par revenir à la raison.
La chance inouïe dont il a joui dans sa vie n'enlève rien à son mérite incontestable pour un parcours exceptionnel qui l'a conduit à ce score honorable de 66,1% des suffrages exprimés. Qu'importe le contexte, chapeau! Comme dans une Coupe du monde de football, il n'y a qu'un champion. Aujourd'hui, c'est lui. Qui n'est pas content, n'a qu'à se mettre à l'entrainement. Rendez-vous dans cinq ans.
2 Indépendamment des détails de son programme politique, il est très
tôt de spéculer sur ce point, il faut reconnaître que le nouveau président
de la République est un homme brillant. Il l'a très bien
démontré lors de son débat mémorable face à Marine Le Pen. Que Collard & Co soient obligés d'imaginer un petit récepteur dans l'oreille de Macron et tout un team au sous-sol du QG du 15e
pour lui souffler ce qu'il avait à dire, afin d'expliquer la
performance du candidat d'En Marche, résume bien le désespoir
des uns et le déni de la réalité des autres face au phénomène Macron. A écouter
François Baroin, qui se voyait déjà Premier ministre de François
Fillon, et Alexis Corbière, qui se voyait secrétaire général de l'Elysée sous Jean-Luc
Mélenchon, commenter les résultats du 2e tour, on se dit que tant
que les opposants à Macron n'auront pas compris et pas assimilé la
révolution en marche, ils resteront sur le quai. Qu'importe les
circonstances de l'élection 2017, une chose est indiscutable
aujourd'hui, il y aura un avant et un après le 7 mai 2017.
Emmanuel Macron a créé un dynamisme qui oblige tous les
protagonistes de l'échiquier français, de Baroin à Mélenchon, et même européen, à
mettre leur logiciel politique rayé à jour ou passer pour des
ringards de la politique et de l'histoire. Au passage, Baroin fait de la politique depuis 1989 et Mélenchon depuis 1976. Même la
fille Le Pen est bien ancrée dans le paysage politique depuis 1993,
comme Hamon d'ailleurs. Emmanuel Macron n'a été nommé adjoint à
l'Elysée qu'en 2012 et ministre de l'Economie qu'en 2014. Les partis
traditionnels n'ont pas le choix. Le nouveau président les met en
garde, « le renouvellement de notre vie publique s'imposera à
tous » (QG, 7 mai).
3 Il faut tout de même reconnaître qu'Emmanuel Macron partage sa
victoire avec les abstentionnistes du 1er tour qui ont voté pour
lui afin de barrer la route au Front national, mais aussi avec le
parti Les Républicains et le Parti socialiste, qui ont
appelé sans aucune réserve et à la quasi unanimité à voter pour
lui, et ceux de la France insoumise qui n'ont pas suivi à la
lettre les consignes de leur chef. Il en est conscient et reconnaissant, comme il l'a
fait savoir dans ses nombreux appels au rassemblement et à l'unité
nationale dimanche soir.
4 Marine Le Pen ne récolte que les fruits pourris de ce que son parti sème
depuis 45 ans. Certes, le populisme et l'extrémisme, séduisent
une frange de la population, mais pas la majorité de la nation.
Père-fille-nièce, aucun des Le Pen, n'est prêt et digne de
présider la République française. Comme dans une Coupe du
monde de football, la 2e place n'a aucune valeur, seul le nom du
grand vainqueur restera dans les annales et marquera l'histoire.
Ils ont beau se persuader qu'ils sont "la première force d'opposition", avec 3 parlementaires en tout et pour tout sur 925 députés et sénateurs actuellement, ils ont perdu. Elle l'a mérité haut la main. Avec un score passable de 33,9% des suffrages exprimés, dont une partie est motivée par la vengeance de Macron, et une campagne présidentielle agressive et médiocre, dont on ne retiendra que son débat raté face à Macron, Le Pen aura plus du mal à s'imposer au sein de son parti à l'avenir.
Ils ont beau se persuader qu'ils sont "la première force d'opposition", avec 3 parlementaires en tout et pour tout sur 925 députés et sénateurs actuellement, ils ont perdu. Elle l'a mérité haut la main. Avec un score passable de 33,9% des suffrages exprimés, dont une partie est motivée par la vengeance de Macron, et une campagne présidentielle agressive et médiocre, dont on ne retiendra que son débat raté face à Macron, Le Pen aura plus du mal à s'imposer au sein de son parti à l'avenir.
De nombreux signes ne trompent plus personne : l'offensive de Marine Le Pen à peine les premiers résultats étaient connus ("d'engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique"), les appels d'une frange de la base contre un programme jugé trop à gauche et la stratégie de dédiabolisation suivie depuis quelques années (double échec), le
changement du nom du parti annoncé par Florian Philippot (le FN "n'aura plus le même nom"), aussitôt
recadré par Jean-Marie Le Pen ("il doit se rappeler qu'il n'est qu'un hôte dans cette maison"), la multiplication des
incidents avec les journalistes ces derniers jours, les longs incisifs de
Marion-Maréchal Le Pen (qui a réclamé une "réflexion" et des "leçons à tirer", avant d'annoncer un retrait temporaire de la scène politique) et surtout les nombreuses casseroles du Front
national.
Seule l'élection de Marine Le Pen comme présidente de
la République pouvait la mettre à l'abri des poursuites
judiciaires. C'est raté. Elle est actuellement soupçonnée "d'escroquerie en bande organisée". Elle ne peut plus bouder les juges
en invoquant la "trêve judiciaire" pendant la campagne
présidentielle. La levée de son immunité parlementaire européenne commencera
le 28 mai. L'horizon politique s'assombrit pour Marine Le Pen.
5 Si tout le monde s'était abstenu ou avait voté blanc et nul, Marine Le Pen avait des chances non négligeables d'être élue comme je
l'ai démontré avec des chiffres à l'appui dans un article récent.
En n'appelant pas clairement ses partisans à voter Macron, comme
Fillon et Hamon, et en laissant supposer qu'il voterait blanc,
Jean-Luc Mélenchon s'est donc mis du mauvais côté de
l'histoire. Idem pour ceux et celles des fillonistes, une bonne
partie, et des hamonistes, une minorité, qui se sont abstenus ou ont
voté blanc et nul. Heureusement, qu'une grande partie des partisans
de ces leaders ont compris l'enjeu, ont fait la part des choses
et n'ont pas suivi le mauvais exemple de Mélenchon à la lettre. Il
ne faudra jamais oublier dans quel état d'esprit nous aurions pu être aujourd'hui, si la candidate d'extrême droite avait réussi son
pari.
Par conséquent, il faut oser le rappeler au lendemain de
cette épreuve républicaine majeure, qu'avoir compté sur les autres
pour barrer la route au Front national, était le moins qu'on puisse
dire inconsistant, inconscient et irresponsable.
6 Et de l'irresponsabilité, parlons-en. Je croyais le cas de
Mélenchon était réglé, j'en avais parlé longuement dans mes articles précédents, affaire
classée. Mais figurez-vous que non. On a failli tous passer à côté et tomber dans le stratagème du chef de la France insoumise, qui
essaie aujourd'hui de s'en tirer comme si de rien n'était. On
disait, « mais oui il a ses raisons, pour ne pas donner comme
tout le monde une consigne de vote claire en faveur du candidat d'En
Marche ». Pas plus que Fillon en fait, et pourtant ce dernier
dont la victoire était certaine pendant deux mois, n'a pas hésité
une seconde pour appeler à voter Macron. C'est la déclaration de
Mélenchon après la victoire écrasante de Macron, qui m'a mis la
puce à l'oreille.
Disons franco, les dix prétendants au trône
de l'Elysée souhaitaient non seulement passer le 1er tour, mais ils
espéraient aussi, sans jamais oser le dire, avoir Marine Le Pen en
face. C'était le sésame pour gagner le 2e tour sans grande difficulté. D'ailleurs en
privé, beaucoup de partisans de toutes les couleurs politiques l'avouaient.
Toutefois, Jean-Luc Mélenchon, à la différence des autres candidats, voulait vraiment que la candidate du Front national gagne l'élection présidentielle. Regardez sa tête dimanche soir, on voit bien qu'il aurait souhaité un FN à 41%, ou le rêve, à 49%, et pourquoi pas d'un 51%. La rhétorique était toute préparée pour la suite : le Parti socialiste et le parti Les Républicains ont échoué lamentablement à combattre le FN, En Marche n'est qu'un rempart en papier contre le FN, seul moi et moi seul, avec mes hologrammes réunis, je peux le faire.
La victoire présidentielle de Le Pen aurait eu deux conséquences majeures et particulièrement bénéfiques pour Mélenchon : elle lui aurait permis de gagner les élections législatives facilement et de mettre fin à la Ve République, un point central de son programme. Or, aujourd'hui, avec le score élevé de Macron, ses deux souhaits sont renvoyés aux calendes grecques. Mélenchon croyait s'en sortir grâce à ses passes d'armes avec le FN dans le passé. Désolé, mais c'est une couleuvre qu'on ne peut pas avaler aujourd'hui. Il était impossible de considérer l'arrivée de la candidate du Front national comme un danger pour la République et d'aller voter blanc ou s'abstenir. Il n'y a que des naïfs qui peuvent gober cette mascarade. Qui a voté blanc ou s'est abstenu dimanche, soit n'était pas conscient du risque encouru, soit n'était pas dérangé par la victoire du FN, voire la souhaiter au fond de lui-même.
Les ambiguïtés de Mélenchon cachaient en réalité de petits calculs politiciens. Ses partisans du 1er tour doivent en être conscients. Leur devoir civique leur impose de sanctionner aux législatives, celui qui s'est permis de faire prendre des risques considérables à la République pour des raisons bassement personnelles et électorales.
Toutefois, Jean-Luc Mélenchon, à la différence des autres candidats, voulait vraiment que la candidate du Front national gagne l'élection présidentielle. Regardez sa tête dimanche soir, on voit bien qu'il aurait souhaité un FN à 41%, ou le rêve, à 49%, et pourquoi pas d'un 51%. La rhétorique était toute préparée pour la suite : le Parti socialiste et le parti Les Républicains ont échoué lamentablement à combattre le FN, En Marche n'est qu'un rempart en papier contre le FN, seul moi et moi seul, avec mes hologrammes réunis, je peux le faire.
La victoire présidentielle de Le Pen aurait eu deux conséquences majeures et particulièrement bénéfiques pour Mélenchon : elle lui aurait permis de gagner les élections législatives facilement et de mettre fin à la Ve République, un point central de son programme. Or, aujourd'hui, avec le score élevé de Macron, ses deux souhaits sont renvoyés aux calendes grecques. Mélenchon croyait s'en sortir grâce à ses passes d'armes avec le FN dans le passé. Désolé, mais c'est une couleuvre qu'on ne peut pas avaler aujourd'hui. Il était impossible de considérer l'arrivée de la candidate du Front national comme un danger pour la République et d'aller voter blanc ou s'abstenir. Il n'y a que des naïfs qui peuvent gober cette mascarade. Qui a voté blanc ou s'est abstenu dimanche, soit n'était pas conscient du risque encouru, soit n'était pas dérangé par la victoire du FN, voire la souhaiter au fond de lui-même.
Les ambiguïtés de Mélenchon cachaient en réalité de petits calculs politiciens. Ses partisans du 1er tour doivent en être conscients. Leur devoir civique leur impose de sanctionner aux législatives, celui qui s'est permis de faire prendre des risques considérables à la République pour des raisons bassement personnelles et électorales.
7 Arrêtons-nous un peu sur le vote de la communauté française
du Liban. On compte 17 674 Français et Franco-Libanais inscrits
sur la liste électorale de l'ambassade de France à Beyrouth.
Au
1er tour, le « vote de la circonscription Liban » ne
colle absolument pas avec les profils du « vote de la France
entière » et du « vote de la circonscription de l'étranger »
(les chiffres seront arrondis). Le taux de participation a eu du mal
à franchir la barre des 50% au Liban, comme pour le taux de
l'étranger (44%), alors que le taux national était au-dessus des
80%. Il est claire que les Français de l'étranger, qu'ils soient
binationaux ou pas, au Liban et ailleurs, s'intéressent moins à cet
enjeu hexagonal. Les Français du Liban ont placé Fillon en tête,
avec près de 61% des suffrages exprimés (contre 20% pour la
France entière et 26% pour l'étranger). Il aurait était élu dès
le 1er tour au Liban, le rêve! Fillon était suivi par Macron,
qui a convaincu près de 16% des votants au Liban (contre 24%
pour la France entière et 40% à l'étranger). Le Pen n'a récolté
que près de 12% au Liban (contre 21% pour la France entière et
moins de 7% à l'étranger) et Mélenchon moins de 7% au Liban
(contre près de 20% pour la France entière et près de 16% à
l'étranger). Disons qu'il n'y a rien d'étonnant pour un pays
comme le Liban, les binationaux penchent plutôt à droite.
Toutefois, le
vote du 2e tour est beaucoup plus surprenant. On croyait que
Macron, jeune inconnu et social-libéral, était beaucoup moins
populaire dans la communauté franco-libanaise que Marine Le Pen. Eh
bien, non. Enfin, de la sympathie, pour la candidate du Front
national, à la confiance, pour présider la République française,
il n'y avait qu'un pas que beaucoup de Franco-Libanais n'ont pas
franchi. La participation était de près de 44% au Liban, comme pour
l'étranger (46%), mais beaucoup moins que la France entière
(75%). Macron arrive largement en tête avec 69% des suffrages
exprimés, un score comparable à celui de la France entière
(66%), mais inférieur à celui de l'étranger (89%). Le
Pen ne convainc que 31% au Liban, un score comparable à celui de
la France (34%), qui est beaucoup plus élevé que celui de l'étranger
(11%). Ces résultats contrastés s'expliquent par deux facteurs importants.
D'une part, par une certaine xénophobie et une islamophobie chronique
chez une frange de la communauté franco-libanaise, notamment
chrétienne. D'autre part, par l'afflux massif de réfugiés
syriens au Liban, qui constituent aujourd'hui un tiers de la population
générale du pays du Cèdre, soit près de 2 millions de personnes, et qui
posent beaucoup de problèmes socio-économiques, aussi bien dans les
régions chrétiennes que dans les régions musulmanes. Il y avait
donc une réceptivité accrue à la rhétorique du Front national
au sein des binationaux du Liban.
Il n'empêche qu'on note une grande maturité politique dans le vote des Français du Liban, à l'instar de celui des Français de la mère patrie. Dans tous les cas, je suis fier et ravi d'avoir contribué à travers mes nombreux articles sur l'élection présidentielle française à éclairer l'opinion des Français installés sur les rives orientales de la Méditerranée.
8 La bonne nouvelle pour tous, toutes tendances politiques
confondues, c'est que la vie politique peut reprendre son cours.
L'entre-deux-tours était une période surréaliste malsaine, dominée
par l'édification du barrage contre la montée du FN, plus que par
la confrontation démocratique des propositions politiques.
Aujourd'hui, on peut remettre les compteurs à zéro et s'engager
dans la grande bataille des législatives.
Le mouvement En Marche
présentera des candidats aux élections, issus pour la moitié de la
société civile. Emmanuel Macron aura besoin d'une majorité
présidentielle au Parlement pour mettre en oeuvre son programme. Les
Français ne sont pas dupes au point d'élire en mai un président
d'une couleur politique, et de constituer une majorité parlementaire
d'une autre couleur politique en juin. Le nouveau président est
bien parti afin d'avoir le feu vert pour mettre en route son programme.
D'ailleurs, les premiers sondages placent « En Marche »,
rebaptisé en vue des législatives « La République en
marche », en tête des intentions de vote. C'est
précisément ce qui rend ses adversaires politiques, comme François
Baroin, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, si irritables.
Toutefois, le risque d'une cohabitation politique n'est pas exclu. Les
Républicains, le Parti socialiste et la France insoumise, feront
tout pour être des contre-poids à la politique de Macron, voire pour constituer une majorité parlementaire qui stoppera net son projet
pour la France.
9 Au bout de cette journée électorale et à la fin de cette nuit
dominicale, l'histoire a pu écrire que la vague populiste qui a frappé les
Etats-Unis et le Royaume-Uni, s'est arrêtée sur les côtes
françaises.
Beaucoup de gens n'ont pas encore bien apprécié
l'élection d'Emmanuel Macron à sa juste valeur, au-delà des grands
clivages politiques et des petits calculs politiciens. Après les
Autrichiens et les Hollandais, les Français disent oui à
l'optimisme, à la tolérance, à la modération, à l'ouverture, à
l'esprit de conquête et aux valeurs républicaines, la liberté,
l'égalité et la fraternité. Dans quelques mois les Allemands
feront de même. Ils diront non au pessimisme, à l'intolérance, à
l'extrémisme, à l'isolationnisme, à l'esprit de défaite et au
populisme, en renouvelant leur confiance à la chancelière Angela
Merkel. Le tandem Macron-Merkel, deux proeuropéens convaincus
représente une chance historique pour le contient.
S'il y a une
certaine défiance à l'égard de l'Europe, comme l'a bien révélé
l'élection présidentielle française, il est clair aujourd'hui
que la majorité des 67 millions de Français comme des 510 millions
d'Européens, considèrent plus que jamais l'Union européenne,
la plus merveilleuse des aventures collectives humaines de
l'histoire, première puissance économique au monde et prix Nobel de
la paix, comme une civilisation extraordinaire et une contrée où
il fait si bon de vivre et où l'on peut bien s'épanouir.
10 Ce n'est pas par hasard qu'Emmanuel Macron ait choisi de fêter son
élection historique dans la cour du palais royal du Louvre. Le
nouveau président de la République a voulu rendre un double
hommage.
D'une
part, un hommage à la France. C'est dans ce cadre
grandiose qu'une partie de l'histoire du pays a été écrite. De
tous les noms intimement liés au Louvre, on peut citer notamment François
Ier (1515-1547), le roi emblématique de la période de
Renaissance, Napoléon Ier (1799-1815), l'empereur de la
conquête de l'Europe, et François Mitterrand (1981-1995), le
président à l'origine de l'audacieuse pyramide et du déménagement
du ministère des Finances, faisant du Louvre le plus grand musée
d'art du monde (554 498 œuvres dans 210 000 m2) et le plus visité
de tous (près de 9 millions de personnes/an).
D'autre
part, un hommage à l'Europe. Protégé par le velouté de la
nuit et éclairé par les lumières chaudes des réverbères, sur le
thème musical de l'Ode à la joie de Beethoven, qui constitue l'hymne officiel de l'Union européenne
et du Conseil de l'Europe, Emmanuel Macron s'est mis en marche,
pendant 3 minutes et 45 secondes, traversant seul et solennellement
une cour Napoléon noire de monde et couverte de
drapeaux tricolores, pour rejoindre l'estrade dressée pour la
circonstance devant la nouvelle pyramide, pour rencontrer le peuple de France venu à sa rencontre devant l'arc de triomphe du Carrousel et pour prendre le destin de la France en main.
La mise en scène n'est pas sans rappeler celle d'un François Mitterrand avançant seul sur la même musique au Panthéon, là où la Patrie témoigne de sa reconnaissance aux Grands hommes. Par ce clin d'oeil, Macron n'a pas voulu montrer un quelconque attachement à la politique miterrandienne (il n'avait que 4 ans à son élection et 18 ans à son départ). Il a surtout souhaité se démarquer des "présidents ordinaires", comme François Hollande et Nicolas Sarkozy, pour se mettre dans les bottes des "présidents extraordinaires", comme François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing. Il sait que si l'habit ne fait pas le moine, il y contribue quand même.
La gravité affichée sur son visage lors de son premier discours à son QG, à l'annonce des premiers résultats de son élection, conscient du poids de la charge présidentielle qui pèse désormais sur ses épaules, a cédé la place à une grande sérénité au Louvre, celle du grand vainqueur de cette longue bataille, qui sait que la tâche sera immense mais qui est confiant dans l'avenir. La cérémonie s'est terminée par un retour à la France avec La Marseillaise, l'hymne national, et une sympathique photo de famille.
La mise en scène n'est pas sans rappeler celle d'un François Mitterrand avançant seul sur la même musique au Panthéon, là où la Patrie témoigne de sa reconnaissance aux Grands hommes. Par ce clin d'oeil, Macron n'a pas voulu montrer un quelconque attachement à la politique miterrandienne (il n'avait que 4 ans à son élection et 18 ans à son départ). Il a surtout souhaité se démarquer des "présidents ordinaires", comme François Hollande et Nicolas Sarkozy, pour se mettre dans les bottes des "présidents extraordinaires", comme François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing. Il sait que si l'habit ne fait pas le moine, il y contribue quand même.
La gravité affichée sur son visage lors de son premier discours à son QG, à l'annonce des premiers résultats de son élection, conscient du poids de la charge présidentielle qui pèse désormais sur ses épaules, a cédé la place à une grande sérénité au Louvre, celle du grand vainqueur de cette longue bataille, qui sait que la tâche sera immense mais qui est confiant dans l'avenir. La cérémonie s'est terminée par un retour à la France avec La Marseillaise, l'hymne national, et une sympathique photo de famille.
11 Je termine cet article par quelques extraits marquants des deux discours prononcés par le nouveau président de la République française, Emmanuel Macron, dans un premier temps, devant ses fidèles au QG d'En Marche (38:43-44:50) et dans un deuxième temps, devant les Français au Louvre (2:12:00-2:24:30). J'ai fusionné les textes pour mieux ressortir
l'essence et la logique des actes fondateurs du nouveau mandat.
Les phrases ne sont pas dans l'ordre chronologique.
« La
France l'a emporté (Louvre)... Vous avez choisi de m'accorder votre
confiance. Je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude. C'est
un grand honneur et c'est une grande responsabilité (QG)...
Peuple
de France, nous avons des devoirs envers notre pays. Nous sommes
les héritiers d'une grande histoire et du grand message
humaniste adressé au monde (QG)... Une nouvelle page de notre
longue histoire s'ouvre ce soir. Je veux que ce soit celle de
l'espoir et de la confiance retrouvée (QG)... Les Français,
l'Europe et le monde attendent de nous... qu'à nouveau la France les
étonne (Louvre)...
Je défendrai la France, ses intérêts vitaux, son image, son message (QG)... Je protégerai la République (Louvre)... La tâche qui nous attend est immense. Elle imposera de moraliser la vie publique, de défendre notre vitalité démocratique, de renforcer notre économie, de construire de nouvelles protections, d'assurer la sécurité de tous, de donner une place à chacun, de refonder notre Europe (Louvre)... Je défendrai l'Europe, la communauté de destins que se sont donnés les peuples de notre continent (QG)... Je ne me laisserai arrêter par aucun obstacle. J'agirai avec détermination et dans le respect de chacun (QG)...
Je défendrai la France, ses intérêts vitaux, son image, son message (QG)... Je protégerai la République (Louvre)... La tâche qui nous attend est immense. Elle imposera de moraliser la vie publique, de défendre notre vitalité démocratique, de renforcer notre économie, de construire de nouvelles protections, d'assurer la sécurité de tous, de donner une place à chacun, de refonder notre Europe (Louvre)... Je défendrai l'Europe, la communauté de destins que se sont donnés les peuples de notre continent (QG)... Je ne me laisserai arrêter par aucun obstacle. J'agirai avec détermination et dans le respect de chacun (QG)...
Je
vous servirai avec humilité et avec force. Je vous servirai au
nom de notre devise: liberté, égalité, fraternité. Je vous
servirai dans la fidélité de la confiance que vous m'avez donnée.
Je vous servirai avec amour (Louvre)... Aimons la France
(QG). »